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Le blog de la souris jaune

roman

La note sensible

26 Mars 2023, 11:36am

Publié par LaSourisJOne

EV 2023. Roman.

On ne peut pas dire que ma rencontre avec cette auteure sera inoubliable. J'ai d'abord essayé de lire Des corps en silence, il m'est assez vite tombé des mains. Je n'aime pas ses univers ni son écriture, je dirais.

Donc, La note sensible. Histoire de voisinage, à Paris. Tout commence par une lettre de la narratrice à son voisin mystérieux, Vendello, et on apprend, elle lui dit qu'elle va lui écrire une histoire qu'elle a imaginée pour eux deux. Le roman est cette histoire, on sait donc que cela ne s'est pas passé comme cela, que probablement en réalité les deux voisins ne se sont pas parlé. 

Il y a la musique de Vendello, violoncelliste, que la cloison fine fait entrer dans l'appartement de la narratrice. Elle s'en abreuve, apprend à l'aimer, ne peut plus s'en passer... La narratrice est une femme un peu perdue, un peu seule, malgré sa famille ailleurs, dans d'autres régions de France et qu'elle retrouve de loin en loin, sa mère et ses deux soeurs. Il y a la mort de la grand-mère, qui marque, mais quelle place cette mort de la grand-mère peut bien avoir en réalité dans ce qui aurait pu être ? J'avoue être restée à l'extérieur de ce roman-là, je pense que je l'oublierai assez vite... J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de clichés, aussi, beaucoup de poncifs, beaucoup de choses attendues, dans la construction des personnages notamment.

. La note sensible, Valentine Goby, 2002.

 

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La cheffe, roman d'une cuisinière :)))

20 Mars 2023, 20:15pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

C'est un roman très dense, qui se lit très lentement. Il prend la forme d'une longue confession, ou d'un long monologue intérieur fleuve qui nous trace, par le prisme de son adjoint, assistant éperdument attaché à celle-ci, le portrait d'une cheffe cuisinière. 

Cette voix masculine nous livre son histoire, à travers ce qu'il en sait ; c'est l'histoire d'une femme simple, pugnace, emplie d'abnégation qui se découvre une passion pour la cuisine ; c'est sa passion, sa force d'âme qui va souffler l'admiration, et un long attachement.

La personnalité de ce personnage est tissée petit maillon par petit maillon, et chaque nouvel épisode vient ajouter de la densité au portrait. A ajouter dans le sillage et dans la constitution de cette personnalité, ses parents, le rapport à ses parents, bien sûr, et aussi celui à sa fille. Cette identité tissée à travers tous ces rouages est véritablement un morceau de bravoure, un travail de précision qui ne laisse rien au hasard, qui prend en compte une trajectoire, le passage du temps, des attachements particuliers pour dessiner la construction d'une personnalité. Et tout cela par le prisme d'un personnage qui joue un rôle dans l'histoire.

Je découvrais cette auteure, j'ai vraiment envie de m'essayer à d'autres livres d'elle.

. La cheffe, roman d'une cuisinière, Marie NDiaye, 2016, NRF Gallimard.

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Les impatientes :))

18 Mars 2023, 17:51pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

C'est un roman très court, qui se lit d'une traite et qui réveille la révolte... J'avais beau savoir que la condition des femmes dans certains pays étaient au delà des mots, incroyable, effroyable, largement en deça du Moyen-Age de notre occident... Franchement, je n'imaginais pas cela.

Afrique, donc. Trois voix, trois vies de femmes. Toutes dans des situations de polygamie (subie, est-ce nécessaire de le préciser). L'homme se marie, prend donc épouse, et la femme, qu'elle soit première ou deuxième reste un objet. On objet dont on dispose, et à qui on enseigne une seule chose, comme allant de soi : la patience. Et c'est effroyable de se rendre compte, à la lecture de ce livre édifiant, que tout ce qui arrive est de toute façon, toujours de la faute de la femme. Elle est battue ? Elle a dû faire quelque chose qui n'allait pas. Elle ne le supporte pas ? Elle doit manquer de patience, ne pas faire ce qu'il faut pour contenter son mari. 

