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Le blog de la souris jaune

La maîtresse du commandant Castro :)))

29 Mars 2022, 21:21pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà lu cet auteur, même s'il ne m'était pas inconnu.

J'ai dévoré ce roman-là, dégoté par hasard chez un bouquiniste, et comme happée par une histoire tout à fait palpitante.

Le récit est celui d'une femme qu'on sait à l'âge de la vieillesse, même si on l'oublie vite, absorbés par le déroulement des faits. Elle n'a jamais raconté son histoire à personne, aussi se dit-elle : ou bien je pars avec mon secret et personne ne le saura, ou bien je le raconte une unique et ultime fois... Ce qu'elle fait, et c'est ce livre que nous lisons donc.

Nous rencontrons donc notre personnage enfant, alors qu'elle grandit à Cuba, née d'un père cubain et d'une mère française. Dans une famille riche. Avec des domestiques. Son amie, la fille du couple de domestiques.

Et puis, la révolution cubaine. Les engagements de certains... 

L'héroïne va s'engager, malgré son extraction sociale, aux côtés des révolutionnaires. Et rencontrer, à 17 ans... le gourou, Fidel Castro... Et puis... Toute sa vie va être construite à partir de ces faits-là. Entre tentative d'oubli et tentative de guérison... Un grand parcours de vie nous est livré là, émaillé de rencontres évidemment, de choix, de travail sur soi, beaucoup sur fond d'histoire cubaine.

Sachant que l'héroïne sera loin de vivre toute sa vie à Cuba, pour se construire, c'est ailleurs qu'elle doit être...

Tout à fait passionnant.

. La maîtresse du commandant Castro, Edouardo Manet, Robert Laffont 2009, Grands romans Points.

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L'ambition :)

20 Mars 2022, 10:19am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

C'est à Luocine que je dois la découverte de cet auteur, elle m'avait donné très envie de lire Les services compétents de Iegor Gran. Je n'ai pas trouvé celui-là, mais j'avais très envie de découvrir l'auteur.

Je ne suis pas déçue, même si j'ai bien envie de le lire à travers un autre livre.

Ici, comment résumer l'histoire ? L'histoire de José et de Cécile, je suppose, entre autres !

Car ce livre ne manque pas de surprises, et c'est drôle ! 

Des vies essentiellement vues du point de vue des choix professionnels et personnels des protagonistes ; des visions de la vie qui s'opposent, données à voir avec beaucoup d'humour. 

Il y a Cécile, qui travaille dans une galerie d'art, comme secrétaire, et qui reproche à José en le quittant son manque d'ambition... Il bidouille, il espère gagner beaucoup d'argent en vendant des choses improbables ; mais c'est lui qui trouve que Cécile manque d'ambition, salariée d'une galeriste...

S'ajoute à cette histoire celle, croisée, allégorique d'une tribu de chasseurs-cueilleurs... ! pour imaginer on l'a compris, l'attitude d'un personnage qui ne se fixe pas sentimentalement ! 

Et puis l'histoire de l'écrivain, qui se mèle à tout ça...

Vous le voyez, ce livre est vraiment impossible à résumer ! Je l'ai juste trouvé un peu long sur la fin.

Mais j'espère découvrir cet auteur à travers un autre de ses livres !

Merci Luocine, pour la découverte !

. L'ambition, Iegor Gran, POL, 2013

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Bison :)))

13 Mars 2022, 18:31pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Trois sourires. Rien à voir mais je pense que lorsque je pense à un plaisir de lecture un peu similaire, je songe à Là où chantent les écrevisses, que j'avais adoré. Peut-être pour son immersion au coeur de la nature, d'une nature vierge, sauvage, mais le lien s'arrête peut-être là. 

En tout cas, j'ai dévoré ce livre-ci.

Patrick Grainville (que je ne me souviens pas avoir lu encore ?) nous plonge au plus près du peintre George Catlin, au XIXe siècle, aux Etats-Unis. Celui-ci (qui a donc réellement existé) a tout quitté un jour pour suivre les Indiens, et les peindre. Toutes tribus confondues. En ethnologue. J'aime beaucoup ce récit empli de descriptions et d'immersions au sein des camps des Indiens. Car le récit est souvent exalté, lyrique, il n'a pas la froideur de certaines biographies ; il est imprégné de l'onirisme et de la poésie émanant des moeurs indiennes et du regard d'un peintre sur celles-ci.

Rien de tendre, bien sûr, des moeurs souvent "brutes" ; mais un regard sur ce peuple décimé par les blancs... Avec la vision anticipée de leur fin, qui traverse le roman, via l'auteur et les yeux de Catlin qui semble aussi l'avoir deviné...

Alors, on le voit peindre, avec frénésie ; on le voit amasser des objets, regarder, s'abreuver de visions, aimer, vivre... On suit aussi quelques personnages au plus près sur quelques événements précis, et c'est alors assez palpitant, nourri de suspense... On suivra aussi une femme Crow" enlevée par un Sioux... Que deviendra-t-elle ?

