Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de la souris jaune

histoire

Le tableau du peintre juif :))

18 Février 2023, 10:11am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Si je n'ai mis que deux sourires en hésitant et pas trois, c'est à cause d'un tout petit bémol quant au style, très quotidien, qui ne m'a pas forcément ravi ; mais que je l'ai cependant souvent oublié, tant le livre m'a emportée jusqu'à la fin, se lisant sans qu'on aie envie de s'arrêter, tant l'histoire est palpitante. 

L'architecture du livre, d'abord, est très habile ; dire ici que contrairement à ce que j'aurais pu penser, le livre ne commence pas par la fin, c'est souvent le cas, finalement : la fin nous est livrée dès la première page et l'on va nous expliquer comment on en est arrivé là... Là, je ne pense pas divulgacher en indiquant qu'il ne s'agit pas de cela ici, mais d'un des noeuds et temps fort de l'histoire du narrateur autour de ce qu'il va nous raconter...

Le livre croise donc plusieurs histoires : celle du narrateur, au chômage qui "hérite" d'un tableau ayant appartenu à son grand-père, tableau d'un peintre juif dont la légende familiale dit qu'il provient d'un couple juif hébergé pendant la guerre... Le tableau entre dans la vie du narrateur et celui-ci n'aura de cesse de tirer le fil de cette histoire, et celle des Trudel...

Les recherches pleines de rebondissements du narrateur, largement documentées nous plongent au coeur d'une époque où la France est un pays envahi, au coeur des réseaux de résistance, et des fillières de passage, au plus près des hommes dont l'urgence est de sauver leur peau. 

C'est vraiment palpitant. J'essaie de ne pas en dire plus pour ne pas divulgacher, mais c'est vraiment passionnant. Je pense aussi que c'est un livre qui peut se relire, aussi je suis contente de l'avoir : il m'a été offert par ma mère à Noël, elle a fait un excellent choix.

. Le tableau du peintre juif, Benoît Severac, éd. La Manufacture de livres, 2022.

Voir les commentaires

Les Indes noires :)

1 Novembre 2022, 16:13pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Me voici encore en désamour avec la lecture, et c'est encore une fois Jules Verne qui me sauve... Découverte que ce livre-là, très peu connu.  J'ai beau voir ses maladresses et lourdeurs de styles, cela m'amuse et n'a pas freiné mon plaisir de lecture.

ici, le récit se déroule en Ecosse, dans un bassin houillier et même au coeur d'une mine de houille, à partir de la fin d'exploitation du lieu... Une famille reste pourtant y vivre et continue de traquer le moindre recoin espérant la voir revivre... Et un jour... La famille contacte l'ingénieur ayant travaillé dans la mine qui revient voir sur place, et les explorations commencent ; ils sont victimes de mystérieux actes de malveillance et sauvé par un "ange" non moins mystérieux qui se révelera être une jeune fille, n'ayant vécu que sous terre... 

Entre folklore local et réalisme, j'ai aimé découvrir cet univers et ces personnages...

Il semble que Jules Verne se soit inspiré pour ce livre, comme Zola pour son Germinal du travail d'un ingénieur et explorateur français, Louis Simonin.

. Les Indes noires, Jules Verne, 1877.

Voir les commentaires

Oublier Klara :))

24 Octobre 2022, 08:26am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

J'avais entendu parler de ce livre-là, en bien je crois, sans le chercher il m'intriguait, je voulais le regarder de plus près lorsque je tomberais dessus. J'ai fait plus que le regarder de plus près, je l'ai lu et j'ai été aspirée par cette histoire. Rien n'est rose dans ce livre-là, rien ne nous est épargné. Entre destins individuels malmenés par la vie ou destins collectifs malmenés par l'Histoire et la vie, rien, rien, ne nous est épargné. Parfois c'est insoutenable. Pourtant, la structure du livre sans doute nous tient, en arabesques qui nous révèlent pas à pas les pans de l'histoire et quelques explications... 

On peut regretter qu'il n'y ait pas plus de douceur dans ce livre-là... Cependant, il se tient avec force et puissance, dans un contexte loin d'être rose : l'URSS, l'après-guerre, le communisme, le règne de Staline et le Goulag... Les dénonciations pour un oui ou pour un non qui font chanceler un destin... Des vies qui ne peuvent s'appartenir.

