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Le blog de la souris jaune

Ancien malade des hôpitaux de Paris :)

25 Février 2016, 21:38pm

Publié par LaSourisJOne

Ancien malade des hôpitaux de Paris :)

Pennac, on me l'a vanté 1001 fois ; j'ai fini par acheter son 'Journal d'un corps', qu'on m'avait vanté tout particulièrement, mais sans parvenir à accrocher, découragée par le début, l'histoire de jeunesse qui n'est pas mon fort.

Celui-ci avait sans doute l'épaisseur qu'il me fallait : roman tout fin, j'ai accroché. Entre la farce, la parabole, entre l'absurde et le réel à outrance, Du Devos et du Gogol mélangé.

Alors j'ai aimé l'incongruité de l'histoire, et le petit suspense autour de la médecine, et du devenir d'un patient accueilli une nuit, dans un hôpital de Paris. Par ce Galvan, interne, qu'il sait tourner en dérision, qui ne pense qu'à sa future carte de visite de médecin alors même qu'il enchaine les patients. Un d'entre eux, le dernier, une nuit, va tout changer : non seulement il cessera de penser à sa carte de visite, mais encore le dégoûtera à jamais de cette propension à soigner une mécanique humaine, et de la vanité qui peut l'accompagner... Complexité des rouages, fragmentations des médecines, ou alors médecine pontifiante, c'est drôle, ce patient qui passe de service en service, avec les particularités de chaque spécialiste. Accompagné par le trait d'union Galvan qui choisira finalement... Ah, ça ne se dit pas. N'est-ce pas, Luocine ? :)

Merci à Samuel pour la découverte.

. Ancien malade des hôpitaux de Paris, Daniel Pennac, éd. Folio, 2015 ; éd. Gallimard, 2012.

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La tête ne sert pas qu'à retenir les cheveux :)

21 Février 2016, 22:55pm

Publié par LaSourisJOne

La tête ne sert pas qu'à retenir les cheveux :)

Roman ado.

Ah, les éditions Thierry Magnier, bénies soient-elles. J'y ai vraiment lu des pépites. Encore une lecture que je ne regrette pas, par leur biais.

Un livre sur l'excision. Qui cherche à informer, plutôt qu'à condamner de façon radicale. Informer pour faire cesser cette coutume barbare qui consiste à "mutiler" les fillettes pour maîtriser le plaisir des femmes. Enfin, ce que raconte une des protagonistes (du Sénégal), cette coutume est perpétuée par les femmes pour être dans la norme, parce que les femmes non excisées seraient ostracisées et malheureuses parce que non dans la norme ; mais les mères souffrent dans leur chair de faire subir cela à leurs filles...

C'est donc l'histoire d'Awa, 16 ans, qui vit en France, à Villepinte. Un jour, se plaignant de douleurs au sexe, elle ose aller au Planning familial et ... apprend qu'elle a été excisée. Choc. Révolte. Et peur, pour ses deux jeunes soeurs : l'ont-elles été aussi ? Pourrait-elle les sauver si cela n'avait pas été le cas ? Suit alors une histoire, menée avec un certain suspense, autour des deux soeurs ; avec rouages des services de protection mis en branle, surveillance pour protéger la toute jeune soeur, traque du réseau d'exciseuses qui perdurerait dans la région parisienne... Avec des passages hauts en couleur, parfois drôles, car le roman est traité aussi sur le mode de l'humour. Bien que didactique (on a parfois du mal à croire à l'âge des jeunes protagonistes tant ils paraissent dotés d'une maturité hors norme), le roman est séduisant, et amène aussi les réflexions sur le racisme, à partir là encore d'éléments concrets, scientifiques qui balaient la conception des races et donc du racisme. Ainsi, la tante, Dado, émancipée, enfin, vivant à l'européenne (mais elle aussi excisée), universitaire, amène des réflexions qui font rire mais font mouche, toujours basées sur des études sérieuses qui plus est. Les sentiments, la souffrance intime des protagonistes, les réminiscences d'un passé oublié sont là aussi joliment bien amenés et bien rendus. Tout cela sur fond de modernité, et donc entre modernité et tradition, à l'époque du web mais aussi avec l'apport de l'Afrique dans les moeurs de la banlieue, notamment la cuisine. En voulant éloigner les écueils des clichés, tournés en dérision par le biais notamment des scénarii cinémtographiques proposés à la jeune Ernestine, qui veut faire du cinéma, et qui finalement... ne se laissera pas enfermer dans les stéréotypes.