Un profond plaisir de lecture.

. Bison, Patrick Grainville, éd. du Seuil, 2014.

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La définition du bonheur

10 Mars 2022, 18:23pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Ce livre est une nouveauté, et c'est un cadeau, deux raisons pour me réjouir. En outre, le titre était très prometteur, de même que l'auteure, que j'ai lu plusieurs fois. Je crois que je gardais de Catherine Cusset un bon souvenir, et je sais que j'en ai 2 dans ma bibliothèque. Aussi ce cadeau était vraiment à priori, un très bon choix.

Et pourtant... 

J'ai vraiment accroché au début, et puis de moins en moins, et jusqu'à finir par être ennuyée et même agacée par ce livre.

Je n'ai pas aimé l'écriture, je l'ai trouvée très inégale, assez plate et hachée.

Deux histoires qui s'entremèlent. 

Je ne sais pas si le livre est autobiographique, je suppose qu'il faudrait que j'aie plus de clémence, s'il l'était. Cela m'en inspirerait davantage, en tout cas, alors que cela ne devrait pas, n'est ce pas, finalement ?

En tout cas : histoires de femmes. Avec, au coeur de leurs vies parallèles (elles ne se connaissent pas au début), des problématiques importantes de femmes. Alors très bien. C'est intéressant. Des vies, le passage du temps. Et puis. Et puis quoi ? Bon, des liens qui se découvrent, je ne dirai pas ici pourquoi, pour ne rien divulgacher.

Ces personnages ne m'ont pas plu, en fin de compte. Sans savoir ce qui m'a le plus gêné. Finalement les "trous" dans leur biographie ne m'a pas convenu. Et a même gêné ma lecture. 

Cette histoire nous mène jusqu'à l'année dernière, si bien qu'elle arrive jusqu'au coronavirus qui s'invite dans l'histoire, je ne m'y attendais pas, c'est le premier roman que je lis qui lui donne une existence. Finalement, ce n'est pas au coeur de l'histoire, ça ajoute "juste" des contraintes à une histoire de vie, surtout si elle est autobiographique. Sinon... 

Je ne suis pas convaincue, et je pense que l'écriture y fait beaucoup, cela ne m'a vraiment pas emportée, alors même que les sujets pourraient être considérés comme "passionnés" et impliquants...

. La définition du bonheur, Catherine Cusset, Gallimard, 2021

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... 755, La vie

6 Mars 2022, 17:11pm

Publié par LaSourisJOne

"Il fallait ne pas se laisser engluer par la mélancolie mais bondir, saisir les mains tendues"

Catherine CUSSET

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Le soleil des Scorta :)

3 Mars 2022, 20:25pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Oua. Il décoiffe, il secoue, il remue, il pique, ce roman-là ! Evidemment, Laurent Gaudé. On peut compter sur cet auteur pour écrire des livres qui ne laissent pas indifférents. Je me souviens avoir adoré La Mort du roi Tsongor

Un sourire, pour celui-ci, sans doute parce qu'il était "trop"... Trop fort, trop remuant... Et en même temps, j'ai retrouvé avec le même plaisir de lecture le conteur Gaudé, qui nous emporte avec brio dans tous les méandres de ses histoires.

Là : comme un récit en étoile, à plusieurs branches, un récit où toutes les branches se mèlent en même temps, quelle capacité de structuration, quel souffle qui tient malgré tout ! Ca, c'est une bravoure. 

Il raconte une famille sur plusieurs générations, mais à sa manière unique ; non de façon chronologique, bel et bien via la voix de ceux qui parlent, ou de celles qui se disent, ou disent la famille aux portes de la mort, pour que tout ne soit pas perdu, oublié, enseveli... Beaucoup de messages à se répéter dans ce livre-là ; mais aussi une affirmation de la non permanence de la vie, comme une claque, avec laquelle on n'a pas forcément envie d'être confrontés ! 

En tout cas, l'Italie, le soleil de l'Italie, les olives, mais rien d'idyllique. L'arridité, le soleil qui tape, qui frappe, qui tue... Une famille déshéritée par un mécréant de père au seuil de sa mort... Alors comment vont-ils vivre et leurs descendants ? Comment se relever, comment avancer ? Toute l'histoire de la construction de son destin, ici, au coeur de cette histoire puissante. Rien de facile, rien de gagné, jamais, mais des moments de bonheur. Même si le destin n'épargne pas, il vient d'ailleurs cueillir ceux qui doivent partir comme dans un conte. 

Et ce qu'on conquiert fait qu'on ne regrette pas d'avoir vécu.

Merci à Samuel, qui me l'a mis entre les mains.

. Le soleil des Scorta, Laurent Gaudé, 2004, prix Goncourt 2004.

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