Et puis un personnage qui se construit dans son homosexualité, extrêmement martyrisée...

Les êtres se sont construits comme ils ont pu, à partir des carences, des arrachements d'une mère... Parce qu'il faut continuer à avancer...

En quelques mots, c'est donc Youri, le petit-fils de Klara, qui a choisi adulte de vivre loin de ses racines, aux Etats-Unis va être confronté aux creux de son passé, et de sa famille, alors que son père, l'ignoble père violent Rubin est sur son lit d'hôpital à Mourmansk, au nord du cercle polaire, sur le point de mourir... L'enquête commence pour Youri, sur les traces d'une grand-mère disparue et d'une époque qui écrase les êtres... 

J'ai aimé la lumière que nous apporte pourtant non les certitudes du roman mais la presque divagation du père sur son lit d'hôpital, qui livre à son fils sans pouvoir pourtant le savoir des bribes de sa mère qui paraissent nous donner l'espoir d'une femme qui aurait survécu...

. Oublier Klara, Isabelle Autissier, éditions Stock, 2019

Voir les commentaires

Au bonheur des dames :))

6 Juin 2022, 19:47pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

J'ai éprouvé l'envie de relire ce roman ; ou de lire : je croyais l'avoir lu il y a longtemps et finalement j'ai un doute. C'est en entendant un extrait lu sur l'excellente France Culture dont je suis si fan que j'ai eu envie de ce livre. J'ai beaucoup aimé, même si c'est évidemment très copieux, et qu'on peut parfois friser l'indigestion ! Cependant, ce livre se laisse déguster, et surtout il est inenvisageable de le lire en transversale car l'action est lardée dans les descriptions, bien souvent. 

J'ai admiré son écriture, et je redis à quel point cet auteur est brillant, alors qu'il est bien souvent critiqué ou mis de côté. Vraiment brillant, chaque page est un morceau de bravoure !

Je l'ai trouvé aussi très moderne. Publié en 1883, il retrace la vie d'un grand magasin parisien appelé Au Bonheur des dames. Nous suivons une jeune fille, Denise, arrivée de sa Normandie natale (Valognes) avec ses 2 frères dont elle a la charge, et qui débarque chez son oncle, petit commerçant au "Vieil Elbeuf". Il ne la prend pas, alors elle va bien devoir se débrouiller par elle-même et trouver un emploi... Elle trouvera au "Bonheur des Dames", et elle en rêvait... 

Nous allons suivre son quotidien de travail au milieu des employés, des rivalités, des petites mesquineries, des amours des uns et des autres... les galeries de portraits sont savoureuses. Il est tout un tas de personnages que nous suivons d'un bout à l'autre du roman, entre lutte quotidienne des classes à un moment de l'histoire où cette "frontière" était plus marquée... 

et puis bien sûr Zola nous donne à voir l'agonie des petits commerces, dont on voit la profusion au coeur de Paris face à l'écrasant mastodonte qui naît... Cela dessine ce que le XXe siècle vivra très évidemment jusqu'à il n'y a encore pas si longtemps, et c'est évidemment passionnant de suivre ces commerces, leurs résistances, leurs moyens d'exister... 

Et puis bien sûr, il y a Denise. Un portrait de femme digne, coûte que coûte... Qui lutte même jusque dans l'amour, pour ne pas se perdre, jamais... dont on voit la personnalité se dessiner, évoluer... 

Les personnages sont savoureux. Je m'en suis délectée. Tout juste ai-je été surprise par la toute fin, qui paraît bien abrupte ! On y attendrait une suite... Mais ce fut tout à fait passionnant.

. Au bonheur des dames, Emile Zola, 1883.

Voir les commentaires

La maîtresse du commandant Castro :)))

29 Mars 2022, 21:21pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà lu cet auteur, même s'il ne m'était pas inconnu.

J'ai dévoré ce roman-là, dégoté par hasard chez un bouquiniste, et comme happée par une histoire tout à fait palpitante.