Entre légèreté et sérieux, sur un sujet grave, un joli roman, qui aborde un sujet fort avec une vraie histoire de fiction, et sans tabou.

Médiathèque de Saint-Malo.

. La tête ne sert pas qu'à retenir les cheveux, Pauline Penot et Sabine Panet, éd. Thierry Magnier, août 2015.

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La vie quand elle était à nous :)))

15 Février 2016, 12:39pm

Publié par LaSourisJOne

La vie quand elle était à nous :)))

Roman.

Encore une auteure espagnole que je découvre, et qui m'a procuré un vif plaisir de lecture. On est à Madrid, dans les années 40. Une femme de 51 ans, vivant seule, suit un jour un homme transportant un paquet de livres et découvre une librairie planquée dans une ruelle... Le libraire, Matias, a décidé de mettre en vitrine un livre qu'il a trouvé et aimé, ouvert, et l'offre à la lecture aux passants, décidant que le premier qui le lirait en entier se le verrait offert... Une idée séduisante, mais qui ne marche pas du tout. Il faut replacer ça dans un contexte difficile, où l'argent manque, la culture compliquée à porter, les éditions d'ouvrages compliqués... On vit la rage et la résistance de ce couple de libraires face à un régime. Ce couple est beau, attachant ; et surtout cette femme de 51 ans va se mettre à lire le livre de la vitrine, 'La femme aux cheveux de lin', avec Lola, la libraire. Naît leur complicité, fait tout à la fois de retenue, de partage, de compréhension... Et l'on se passionne autant pour les deux histoires qu'on lit simultanément : celle du livre lu par les deux femmes, et la vie du couple de libraires et de la femme de 51 ans... Nimbe ce texte une atmosphère charmante, très réussie, merveilleusement désuète, que l'on soit en Angleterre, en Normandie, à Paris ou à Madrid. J'ai adoré le mélange de ces récits... dont je suis bien obligée de vous cacher l'essentiel !

Il y a de superbes personnages dans ce livre, auxquels on s'attache vraiment.

Il y est question d'amour, bien sûr aussi, d'amour en miroir, belles mises en abymes habiles, très fines : l'histoire de Rose Tomlin, la femme aux cheveux de lin, son amour, la perte de son amour et... la prise de conscience pour les jeunes Lola et Matias, au moment où leur histoire aurait pu chanceler, de l'importance et du prix de cette histoire. Comment pourrais-je vivre après, sans lui, si je le perdais ? C'est merveilleusement illustré et on le ressent au coeur via l'histoire de Rose Tomlin... Histoires d'amour et remariages, aussi, ou plutôt nouvelle union après un premier mariage, à une époque où cela ne se faisait pas, comment vit-on avec...

C'est aussi une histoire qui parle de ses racines, de leur prolongement, sur la durée, et de l'attachement.

C'est un très beau roman.

Médiathèque de Saint-Malo.

La vie quand elle était à nous, Marian Izaguirre. Publié en 2013 en Espagne ; éd. Albin Michel en 2015.

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... 430

14 Février 2016, 19:09pm

Publié par LaSourisJOne

"Le bonheur doit fonctionner comme une drogue : il anesthésie et on ne se rappelle pas grand chose au réveil !".

Marian IZAGUIRRE

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... 429

10 Février 2016, 00:25am

Publié par LaSourisJOne

"Parfois, je pense que la limite, la frontière entre la liberté et le chaos est très imprécise : on ne sait pas trop quand on risque de dépasser cette ligne ténue".

