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Le blog de la souris jaune

Un baume pour le coeur :))

19 Octobre 2017, 20:53pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Un soir de Noël avec Monsieur Mackenzie. Un vieil homme, qui marche difficilement, et dont on apprend au fil du récit qu'il a perdu sa femme puis que sa maison a brûlé dans un incendie. Mais c'est un livre qui, peut-être comme son titre le suggère, réchauffe le coeur. Il vit chez sa fille, Agnès, à son corps défendant, avec le mari de celle-ci, et son petit-fils. C'est drôle, et émouvant, de voir à travers ses mots combien ces mondes-là sont étrangers les uns aux autres. Combien il pourrait se suffire de peu, et notamment de son chez soi, qu'il n'a plus. Il va aussi rendre visite à sa soeur, qui est atteinte d'Alzheimer, le comprend-t-on, sans que jamais on nous le dise. Autrement dit, la maladie, ou l'absence de mémoire est donnée à voir non sans profondeur mais en tout cas sans pathos, et en prenant le parti de la gaieté. 

Le narrateur égrène ses souvenirs, qui s'intercalent dans un fin dosage avec son présent, comme si on était dans les pensées de ce vieil homme. Ainsi on rencontre avec un vrai plaisir sa femme, sa chère Mary, les amies de sa femme, son vieux voisin qui l'agace mais qui va pourtant lui sauver la vie... C'est un récit dense et beau sur l'âge, le temps qui passe, et ce qui fait nos vies.

Merci à Marie-France M., c'est à elle que je dois d'avoir découvert et lu ce livre.

. Un baume pour le coeur, Neil Bissoondath, éd. Gallimard Folio, 2001 puis 2003. Traduit de l'anglais (Canada).

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... 505, Que dire de soi à ses enfants

18 Octobre 2017, 12:59pm

Publié par LaSourisJOne

".C'est à nous, les petits, qu'il incombe d'assurer notre postérité... Dire la vérité, toute la vérité ? Peut-être pas toute la vérité. Mais une partie de soi suffisante (...), de tous ces récits que tu as tus, instantanés de ta vie, portraits d'événements, de façon que ton fils, quand il sera grand et que tu auras disparu, peut-être, sache que sa mère a eu une vie riche et bien remplie. Qu'elle a eu des doutes et des hésitations, des moments de folie. Qu'elle a fait des choix, éprouvé des regrets, eu sa part de triomphes et de joies. Tant de gens finissent comme de simples énigmes, des noms et des dates dans un arbre généalogique".

Neil BISSOONDATH

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... 504, La pluie

18 Octobre 2017, 08:23am

Publié par LaSourisJOne

"Le bruit de la pluie m'a toujours plu, réconforté, fait sentir que j'avais de la chance de me trouver dans un lit bien chaud".

Neil BISSOONDATH

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Le monde attend derrière la porte :)

14 Octobre 2017, 16:40pm

Publié par LaSourisJOne

Roman ado.

Comme souvent, un roman ado redonne de l'oxygène. Agréable moment que celui-ci.

L'histoire d'une ado, âgée de 15 ans, fille de rigoristes. Nous découvrons donc la façon de vivre de cette religion très particulière, que l'auteure décrit comme : persuadés détenir la vérité, ne vivant qu'entre eux, les autres ne devant pas être fréquentés, soumis aux règles de la communauté, celle-ci primant sur les décisions familiales.

Alors qu'elle va encore dans une école normale et qu'elle se réjouit donc d'avoir des amis qui écoutent de la musique, font du sport (ce qu'elle ne peut pas faire...), elle s'oppose de plus en plus à sa famille qui pensent pouvoir la remettre dans le 'droit chemin'. Plus aride encore va être son destin en durcissant les choses et en la mettant dans une école communautaire, puis, par punition, envoyée en pension six mois, en Ecosse, dans une famille rigoriste sensée redressée les jeunes pousses en révolte...

Seulement, même si elle s'interroge (ses parents pensent que c'est le bon chemin), elle ne peut se résoudre à ne pas vivre avec les autres, dans le monde 'normal' ; alors elle va affirmer ses envies. Quitte à aller à l'affrontement, et à perdre une partie de sa famille. Car comment renoncer à la liberté une fois qu'on l'a subodorée ? 

C'est une belle réflexion sur la famille, l'attachement, les valeurs, les choix de vie. 

Une bien jolie surprise.

. Le monde attend derrière la porte, Pascale Maret, éd. Thierry Magnier, 2009.

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Novellas, Les grand-mères, Victoria et les Staveney, Un enfant de l'amour :)))

8 Octobre 2017, 09:01am

Publié par LaSourisJOne

Grosses nouvelles, ou petits romans. 

A la manière de Zweig, exactement, d'ailleurs j'ai trouvé que ces deux auteurs ne manquaient pas de points communs dans l'extraordinaire maîtrise de la narration d'un récit.

Donc, Doris Lessing. Une découverte ! Quel bonheur, de se dire que de telles pépites restent encore inexplorées pour soi. 

J'ai donc pris un profond plaisir à la lecture de ces trois textes.

Pas à pas, elle nous emmène dans les entrelacs d'une histoire intime insoupçonnée, insoupçonnable, et aiguise notre curiosité un peu comme savait le faire Zweig. Etonnant, très étonnant cette focalisation externe sur le héros d'abord, comme si on le découvrait - c'est si logique - d'abord de l'exérieur, comme une caméra verrait une scène sans comprendre, puis on se rapproche et on bascule au plus près d'un personnage. C'est brillant.

Et puis ce qui m'a beaucoup intéressée aussi, c'est sa vision des êtres, sous-tendue par un déterminisme familial, et social ; son idée que nature et culture s'opposent, et l'espèce de regret, de déchirement, de paradoxe qu'il y a entre le besoin de changer de classe en faisant des études, et l'impossibilité de revenir en arrière ensuite, coincé alors dans un entre-deux insoluble ; l'innocence s'oppose à la douleur de savoir. 

Les trois récits sont très, très attachants : autant ce récit autour d'un quatuor étonnament insécable, mères et fils (Les grand-mères) ; que l'histoire de ce soldat rendu éperdument amoureux en quatre jours, et qui ne tournera jamais la page de cet amour (Un enfant de l'amour) que l'histoire de cette jeune fille noire qui a un enfant avec un jeune homme riche ; très intéressante vision des choses d'abord Victoria fuit, se terre, elle a honte, puis elle comprend petit à petit la chance que cela pourrait être pour sa fille ; elle se rapproche alors de cette famille qui ne la rejette pas, au contraire, mais... les choses ne sont pas si simples (Victoria et les Staveney). 

J'ai adoré.

L'auteure a obtenu le Nobel de littérature en 2007.

Merci à Yann S. pour ce cadeau, son goût sûr et cette magnifique découverte.

. Novellas, Les grand-mères, Victoria et les Staveney, Un enfant de l'amour, Doris Lessing, J'ai Lu, 2016.

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