Le récit est celui d'une femme qu'on sait à l'âge de la vieillesse, même si on l'oublie vite, absorbés par le déroulement des faits. Elle n'a jamais raconté son histoire à personne, aussi se dit-elle : ou bien je pars avec mon secret et personne ne le saura, ou bien je le raconte une unique et ultime fois... Ce qu'elle fait, et c'est ce livre que nous lisons donc.

Nous rencontrons donc notre personnage enfant, alors qu'elle grandit à Cuba, née d'un père cubain et d'une mère française. Dans une famille riche. Avec des domestiques. Son amie, la fille du couple de domestiques.

Et puis, la révolution cubaine. Les engagements de certains... 

L'héroïne va s'engager, malgré son extraction sociale, aux côtés des révolutionnaires. Et rencontrer, à 17 ans... le gourou, Fidel Castro... Et puis... Toute sa vie va être construite à partir de ces faits-là. Entre tentative d'oubli et tentative de guérison... Un grand parcours de vie nous est livré là, émaillé de rencontres évidemment, de choix, de travail sur soi, beaucoup sur fond d'histoire cubaine.

Sachant que l'héroïne sera loin de vivre toute sa vie à Cuba, pour se construire, c'est ailleurs qu'elle doit être...

Tout à fait passionnant.

. La maîtresse du commandant Castro, Edouardo Manet, Robert Laffont 2009, Grands romans Points.

Voir les commentaires

Bison :)))

13 Mars 2022, 18:31pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Trois sourires. Rien à voir mais je pense que lorsque je pense à un plaisir de lecture un peu similaire, je songe à Là où chantent les écrevisses, que j'avais adoré. Peut-être pour son immersion au coeur de la nature, d'une nature vierge, sauvage, mais le lien s'arrête peut-être là. 

En tout cas, j'ai dévoré ce livre-ci.

Patrick Grainville (que je ne me souviens pas avoir lu encore ?) nous plonge au plus près du peintre George Catlin, au XIXe siècle, aux Etats-Unis. Celui-ci (qui a donc réellement existé) a tout quitté un jour pour suivre les Indiens, et les peindre. Toutes tribus confondues. En ethnologue. J'aime beaucoup ce récit empli de descriptions et d'immersions au sein des camps des Indiens. Car le récit est souvent exalté, lyrique, il n'a pas la froideur de certaines biographies ; il est imprégné de l'onirisme et de la poésie émanant des moeurs indiennes et du regard d'un peintre sur celles-ci.

Rien de tendre, bien sûr, des moeurs souvent "brutes" ; mais un regard sur ce peuple décimé par les blancs... Avec la vision anticipée de leur fin, qui traverse le roman, via l'auteur et les yeux de Catlin qui semble aussi l'avoir deviné...

Alors, on le voit peindre, avec frénésie ; on le voit amasser des objets, regarder, s'abreuver de visions, aimer, vivre... On suit aussi quelques personnages au plus près sur quelques événements précis, et c'est alors assez palpitant, nourri de suspense... On suivra aussi une femme Crow" enlevée par un Sioux... Que deviendra-t-elle ?

Un profond plaisir de lecture.

. Bison, Patrick Grainville, éd. du Seuil, 2014.

Voir les commentaires

Sombre dimanche :))

24 Janvier 2022, 08:36am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je n'avais encore jamais lu cette auteure, ce livre me donne du coup envie de lire ses autres livres.

J'ai vraiment beaucoup aimé.

J'ai eu l'impression de retrouver un plaisir de lecture tant par l'histoire, que par l'ambiance et l'écriture. Je ne sais pas pourquoi, ce livre m'a fait penser à Bienvenue au Club, de Jonathan Coe, que j'avais lu et aimé il y a longtemps, sans doute pour la place souterraine mais essentielle que prend l'Histoire du pays dans les vies données à voir ; mais en plus slave et en plus "familial" !

L'histoire se passe en Hongrie. Une Hongrie balayée par le passage rapide des ans au cours du siècle, mais plus précisément depuis 1956 à 2003 environ. 

Le roman s'ouvre sur la souffrance du grand-père un 2 mai, jour anniversaire funeste, qu'il célèbre invariablement à sa manière, pour essayer d'enrayer la souffrance et en chantant "Sombre dimanche"... D'où le titre du livre.

