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Le blog de la souris jaune

Les brumes de l'apparence :)

28 Mars 2014, 14:00pm

Publié par LaSourisJOne

Les brumes de l'apparence :)

Je lis toujours avec un grand enthousiasme les livres de Frédérique Deghelt, que j'aime beaucoup. La vie d'une autre, La grand-mère de Jade, ou La nonne et le brigand furent de grands plaisirs de lecture pour moi. Je connais ses travers, surtout celui de se poser beaucoup, beaucoup de questions, plus précisément de questionner beaucoup, via son personnage principal la plupart du temps, et j'ai appris à les aimer.

Ici encore, j'ai retrouvé ma joie d'entrer dans un Frédérique Deghelt. De me laisser entrainer dans la réalité, d'abord stable, puis mouvante, de l'héroïne, loin des certitudes, ou plus près d'un espace où tout chancelle. Ici, l'héroïne est une femme de 40 ans, installée, pleine de certitudes, mariée avec un chirurgien esthétique, Stan, pétri de certitudes lui aussi, et mère d'un ado de 18 ans. Elle travaille dans l'événementiel à Paris, l'événementiel de luxe, tape à l'oeil, et déteste la campagne, très à l'aise dans son quotidien. Sa mère est morte (dans un accident de voiture qu'elle venait de gagner aux jeux, en joueuse invétérée), son père, scientifique, vit à New-York. Et un jour... Elle hérite d'un terrain au milieu de nulle part, dans la France profonde. Terrain qu'elle s'empresse de rallier pour le vendre et liquider l'affaire au plus vite. Seulement, rien ne se passera comme elle ne l'avait prévu. Un tout petit bout de voile se lève, et égratigne ses certitudes, lorsqu'elle éprouve un vrai bonheur, une vraie sérénité à se baigner nue dans la rivière qui borde le terrain... Et le voile se déchire un peu plus encore lorsqu'elle rencontre la soeur de sa mère, qui lui avait été cachée jusque là. Et soudain, elle va basculer dans une terre de croyances, se découvrant une ennuyeuse propension à communiquer avec les morts... Ici, je crois que j'aurais préféré que Frédérique Deghelt s'en tienne à ses questionnements habituels. J'avoue avoir trouvé une seconde partie du livre assez lourde, et pesante, marquée presque par une volonté de nous convaincre de croire à ces fantômes et à la vie après la mort. On sent l'auteur convaincue, finalement, là où elle a emmené son sujet par le biais de quelqu'un qui n'y croyait pas et à qui ça tombe dessus ; j'ai trouvé un rien indigeste, et un peu "trop", l'histoire du manoir hanté et du désenvoutement du lieu, habité par un sorcier tueur d'enfants... Cela dit, ça n'a pas gâché mon plaisir, et je me jetterai encore avec plaisir, dans le prochain Frédérique Deghelt.

• Les brumes de l'apparence, Frédérique Deghelt, Actes Sud, mars 2014.

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20 Mars 2014, 13:07pm

Publié par LaSourisJOne

"Je suis comme les enfants, les vieux et les âmes libres. Une minute peut me paraître une éternité, et cent ans un instant.Il suffit que je le décide".

Frédérique DEGHELT

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L'histoire de Pi :(

20 Mars 2014, 12:24pm

Publié par LaSourisJOne

L'histoire de Pi :(

Quel avis peut-on avoir d'un livre que l'on a dévoré avec appétit pendant les 180 premières pages, puis qui nous a plongé dans un profond ennui pendant les 220 pages suivantes ? J'avoue que l'histoire de Pi m'a vraiment fait pétiller, à la lecture de la 4ème de couverture, et pendant toute cette première partie du récit. Pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler (il a aussi donné lieu à une adaptation cinématographique, semble t-il), Piscine Molitor Patel, 15 ans, vit à Pondichéry où son père est directeur de zoo. Jusqu'au jour où la famille décide de tout plaquer pour partir au Canada, par bateau, avec une partie des animaux, vendus sur le continent américain. Au bout de quatre jours... Le bateau fait naufrage, et Pi est le seul survivant... humain. Bientôt il découvre qu'il a survécu au même titre qu'une hyène, un zèbre, un orang-outang, et un tigre du Bengale de 200 kg... Sur son canot de fortune, Pi va passer 227 jours en mer, avec bientôt pour seul compagnon Richard Parker, le tigre du Bengale...

En fait, j'ai été très excitée par ce livre jusqu'à à peu près les cinq premiers jours de Pi en mer avec son tigre. Après... Eh bien c'est très très long, très répétitif, l'auteur ne nous épargne aucun des détails techniques, aquatiques de la faune et la flore qui environnent le personnage principal, le récit se répète, revient sur ses pas, est maladroit... Bref, ça lasse. Pour ma défense, jamais dans Le mur invisible, d'un autre genre mais qui raconte aussi l'histoire d'un personnage solitaire au milieu de la nature avec forcément des gestes et des actions répétitifs, jamais la lecture de ce livre ne m'avait lassée, bien au contraire...

