... 725, pragmatisme face à la vie
"Toute chose a deux poignées, l'une par laquelle on peut la porter, l'autre par laquelle on ne peut pas".
Shashi DESHPANDE
Balade d'une dévoreuse de livres
"Toute chose a deux poignées, l'une par laquelle on peut la porter, l'autre par laquelle on ne peut pas".
Shashi DESHPANDE
Roman.
Le titre est vendeur, et même sur-vendeur, ça c'est un fait. N'empêche que ça m'a donné envie de le feuilleter, et c'est les quelques lignes de présentation qui m'ont plutôt donné envie et qui sont plus proches de la vérité sur le contenu de ce livre : une tranche de vie d'une jeune femme, new-yorkaise, travaillant dans l'édition. Qui cherche l'amour durable. Sa vie, ses petits amis, sa famille, ses meilleures amies... Ca se lit bien. Maintenant : c'est un roman court ; on pourrait rester sur sa faim ; le récit est bien enlevé, plein d'humour alors ce n'est déjà pas si mal. Dans le roman, un chapitre change de point de vue, et soudain, les personnages que l'on voit ne sont plus ceux du début... Alors on s'interroge... La narratrice 30 ans plus tard ? En fait non, j'ai fini par comprendre qu'il s'agissait de l'autre famille qui habite le même immeuble qu'elle... Pourquoi pas, simplement comme le fil n'est pas véritablement approfondi, c'est à dire qu'on ne voit cette famille qu'une fois, on se demande un peu pourquoi... Ca fait sans doute penser aux séries en tout genre sur le quotidien des New-Yorkais, ou aux Chroniques de San Fransico j'imagine. Sauf que : pas de glauque ici, pas de junkies !
Ca se déguste, en tout cas, ma foi, la lecture est plaisante.
. Manuel de chasse et de pêche à l'usage des filles, Melissa Bank, traduit de l'Américain, 1999. Rivage Poche
Roman.
Immersion libanaise. Racontée par le chauffeur d'une famille habitant une villa à Beyrouth. Années 1973-1979. Une vie légère, insouciante ou faite des tracas relatifs à la vie, et soudain ces tracas qui disparaissent parce qu'autre chose prend toute la place : la guerre. Les tirs, tout près, une guerre qui appartient à d'autres mais qui font s'interroger sur : est-ce qu'on reste ou est-ce qu'il n'est pas prudent de partir ? Et puis la famille reste. La famille, un couple, et le père décédé, qui gérait les affaires, il reste la femme, la soeur de l'homme de famille une rivalité terrible entre les deux femmes. Que va t-elle devenir, cette rivalité ? Comment la vie va t-elle suivre son cours ? Et puis il y a les enfants. Le fils aîné qui dilapide la fortune, l'autre fils parti voyager et la belle Karine...
J'ai beaucoup aimé le regard de ce chauffeur, la voix de celui-ci racontant la vie, sa vie avec cette famille, car cette famille c'est sa vie... Sa voix et sa présence sur le perron de la villa. Les paysages, aussi, les odeurs et les saveurs d'ailleurs, les orangers et la lavande...
J'ai beaucoup aimé.
. Villa des femmes, Charif Majdalani, éditions du Seuil, 2015.
"Nous vivions dans une époque complexe et difficile, la roue des jours tournait comme la pierre de l'affûteur, grinçante et en même temps joyeuse, brûlante et pourtant étincelante"
Charif MAJDALANI
Roman.
Rien à faire, j'aime décidément les livres de cette auteure : le premier, Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates m'avait déjà totalement conquise. Idem pour celui-ci, dont je viens de dévorer les 650 pages.
L'histoire lente, digeste, absolument savoureuse, d'une famille. Une famille en Virginie occidentale, dans une toute petite ville où tout le monde se connaît. Deux points de vue : celui de Jottie, l'une des tantes, et surtout celui de Willa, enfant, 12 ans. Enfant mûre, réfléchie... Un été de 1938. Alors que la maison de famille, qui accueille des pensionnaires, accueille pour lors une jeune femme, Melle Beck, expédiée là par son père, le patriarche sénateur, pour lui apprendre ce qu'est le travail parce qu'elle n'a pas voulu épouser l'homme de son choix. Bref : ici l'incendie de l'entreprise locale La Manufacture des chaussettes Inusables en 1920 a laissé ses traces profondes, indélébiles... Les relations familiales se donnent à voir, profondes, entières, parfois douloureuses sur fond de traumatisme, et les personnalités vont s'éclairer, se révéler, notamment celle du frère, le père de Willa (et de Bird, 9 ans), Félix... Bref, tout cela est tout à fait savoureux, ça se déguste avec plaisir, d'autant que l'écriture est enjouée, gaie, et n'hésite pas à nous narrer quelques faits via des lettres que certains protagonistes s'envoient. Bref, quel plaisir total de lecture !
Ca fait du bien...
Heureusement, il va maintenant être dans ma bibliothèque, puisque c'est encore une miraculeuse bouquinerie qui l'a mis sur mon chemin :)
. Le secret de la manufacture de chaussettes inusables, Annie Barrows, 2015. (10/18).
"Le temps s'estompait, le dimanche ; il s'étirait, telle une longue bande élastique, si bien qu'à deux heures, on ne savait plus qu'en faire, tellement il en restait".
Annie BARROWS
Demande-toi "s'il est possible que la réponse mette en danger une chose qui t'est précieuse, et si c'est le cas, ne pose pas la question".
Annie BARROWS
"Ne pose pas de question si tu risques de ne pas aimer la réponse".
Annie BARROWS