Et puis autour de ce grand-père, on va découvrir le petit-fils (c'est de son point de vue que l'histoire se déroule, Imre), le père, la mère, la soeur... Leurs vies, et leur lieu de vie : ils vivent une maison comme un île à laquelle toutes les générations s'accrochent par tradition familiale parce que justement, elle représente tant à leur yeux pour cette raison mais qui pourrait ne rien avoir d'enviable : elle est serrée entre des rails, et les trains, leurs voyageurs et leurs déchets marquent le quotidien de cette famille.

J'ai beaucoup aimé la manière de dérouler la narration. 

Ce qui pourrait paraître insolite s'inscrit, s'insère dans l'histoire de la Hongrie avec douleur, comme une évidence. Le regard posé sur les personnages ne manque pas de tendresse, ni d'humour, même si souvent la souffrance qu'on imagine est grande, parce que le résultat d'un vrai drame profond.

Vraiment une lecture passionnante.

. Sombre dimanche, Alice Zeniter, éd. Albin Michel, 2013.

Voir les commentaires

Les filles au lion :)

26 Juin 2021, 10:35am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Deux histoires s'entrecroisent, à deux époques différentes, à une trentaine d'années d'écart : A Londres en 1967, et en Espagne en 1936. Autour de l'histoire d'un tableau et de son mystérieux peintre... En 1967 c'est Odelle, une jeune femme noire venant des Caraïbes installée pour l'âge adulte à Londres ; là, je confesse que je n'ai pas vu en quoi cela apportait quelque chose véritablement à l'histoire qu'elle soit noire, à une époque où en effet le racisme est toujours bien là : c'est esquissé dans le roman, mais ça ne prend pas une place essentielle, enfin, de mon point de vue. Car je ne suis pas à l'abri d'avoir manqué des fils, des symétries, on se doute que ce livre est empli de symétries. 

En Espagne, on est au plus près d'Olive (Olive/ Odelle...), fille de Sarah et Harrold, expropriés aisés. Le père est marchand d'art. Olive peint mais sa famille ne le sait pas. Un duo pauvre apparaît soudain, Theresa et Isaac, et ils deviennent des employés de la famille en question. Isaac peint aussi. Des liens particuliers se tissent entre tous ; Olive tombe amoureuse d'Isaac, une grande proximité proche de l'adoration se crée entre Théresa et Olive... Et puis, un jour, l'usurpation d'identité, qui part d'une "blague" et qui finit en acceptation : un jour Theresa présente au marchand d'art un tableau d'Olive qu'elle fait passer pour étant oeuvre de son frère... Coup de foudre général, qui remonte jusqu'à Peggy Guggenheim, et la mécanique s'enclenche, et l'histoire se tisse, jusqu'à Londres en 1967...

J'ai aimé, mais sans plus. C'est long, quand même ; ça m'a plu mais sans me passionner sans pouvoir expliquer pourquoi.

Les filles au lion, motif essentiel peint par Olive/Issac est issue de légendes espagnoles très connues là-bas, et ayant inspiré un grand nombre de grands peintres dont Goya apparemment, autour de Sainte-Juste et de Sainte-Rufine. Je ne connaissais pas ces légendes.

Je ne connaissais pas non plus cette auteure, dont le livre "Miniaturiste" semble avoir été particulièrement apprécié par les lecteurs. Quelqu'un connaît ?

Bibliothèque de Lanvallay.

. Les filles au lion, Jessie Burton, 2016 ; traduit de l'anglais : Gallimard, 2017 pour la traduction française.  

Voir les commentaires

L'obsession Vinci :)

10 Juin 2021, 20:42pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Evidemment intéressant. Parce que Sophie Chauveau a énormément travaillé et approfondi le sujet "Léonard de Vinci" avant d'écrire sa vie de Léonard de Vinci. Ca se lit comme un roman, et c'est sa force. Un roman qui m'a quand même éreintée, dans une bonne deuxième partie du livre. Certes, ce sont les détails qui sont intéressants, pour éclairer la vie d'un grand homme comme celui-ci ; cependant, c'était trop long à mon goût, on n'échappe pas à une certaine lassitude sur les 30 dernières années de sa vie.