J'ai trouvé que le propos était délayé... Pourtant, j'ai aimé le personnage ; sa philosophie de la vie ; son rapport naïf à la religion (lui qui trouve son compte auprès de trois religions différentes) m'a fait rire ; de même que ce récit soit enchassé dans quelque chose qui fait appel à la mémoire, m'a plu, autrement dit de savoir que c'est un Pi adulte, marié, qui raconte son histoire (qui pourtant tant d'années après paraît si précise) à un journaliste... J'en garderai sans doute un souvenir mitigé, noirci par ces longueurs...

. L'Histoire de Pi, Yann Martel. 2001. Ed. 2003 pour l'édition française, chez Denoël. Paru en 2005 chez Folio.

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17 Mars 2014, 21:18pm

Publié par LaSourisJOne

"Le temps est une illusion qui nous essouffle, rien d'autre".

Yann MARTEL

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10 Mars 2014, 20:26pm

Publié par LaSourisJOne

"Le premier émerveillement est le plus profond ; l'émerveillement qui suit s'inscrit dans l'impression créée par le premier".

Yann MARTEL

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Le problème Spinoza :)))

7 Mars 2014, 09:44am

Publié par LaSourisJOne

Le problème Spinoza :)))

Je connais quelqu'un que vous connaissez peut-être aussi qui dit : "Irvin Yalom rend son lecteur intelligent !". Alors je reprends sa tournure avec plaisir, car je trouve que ma chère Luocine a raison. Intelligent, bienveillant, et curieux... Ici, nous pénétrons au coeur de deux périodes de l'Histoire éloignées de plusieurs siècles. 1640, et 1940. Pendant quelques années, voire quelques décennies deux fois, nous allons vivre avec Spinoza d'un côté, Alfred Rosenberg de l'autre. Ce livre est magistral. Car c'est vraiment à l'intérieur qu'il nous entraîne, et il nous aide à comprendre l'incompréhensible. Autour d'une énigme passionnante, pour l'auteur, mais qu'il rend passionnante aussi pour nous : le "problème" Spinoza. A son époque, Spinoza est excommunié par sa communauté juive, pour exprimer ses idées teintées de raison, telle que l'idée selon laquelle une vie après la mort existerait est une hérésie... Les fanatiques, puissamment attachés à leurs croyances prononcent le herem et le voici rejetté de sa communauté. Tout au long de sa vie, il ne cessera de réfléchir, écrire. On pénètre avec intérêt chaque instant de sa vie. Et puis on découvre Alfred Rosenberg, tout au long de sa vie. De son enfance à sa mort, jusqu'au procès de Nuremberg, des grands criminels nazis. Parce qu'il sera l'un des idéologues du parti. Les êtres ne sont plus des figures dans un livre d'Histoire, ils s'incarnent, ils deviennent des êtres de chair animés par leurs passions, marqués par leur passé... Ce livre est extraordinaire tant il aide à voir avec d'autres yeux, car de l'intérieur une période aussi noire de l'Histoire. Il n'excuse pas, évidemment, mais il aide à comprendre, car on peut penser que tout ce qui est raconté ici est juste, y compris au niveau des ressentis, des personnalités... Extraordinaire encore la façon dont les deux histoires se répondent, s'entremèlent malgré elles, parce que l'auteur nous les livre simultanément ; cela donne du poids de la force à quelque chose qui a disparu ; cela redonne une incroyable puissance à des idées, à la pensée, au delà de son concepteur : eh oui, un être traverse les siècles par le biais de sa pensée, et par ce biais est immortel. Etonnante aussi, cette histoire, et béni, ce "caillou" dans la chaussure des nazis : Spinoza. Un juif, qui peut concevoir une telle pensée, et fasciner autant de grands penseurs allemands ! Comment est-ce possible ? L'auteur imagine que c'est ce qui marqua la vie de Rosemberg, ce qu'il ne parviendra jamais à comprendre, ce sur quoi il butera toute sa vie.

De très belles leçons d'Histoire. Car on lit aussi bien sûr l'histoire de l'intolérance de l'autre, malheureusement toujours tapie dans l'ombre, à toutes époques, et qui peut tellement dégénérer, si on ne la raisonne pas... Merci à Brice de m'avoir encouragée à lire ce livre, merci pour la découverte.

. Le problème Spinoza, Irvin Yalom, Avril 2012.

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... 268

6 Mars 2014, 22:56pm

Publié par LaSourisJOne

"L'explication apaise. Elle délivre de l'angoisse qui naît de l'incertitude".

Irvin YALOM

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