Une femme trouve sa voie et le meilleur s'annonce : elle veut faire des études et épouser celui qu'elle aime et qui l'aime ? C'est sans compter les intérêts des hommes de sa famille, et la chance est infime pour que cela puisse se produire. Elle est une forme de monnaie d'échange, elle est peut-être convoitée par un homme plus âgée, déja marié, peu importe, si les intérêts du père, ou des frères du père sont servis, alors le mariage (premier, second, ou troisième) se fera. On parle alors de concessions, qui sont des structures de vie organisées, puisqu'évidemment, on est loin de une, deux, trois ou quatre personnes par foyer : il arrive qu'on soit quarante, et il faut donc organiser l'ensemble comme des entreprises. Les filles vivent ensemble, les hommes ont des logements assez vite, dès qu'ils sont jeunes hommmes... Une forme de prison pour les filles, qui ne s'arrête jamais. 

Conditions de vie qui donnent froid dans le dos. Une oeuvre littéraire et un témoignage -l'auteure s'est inspirée de ce qu'elle a réellement vécu - pour dénoncer ce qui ne devrait pas exister.

A lire. Prix Goncourt des Lycéens.

. Les impatientes, Djiali Amadou Amal, 2000, éd Emmanuelle Collas.

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La treizième heure :))

7 Mars 2023, 21:44pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

C'est un roman à trois voix. Tout commence par le récit d'une jeune fille de 16 ans, et c'est finalement son histoire, qu'on va nous raconter. Elle est la fille d'un "gourou" d'un mouvement, "La Treizième heure". On y déclame de la poésie ! Elle est plutôt rationnelle, mais doit bien faire avec ses racines et son histoire familiale.

Et puis... il y a son identité sexuée. 

C'est un récit fleuve, intime, très bien raconté ; qui parle d'amour, d'identité, extrêmement moderne, comment le dire autrement ?

Une famille. D'aujourd"hui, ou de demain ?

Surtout question d'amour, ici. D'amour, sous toutes ses formes. 

C'est un récit extrêmement bien mené. On entend ces voix qui nous parlent. Même si elles dérangent, bousculent... Souvent.

J'ai cependant énormément aimé ce livre.

Habile, très habile et profonde, cette auteure.

. La Treizième heure, Emmanuelle Bayamack-Tam, éd. POL 2022.

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Le tableau du peintre juif :))

18 Février 2023, 10:11am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Si je n'ai mis que deux sourires en hésitant et pas trois, c'est à cause d'un tout petit bémol quant au style, très quotidien, qui ne m'a pas forcément ravi ; mais que je l'ai cependant souvent oublié, tant le livre m'a emportée jusqu'à la fin, se lisant sans qu'on aie envie de s'arrêter, tant l'histoire est palpitante. 

L'architecture du livre, d'abord, est très habile ; dire ici que contrairement à ce que j'aurais pu penser, le livre ne commence pas par la fin, c'est souvent le cas, finalement : la fin nous est livrée dès la première page et l'on va nous expliquer comment on en est arrivé là... Là, je ne pense pas divulgacher en indiquant qu'il ne s'agit pas de cela ici, mais d'un des noeuds et temps fort de l'histoire du narrateur autour de ce qu'il va nous raconter...

Le livre croise donc plusieurs histoires : celle du narrateur, au chômage qui "hérite" d'un tableau ayant appartenu à son grand-père, tableau d'un peintre juif dont la légende familiale dit qu'il provient d'un couple juif hébergé pendant la guerre... Le tableau entre dans la vie du narrateur et celui-ci n'aura de cesse de tirer le fil de cette histoire, et celle des Trudel...

Les recherches pleines de rebondissements du narrateur, largement documentées nous plongent au coeur d'une époque où la France est un pays envahi, au coeur des réseaux de résistance, et des fillières de passage, au plus près des hommes dont l'urgence est de sauver leur peau. 

C'est vraiment palpitant. J'essaie de ne pas en dire plus pour ne pas divulgacher, mais c'est vraiment passionnant. Je pense aussi que c'est un livre qui peut se relire, aussi je suis contente de l'avoir : il m'a été offert par ma mère à Noël, elle a fait un excellent choix.

. Le tableau du peintre juif, Benoît Severac, éd. La Manufacture de livres, 2022.

