Entre amis :))

Roman.
Enfin. Le retour de l'embellie, mes retrouvailles avec le plaisir de lire : sept jours sans, où tous les livres vous tombent des mains (J'ai essayé un Colette, un Scholes, et un autre encore sans doute...), c'est long. C'est très très long et vous craignez que ça ne revienne jamais. Enfin, c'est ce que ça me fait à chaque fois :)
Pour lors, Amos Oz m'a sauvée, donc :)
Le livre est présenté comme une succession de nouvelles, mais en réalité, c'est plus que ça : les héros autour desquels tourne chacune vivent dans le même kibboutz, une société collectiviste et se voulant autonome. Ce qui est très chouette, c'est que d'une 'nouvelle à l'autre', on voit qu'il a pu s'écouler quelques mois, comme si le temps avait passé, depuis ce qui nous a été raconté à propos d'un personnage qu'on a rencontré par ailleurs dans un autre texte ; les personnages nous ressemblent. Ils vivent dans une société qui ne répond pas aux même codes, mais ils ressentent la même chose, ils se trompent, ils aiment, ils doutent...
J'aime aussi qu'ainsi les 'facettes' d'un personnage nous soient complétées, au delà d'une vision simpliste : ainsi, la commère du village (qui est un homme), n'est pas qu'un personnage agaçant : il est aussi un papa très poignant avec son petit garçon qui souffre du collectif et de ses nuits séparées de ses parents (les enfants ne dorment pas avec leurs parents)...
Chaque personnage est attachant ; c'est évidemment assez joli de finir sur le vieil homme, malade, cordonnier 'comme s'il veillait aux pas de ses compatriotes', plein d'espoir pour l'humain : il apprend l'esperanto parce qu'il est convaincu que lorsqu'on parlera tous la même langue il n'y aura plus de guerre... Lui qui connut les camps de concentration.
Un très beau livre, dont je dois la découverte à Marie-France. Merci !
. Entre amis, Amos Oz, éd. Gallimard Folio. ; 2012, 2013.