En outre, trop c'est trop... et là, j'ai trouvé ça trop ! Ainsi place t-elle la sexualité au coeur de son oeuvre... Pourquoi pas, on peut imaginer que celle-ci occupait une certaine place à cette époque débridée, et aussi dans la vie de Léonard de Vinci, pourquoi pas. Mais elle ne nous épargne rien, et à la fin, c'est lassant... ! Ainsi, le parti-pris d'un traumatisme physique presque castré par son père est intéressant (je ne l'avais lu nulle part) ; mais tout ce qui en découle et toutes ses moeurs sexuelles est très souvent et largement détaillés au point que parfois on frise un peu l'overdose !

N'empêche : son travail, son récit dans son ensemble aide à visualiser très efficacement une vie d'homme aux XV et XVIe siècle, en Italie puis en France, c'est très intéressant, bien documenté, et également très riche du point de vue biographique sur Léonard de Vinci car beaucoup d'éléments, de personnages, etc, sont vrais...

J'ai beaucoup aimé lire la narration de l'amitié/coup de foudre entre Lisa, la jeune Lisa en deuil parce qu'elle vient de perdre un bébé, et Léonard : leur communion est instantanée, et le sourire les lie... La durée des pauses, puisque les deux inséparables éprouvent tant de plaisir à se retrouver pour ce moment d'un côté et de l'autre de la toile pendant des mois ; et puis l'attachement de Léonard pour ce portrait (cet attachement n'est pas contesté par les faits) comme un prolongement de cette amitié et de moments de vie (leurs séances) qu'il a toujours envie de prolonger : là encore, c'est très intéressant, c'est plausible, en fait...

. L'obsession Vinci, Sophie Chauveau, 2007 ; Folio.

Voir les commentaires

Quand nous étions orphelins :(

20 Mai 2021, 13:20pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Beaucoup d'agacement, à la lecture de ce Quand nous étions orphelins. Dire ici que j'ai eu envie de prolonger ma découverte de cet auteur après la lecture de Auprès de moi toujours, appréciée. J'ai retrouvé son écriture, sa lenteur, sa façon d'installer les atmosphères, ses personnages qu'on a l'impression de regarder à travers une focale inconnue... Presque sortis d'un rêve, ou d'un cauchemar, ou d'un récit surréel... L'histoire se grignotant par petites touches... Mais là... Trop c'est trop ! Je me suis surprise à me dire à la 200eme page : bon, ok, j'aurais pu commencer le livre-là, j'aurais pu me dispenser des 200 premières pages. Evidemment, vous me direz, l'ambiance s'installe, et tout ne tourne pas autour d'une histoire à raconter, en effet, et bien entendu ! Mais... Bref, je n'ai pas accroché du tout. Evidemment, mon intérêt a été souvent relancé, puisque je voulais savoir ce qu'il était advenu des parents du narrateur...

L'histoire : le narrateur, donc, a vécu son enfance à Shanghaï avec ses parents. Son père travaille pour une grosse entreprise aux enjeux louches, ou troubles, mais souterrains, sa mère semble combattre contre cela... (c'est ainsi que les personnages sont donnés à voir à travers le regard du narrateur). Et puis un jour, ils disparaissent. D'abord le père, dont on commence à espérer qu'il reviendra ; et puis la mère. 

Et alors le fils est envoyé vivre chez une tante (qu'on ne verra pas dans le roman) en Angleterre. Le fils se construit ainsi, et devient détective privé. Et puis un jour, il songe à retourner chercher ses parents, en même temps qu'à régler "tous les problèmes du monde" (cela se passe avant la deuxième guerre mondiale). 

Comme dans un film de David Lynch, on assiste aux actes étranges du narrateur...

Persuadé qu'il va retrouver ses parents, il finit en effet par remonter leur piste : là, aucune cruauté ne nous est épargnée. L'oncle Philip, l'histoire telle qu'elle nous est livrée, du père et de la mère, et ce après avoir traversé une ville en décombres en pleine guerre avec les Japonais : pourquoi nous imposer ça ?

Je crois que ma rencontre avec Kazuo Ishiguro va s'arrêter là.

J'ai atteint l'overdose avec ce livre-là.

. Quand nous étions orphelins, Kazuo Ishiguro, Folio Gallimard ; 2009.

Voir les commentaires

1 2 3 4 5 6 > >>