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Le bord du monde est vertical :)

18 Février 2023, 09:34am

Publié par LaSourisJOne

Roman. 

Une aventure au coeur d'un monde blanc de neige, de glace, où les éléments naturels sont hostiles et dangeureux.

C'est l'histoire d'une "cordée", dans le Grand Nord. Un convoi composé de chiens de traineaux et d'une poignée d'humains expérimentés, chargés d'intervenir dans le grand nord hostile, là même où se frayer un chemin devient vite impossible... Nous suivons cette cordée pendant le début de roman, jusqu'à un travail de réparation de fils électriques dans un petit village isolé, et puis l'histoire se transforme, se poursuit et nous suivons deux des membres de cette cordée dans une aventure folle, périlleuse.

C'est le sourd objectif de l'un d'entre eux : il veut faire l'ascension de La Grande, cette montagne qui n'a pas de fin, et qui semble s'élever à l'infini vers le ciel... Et justement, il veut savoir...

Nous suivons donc ensuite cette ascension, vue par l'accompagnateur, plus jeune... 

Aux portes de la folie et de la perte de repères qu'apportent le froid, l'isolement, la solitude qui dure, l'altitude... 

Ce livre ne manque pas de poésie, de suspense, et je trouve cette plongée intérieure angoissante très intéressante, troublante, très bien rendue...

. Le bord du monde est vertical, Simon Parcot, éd. "Le Mot et le reste", 2022

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Fuir l'éden :))

5 Février 2023, 11:38am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

J'ai beaucoup de mal à mettre des mots sur ce livre. J'ai beaucoup aimé cette lecture. C'est une histoire sans concession, n'attendez pas que l'auteur s'arrête en chemin.

Cependant, il ne manque ni de lumière, ni de tendresse, ni d'amour.

L'histoire d'un jeune homme qui grandit dans une tour de Londres (L'Eden), dans un contexte très dévaforisé. Il nous livre son regard sur son univers. A ses côtés sa petite soeur, sa précieuse petite soeur. Un contexte social et familial difficile (les mots sont vains pour le décrire). On va le voir avec ses deux amis, le Polonais et Ben, le jeune aux graffs ; pas seulement... Des amis, des rencontres...

Un monde rude. Des choix... J'ai énormément aimé la narration, aussi. Les personnages sont très attachants. Quant au père... Quant à la mère... 

C'est dur et beau à la fois.

. Fuir l'Eden, Olivier Dorchamps, éditions Finitude, 2022

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La leçon de natation :))

29 Janvier 2023, 10:37am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je suis contente quand je parviens à lire et aimer un livre qui traine depuis très longtemps sur mes étagères... Celui-ci en fait partie, et je sais l'avoir essayé plusieurs fois sans être parvenue à le lire. Chose faite et avec beaucoup de plaisir ! J'adore l'idée qui se confirme si souvent que les rencontres avec un livre arrivent l'heure venue, que ça dépend de plein de choses mais pas (seulement) de notre volonté...

Donc, un petit plaisir de lecture ! Un livre léger, qui a des aspects de chick litt' avant l'heure je dirais, mais pas seulement. (Et en même temps, cette catégorie chick litt, qu'est ce qu'elle est agaçante !). Mais donc : l'histoire croisée, de deux femmes, âgées d'environ 35 ans, qu'on rencontre dans leur vie respective et qui vont finir par se croiser. L'une des psychothérapeute, Laurel, l'autre est prof de natation, Marna. Laurel a subi un traumatisme enfantin lourd, ce qui l'a toujours empêchée d'apprendre à nager, mais un jour, elle va décider, pour correspondre à l'image parfaite qu'elle a tenté d'avoir auprès de l'homme qu'elle aime, d'essayer d'apprendre à nager. La prof de natation, elle, est mariée depuis 13 ans, elle s'accroche à son mari comme à une planche depuis tous temps, mais leur couple va moins bien. Ce sont ces histoires croisées, qui vont se rencontrer. Avec un fond de psychologie assez présent, qu'on comprend puisque Laurel est thérapeute. Le traumatisme, la culpabilité, l'enfermement dans une boucle qui empêche d'avancer, les secrets qu'on garde et qui font "histoire" y compris au coeur d'un couple, j'ai trouvé ce livre très plaisant, agréable à lire et très intéressant.

