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Le blog de la souris jaune

... 609, les miracles de l'amour

28 Février 2019, 08:19am

Publié par LaSourisJOne

"L'amour est un grand maître : ce qu'on ne fut jamais, il nous enseigne à l'être".

MOLIERE, (L'Ecole des femmes)

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Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants :(

23 Février 2019, 17:05pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Prix Goncourt des lycéens 2010.

Je me suis profondément ennuyée avec Mathias Enard et Michel-Ange. Je n'ai pas aimé l'écriture, ni l'atmosphère, que j'ai trouvée froide, ampoulée, certes tenue, rigide, non-sensorielle. 

Alors qu'il s'agit pourtant d'une plongée dans l'Orient. l'auteur s'est beaucoup documenté semble-t-il pour nous livrer cette partie de la vie de Michel-Ange, en 1506, où il quitte Florence et Rome pour construire un pont à Constantinople. Là où Léonard de Vinci s'y est essayé avant lui. Avant le tremblement de terre de 1509... 

Je n'ai ressenti malheureusement aucune proximité avec les personnages, Michel-Ange et ses listes, ses sonnets, sa chasteté, son amour de la beauté, ou le poète Mesihi, amoureux de lui, qui avait pourtant tout pour être attachant.

J'attendrai un peu avant de m'attaquer à un autre Mathias Enard.

. Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Mathias Enard, Actes Sud, 2010.

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La mort du roi Tsongor :)))

19 Février 2019, 21:40pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Prix Goncourt des lycéens 2002.

Splendide. Vraiment, je suis heureuse de l'avoir acheté, parce que je pense que je le relirai.

Il est fort, il est beau ce livre-là ; il a la force d'une tragédie, où le destin tire inéluctablement les êtres vers ce qu'ils ont cherché... Ou ne sont pas parvenus à éviter.

Ici, les hommes se font la guerre sans se rendre compte que l'orgueil les perd, stupidement, et que c'est leur vie, qu'ils perdent, à ne point vouloir céder ni réfléchir. 

Alors il y a Tsongor, le roi, qui quitta la terre de son père pour construire un royaume plus grand que le sien ; pendant vingt ans il combattit, jusqu'au jour où il en eut assez. Il fit son serviteur un de ses derniers hommes conquis, et ces deux-là échangent un pacte, un pacte de mort... Les années passent, le serviteur prendra la vie de son maître un jour, tel était le pacte. Et le jour arrive ; seulement, les deux hommes sont devenus amis... 

Et puis il y a sa fille, Samilia, que Tsongor promet à un riche époux. Tout va bien, nous sommes à la veille du mariage et tous sont heureux, y compris Samilia, à l'idée de cette union. Mais un voyageur solitaire surgit, sorti du passé, et il rapporte un serment d'enfance que lui et Samilia s'étaient échangés : ils se marieraient, et c'est pour acquérir de la valeur qu'il est parti sur les routes, pour mieux revenir et la mériter... 

Quel dilemne ! Que faire ? Tsongor, refusant de trancher ou pressentant la guerre, décide que le jour de sa mort est arrivé. Il laisse alors derrière lui, des hommes qui vont s'entretuer pendant des années, sans réfléchir, par orgueil, et dont le combat est absurde...

Et il y a le jeune fils de Tsongor, que celui-ci a chargé de construire sept tombeaux pour lui, et que mine de rien, en le condamnant à l'exil, il sauve de ces pêchés d'orgueil, de destruction, de haine, de guerre... 

Entre légendes et mythologies, force des paroles données, force des serments et des attachements, c'est beau, c'est très très beau...

J'ai adoré.

. La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé, Actes Sud 2002 ; Le Livre de Poche 2018

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Petit pays :))

17 Février 2019, 09:51am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Prix Goncourt des lycéens 2016.

Qu'écrire sur ce livre... Les mots arrivent souvent en deça. C'est évidemment le cas ici. Gaby, Gabriel, évoque son retour dans son pays, 20 ans après l'avoir quitté. D'ailleurs il ne l'a pas quitté, il l'a fui, comme il l'explique lui-même. Il nous raconte alors son enfance là-bas avant de partir, ses 10 ans et 11 ans au Burundi, en lisière du Rwanda. Alors que la haine, incompréhensible pour le narrateur, entre les hutu et les tutsi est en train de naître, et dans le cadre de ce génocide... D'abord des anecdotes d'enfant, d'enfant simple, qui vit dans une impasse et retrouve ses copains pour attraper les mangues, à l'aide d'une perche, dans les jardins... Et puis l'irruption de la haine, des gangs, l'incompréhensible obligation de soudain choisir un camp... Et puis il reste sa voisine d'origine grecque, qui lui ouvre sa maison, où il découvre une vaste bibliothèque, et où soudain, son réel si dur se teinte d'imaginaire.

