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"Si c'était moi qui étais censé me trouver ici parce que, si jamais je n'y suis pas, l'univers risque de dévier de sa trajectoire, de façon infinitésimale mais essentielle ?"
David LEVITHAN
Balade d'une dévoreuse de livres
"Si c'était moi qui étais censé me trouver ici parce que, si jamais je n'y suis pas, l'univers risque de dévier de sa trajectoire, de façon infinitésimale mais essentielle ?"
David LEVITHAN
"Tomber amoureux de quelqu'un ne permet pas de mieux comprendre ce que ressent la personne. Vous seul savez ce que vous ressentez".
David LEVITHAN
Ce livre se lit bien, comme un léger intermède entre deux lectures nourrissantes. Mais il est quand même pétri de bons sentiments, pavé de clichés, de tournures faciles, aïe, je réalise que je suis sévère, mais c'est ce que je n'ai pas pu m'empêcher de me dire à sa lecture... Un peu à la Gavalda ou à la Constantine, même si je ne déteste pas Constantine... Cela dit, la mort de l'enfant dans cette histoire est quelque chose de fort et de touchant ; je crois que je n'ai pas été convaincue par le style.
Une caissière qui galère dans sa vie de mère célibataire, et qui n'a d'autre choix que de courber l'échine et d'endosser son destin de caissière, avec un chef abruti, et qui abuse de ses petits pouvoirs... Comme on en imagine... Et puis, le conte de fée, ou presque, un type passe à sa caisse, plein aux as, et s'ennuie dans sa vie ; il est touché par la jeune femme, ouf, ce n'est pas une histoire d'amour, la tarte à la crème aurait été trop indigeste... Donc, une histoire d'amitié. Avec les résistances de la jeune femme, qui finissent par céder, et tout un petit monde qui finit par s'allier au delà de la détresse, et reprendre goût à la vie. Trop évidemment, on a envie de dire, même si on ne nous épargne pas ses difficultés à elle... Car il y a le choc, le cauchemar, certes fort et inattendu... Le mort de l'enfant, suite à un accident de voiture...
. Juste avant le bonheur, Agnès Ledig, Albin Michel, éd. 2013.
"Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l'âme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait".
Agnès LEDIG
Oua. Ce livre est fort. Loin de l'eau de rose et des clichés qu'on distille sur le fait d'être femme, et surtout la maternité. Cash. Brut. Authentique. Et tellement plus proche de la vérité...
"J'imagine que quand elle pensera à son enfant, plus tard, elle lui enverra mentalement une liste de questions qui n'obtiendront jamais de réponses, lancées à l'aveugle dans la galaxie de l'amour maternel. Est-ce que tu aimes le jambon ? Est-ce que tu as froid ? Si cette dame fait bien ce qu'on lui dit,elle sera une bonne mère".
Ce livre est vraiment beau et sensible. Il croise deux périodes de vie d'une femme, devenue auxiliaire de puériculture dans un hôpital, qui voit et vit la douleur, les joies, les accouchements et les naissances, qui les accompagne, à sa manière pragmatique, parce que plus serait mentir. Après avoir connu une vie contraire, colorée, bigarée, marquée par l'amour... Avec Gabor, son amour, le violoniste tzigane, Pierre et Pierre le duo homme-femme, elle dansait nue et ils avaient une belle vie de nomade. Deux enfants sont nés dans l'amour ; puis Pierre et Pierre sont mort, et comme l'hiver entoure de sa froideur, la vie est devenue rude... L'union s'est disloquée... Et l'héroïne a endossé la blouse rose. Il y a le contraste, entre ces deux mondes, l'un plein de vie, l'autre au cadre blanc et froid... C'est aussi un livre sur l'hôpital, et ses réalités, assez juste encore, le temps après lequel on court, la difficulté d'être soi, au travail, entier, avec ses émotions...
Vraiment un bon livre.
. Chambre 2, Julie Bonnie, éd. Belfond, 2013.
"Se taire est un meurtre de soi-même".
Julie BONNIE
"J'ai du mal à faire la différence entre mes rêves et ce qu'on appelle la réalité. Je vis des choses impossibles dans le monde où les gens marchent sur la terre. Mais personne ne peut m'enlever ce que je vis en ne bougeant pas".
Julie BONNIE
"J'ai l'impression d'être la seule à souffrir autant de ce manque de temps, la seule à me retrouver dans un état d'agitation maladive quand je vis des émotions aussi fortes".
Julie BONNIE
Je ne pensais pas trouver un peu de David Vann chez Maggie O'Farrel ! Et pourtant, il y a de ça. En moins trash, bien sûr. Mais regarder à la loupe une famille, en vase-clos, et regarder comment elle se comporte quand tout bouge, il y a un peu de ça.
Tout commence au sein d'un couple dont les habitudes façonnent le quotidien, Gretta et Robert, 30 ans de vie commune. Un jour, Robert sort acheter son journal, comme chaque jour, et... il ne revient pas. C'est ce "petit" grain de sable qui va tout chambouler, et nous amener à entrer dans la vie de leurs trois enfants adultes, aux personnalités bien différentes. Aux passés imbriqués. Aux fonctionnements liés à leur connaissance des autres. Tout cela est particulièrement réussi, dans ce livre. Je me suis particulièrement attachée à la "petite" dernière, Aoife, celle qui part vivre à New-York pour pouvoir respirer, loin de sa famille, touchante à travers ses failles... Notamment celle qu'elle ne parvient à avouer à personne (sauf enfin, une fois, par amour !) : elle ne sait pas lire, elle a un rapport particulier aux lettres qui vivent leur vie sous ses yeux et qu'elle ne parvient jamais à identifier comme des mots riches de sens... Tous ces personnages, avec leurs dysfonctionnement, leur pudeur, sont vraiment attachants, en fait. Et on les voit, Maggie O'Farrel les fait vraiment exister sous nos yeux. J'ai beaucoup aimé ce livre, beaucoup plus que Cette main qui a pris la mienne, dont j'avais été très peu fan.
• En cas de forte chaleur, Maggie O'Farrel, éd. Belfond. Mars 2014.
"C'est curieux comme votre chemin peut être jonché de signes révélateurs sans que vous vous en aperceviez, même si vous avez le nez dessus".
Maggie O'FARRELL