. La leçon de natation, Lynne Hugo et Anna Villegas, Traduit de l'américain ; J'ai Lu 1999

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La cité des nuages et des oiseaux :))

22 Janvier 2023, 10:24am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

C'est un roman-monde, aurait sans doute dit Michel Le Bris. Un roman qui contient le monde, dans ses 680 pages. Et c'est sans doute en cela que j'ai été captivée ; je dois aussi reconnaître, même si quand il s'agit d'une traduction c'est difficile de parler du style, que j'aime l'écriture d'Anthony Doerr, que j'avais énormément aimée avec Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Ce roman écheveau se tisse de six fils, dont l'histoire s'entremèle : deux personnages vivant aux alentours de 1450, deux dans notre présent (sombre), une dans le futur plus un très vieux récit, celui d'un texte écrit pas Diogène à l'Antiquité, qui nous est donné à lire par fragments reconstitués, et qui tisse le lien entre tous ces personnages. Et c'est ce texte, ce livre qui portera les personnages quels qu'ils soient, pour de multiples raisons ; évidemment le prodige qui fait qu'un texte traverse les âges et parvient jusqu'à nous, survivant à tout, est aussi au coeur du récit.

Je trouve qu'Anthony Doerr a une capacité de création qui fait plaisir, c'est une grande vague qui emporte, et ce n'est pas du luxe, pour moi en tout cas qui commençait à être une lectrice désabusée... Et ça va au delà de l'affection ou de la répulsion qu'on pourrait avoir pour les personnages, finalement, c'est sans doute ce qui est très fort. Il sait décrire sans lasser, raconter, garder l'attention du lecteur... Il y a bien sûr des aspects sombres, grinçants, effrayants ; je n'ai pas eu envie d'abandonner ce livre malgré ses 680 pages, je trouve que son roman est une prouesse...

A découvrir.

. La cité des nuages et des oiseaux, Anthony Doerr, 2021 : traduit de l'Américain, Albin Michel, 2022.

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Elles sont parties pour le Nord :((

2 Janvier 2023, 13:42pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Premier roman, semble-t-il.

Mon dieu, quel ennui... ! 

Ce livre, je l'ai désiré. Je me le suis fait offrir, conquise à l'avance par ce titre, la promesse de la couverture, de la quatrième de couverture... Quelle erreur, mais quelle erreur ! Je me suis profondément ennuyée. Je ne garderai probablement rien de ce livre-là, je le crains. Je l'ai trouvé très mal écrit, d'un style absolument inadapté au propos, sans poésie, "économique", anachronique... Bref, j'ai détesté et ne chercherai pas à lire cet auteur une seconde fois.

C'est l'histoire d'une jeune femme, qu'on voit grandir (enfin, on sait qu'elle grandit, car on ne la voit pas grandir) élevée par son père, trappeur, dans le Grand Nord canadien. L'histoire est censée se passer en 1917, ou tout du moins commencer en 1917, très franchement je n'ai absolument pas vu l'ancrage dans ces années-là, malheureusement. Cela pourrait tout aussi bien se passer aujourd'hui tant l'époque, le style ne rendent absolument pas compte du propos. 

Bref. Un jour, son père lui offre le livre Le Merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède ; elle se prend de passion pour celui-ci ; un jour encore, elle voit des grues blanches, et se prend de passion pour celles-ci (c'est pas téléphoné du tout...). Tout au long de sa vie, elle va lutter pour que la grue soit protégée et lutter contre son extinction. Son combat n'est absolument pas agréable à lire, et en des termes qui semblent empruntés à des bouquins de développement personnel, à un manuel d'économie et à un bouquin un peu beauf où - ah ben oui, c'est une fille ! - alors elle s'habille court (ah bon, en 1938 ?) pour convaincre ses interlocuteurs.

L'Indien qu'elle rencontre, ténébreux, s'appelle Joe. Comme le "Joe" de Tom Sawyer, c'est bien simple, on dirait un copié-collé ou presque. 

Oh, ce livre est une profonde déception. 

. Elles sont parties pour le Nord, Patrick Lecomte, éd. Préludes. 2016

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