Marian IZAGUIRRE

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... 428

9 Février 2016, 23:30pm

Publié par LaSourisJOne

"Incertitude. Insécurité. Peur. C'est ce que produisent les événements qui peuvent mettre nos vies sens dessus dessous".

Marian IZAGUIRRE

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... 427

9 Février 2016, 23:24pm

Publié par LaSourisJOne

"Quand tu te sentiras seule, lis un livre. Ca t'aidera à te sentir meilleure. Lis, lis dès que tu le peux. Ca te sauvera".

Marian IZAGUIRRE

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La confession de la lionne

9 Février 2016, 11:48am

Publié par LaSourisJOne

La confession de la lionne

Que dire de ce livre-là... Qu'il ne m'a pas emportée. Que peut-être, ce n'est pas de la faute du livre. Je sais que je l'ai emprunté pour la couverture, cette lionne altière et ce titre. Il m'a donné envie d'entrer dans un changement de peau, dans un ailleurs, un autre monde.

Et finalement, le voyage ne s'est pas opéré. Je suis restée moi, et j'ai eu beaucoup de mal à m'émouvoir de ce que je lisais. Est-ce la narration qui n'a pas pu me prendre, et pourquoi ? Etais-je trop loin de ces pratiques, croyances, rituels qui façonnent irrémédiablement les êtres, au Mozambique ? Je n'ai rien ressenti, en tout cas, et je le regrette.

Car c'est le destin des femmes, là-bas, qui nous est donné à voir, dans les villages de brousse retirés de tout. Des femmes fantôme, à qui les hommes, les usages, et du coup la transmission, les filiations ont retiré toute existence. Parce qu'elles sont des femmes à la merci des hommes, dont le destin appartient aux hommes, et aussi tout autant aux sorciers, et aux croyances les plus folles ; ainsi, elles sont à la merci des rites les plus aberrants, mais puisqu'il y a le poids du passé, des usages, le danger que représente la nature et les animaux sauvages, on s'y plie. Quitte à sacrifier un être, une femme.

Ici, la part de sauvagerie de l'homme, sa part de bestialité est au coeur du récit. Et puis il y a la part de mal faite aux femmes ; ce récit est un interstice entre la violence subie et la rébellion. Et nous avons deux récits qui se 'répondent', non, se mèlent ; celui du 'chasseur', qui n'a de chasseur que le nom : il est plus aux prises avec ses insomnies, ses maux, son manque d'amour ; il va partir au Mozambique, comme pour une dernière chasse, chasser le lion qui tue les humains. Et l'autre voix, celle de Mariamar, jeune femme dont on ne sait à peine, où dont on peut imaginer tour à tour plein de destins, si elle est vive, morte, sacrifiée, ou lionne. Tout à la fois, peut-être. Sa destinée est tragique, en tout cas, sans que personne ne s'en émeuve, et l'on découvre qui sont les véritables lions, là-bas : les hommes, les pères, qui boivent, frappent, et violent leurs filles. Quant aux lionnes (les femmes), elles subissent ou se défendent, sacrifient leur fille parce qu'elles même ont payé, ou alors, comme Mariamar, sacrifie toutes les femmes alentour, pour qu'enfin, la race s'éteigne et que les femmes cessent de souffrir.

La question de la mort et de la folie sont deux questions mélées dans ce livre également, et évidemment, sur la part sombre et qui nous dévore de l'humain, c'est très intéressant.

Médiathèque de Saint-Malo.

La confession de la lionne, Mia Couto, éd. Métailié. Janvier 2015. Traduit du portugais (Mozambique) par E. Monteiro Rodrigues.

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... 426

9 Février 2016, 10:24am

Publié par LaSourisJOne

"Comme me réveiller me manquait !"

Mia COUTO

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... 425

9 Février 2016, 10:02am

Publié par LaSourisJOne

"Ce n'est pas la mort qui confère l'absence. Le mort est encore présent : tout le passé lui appartient. L'unique manière de ne plus exister est la folie. Seul le fou est absent".

Mia COUTO

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