Alors 20 ans plus tard, justement, quand il retourne sur place, il y retourne parce que, décidée, elle lui a légué ses livres... 

Il y a la figure de la mère, terrible figure marquée par le génocide de sa famille, et qui ne s'en sortira plus... Le narrateur a cette comparaison forte du génocide à une marée noire, si on s'en sort on est mazouté à vie. C'est le cas de sa pauvre maman... 

Quand l'innoncence de l'enfance se mèle à l'horreur de la haine et de la guerre, ce livre donne envie d'aimer encore plus ses proches...

Bibliothèque d'Evran.

Merci à Delphine pour ce prêt précieux.

. Petit pays, Gaël Faye, 2016.

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Trois femmes puissantes :))

13 Février 2019, 12:21pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Prix Goncourt 2009.

Depuis que j'ai ouvert ce livre, et tout au long de sa lecture, je songe à ce titre... Ce titre qui résiste, et c'est très bien comme ça, il ajoute de la densité, même s'il n'en manquait pas. Alors parfait. Je réfléchirai encore longtemps, à ce titre, à ce choix... Car il n'est pas évident que les récits mettent au coeur un personnage féminin, déjà ; quant à les dire puissantes... C'est très très intéressant, d'autant plus, finalement. 

En première partie au coeur du livre le père, le père destructeur, dont la personnalité écrase fille, garçon, jusqu'à son paroxysme, mais toujours, pour qu'on puisse toujours possiblement en douter... Et puis sa fille, (la femme puissante ?), avocate, qui n'aura d'autre choix que de voler au secours de son frère pour le tirer de prison, elle qui aime tant son jeune frère, victime du père ; elle qui est à la merci de son trop gentil chéri... Le point de vue de la narration est extrêmement important, il change tout... 

Puis, après un simple mot "contrepoint", on bascule dans une autre histoire, celle de Fanta, femme soumise... ? Mais c'est son mari qui raconte... Un mari aux prises avec son métier de vendeur de cuisines chez Manille, la chaleur, ses hémorroïdes, sa paranoa quant à sa femme et l'amour de sa femme...

Et puis la troisième histoire, non moins choc, celle de Khady : son mari mort l'a laissée à la merci de la famille de celui-ci. Qui finit par se débarasser d'elle, mais : elle se sentira libre, vivante, jusqu'au bout, et jusque dans tous les recoins de son dur parcours souffrant, de femme migrant... 

A cela, ajouter que les trois tableaux sont tous aussi palpitants les uns que les autres ; on s'y plonge avec autant d'intérêt pour chacune des histoires ; les tableaux sont reliés par un fil ténu, éloigné, une même ville, une parente... Peu importe, mais cela ajoute du sel à l'ensemble, on se demande, on repasse en revue chacune des histoires pour vérifier qu'on n'y a pas croisé le nouveau personnage...

Et puis il y a le motif de l'oiseau. Qui lie aussi les trois histoires, en y introduisant la dimension non rationnelle de l'étrange, de ce qui ne s'étiquette pas facilement, de ce qui ne rentre pas dans une case... Car, comment ne pas songer à l'oiseau, quand elle nous parle du père dans la première histoire, lui qui passe toutes ses nuits dans le flamboyant (l'arbre) ? Et puis il y a la buse, l'obstinée, celle qui harcèle le second personnage, le vendeur de cuisines, et qu'il s'imagine être sa femme ; et puis enfin le corbeau, dans l'histoire de Khady, le corbeau c'est Lamine, l'ami qui trahit... 

Ce livre résiste aux étiquettes et on ne l'en aime que plus.

Il est fort, une vraie belle découverte littéraire.

. Trois femmes puissantes, Marie Ndiaye, éd. Gallimard NRF, 2009.

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... 608, écrire

4 Février 2019, 12:49pm

Publié par LaSourisJOne

"Il suffit de sentir qu'on pourrait vivre sans écrire pour n'avoir aucun droit de le faire".

Rainer Maria RILKE

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... 607, savoir se taire

3 Février 2019, 22:08pm

Publié par LaSourisJOne

"Là où parle quelqu'un de grand, d'unique, les petits doivent se taire".

Franz Xaver KAPPUS

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