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Le blog de la souris jaune

Carmen :))

28 Décembre 2018, 15:19pm

Publié par LaSourisJOne

Nouvelle.

J'avais fait l'impasse, encore, sur ce texte-là. Belle découverte que celle-ci, parue en 1847. L'histoire est située en 1830. Au début, racontée par un narrateur qui se rend à Munda, en Andalousie, dans le cadre de recherches historiques et paléontologiques. Et puis il rencontre par hasard un homme, à qui il offre un cigare, avec qui il partage une "couche" et un bon repas à l'auberge. Il déduit assez rapidement que cet homme est sans doute un bandit de grand chemin recherché, mais cela lui est égal. Alors que son domestique, lui, va pour le dénoncer en allant chercher des militaires, le narrateur réveille l'homme et le lui informe. Celui-là s'enfuit alors ; on sent qu'un pacte se noue entre ces deux-là, en tout cas, que celui qui s'enfuit n'oubliera pas le geste de l'autre.

Plus tard... le narrateur apprend que l'homme, Don José, est emprisonné. Il lui rend visite, et celui-ci lui raconte son histoire, le mandant de se rendre chez une vieille femme (probablement sa mère), dans le pays basque, alors qu'il va mourir... L'histoire qu'il lui livre est celle de sa rencontre avec Carmen, une bohémienne... Il était alors militaire, elle travaillait à la manufacture de tabac, elle jette brièvement son dévolu (et une fleur !) sur lui, il s'entiche, obscessionnellement. A tel point qu'il va l'aider à fuir quand on l'arrêtera alors qu'elle a blessé une collègue au travail, et par la force des choses adopter son style de vie à elle... Sur les routes, vivant de menus ou plus conséquents vols de diligences le plus souvent... Devenant de plus en plus possessif et jaloux à l'égard de Carmen qui se joue de la vie, de l'amour... 

Elle mène son monde, en femme libre et peu respectueuse de quoi que ce soit.

Il finira par la tuer, alors qu'elle le sait, par jalousie, et comme elle lui dit qu'elle ne l'aime plus et qu'elle ne veut pas vivre avec lui...

Et puis le quatrième chapitre rejoint le premier en un enchassement "sérieux", scientifique en quelque sorte, et nous livre quelques pages d'analyse de la nature des bohémiens...

Un plaisir de lecture.

. Carmen, Prosper Mérimée, 1847.

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... 599, les menaces

26 Décembre 2018, 21:28pm

Publié par LaSourisJOne

"Les menaces ne m'ont jamais fait mal... Ce sont des nuées qui passent bien loin sur nos têtes !".

MOLIERE, Les Fourberies de Scapin

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... 598, regarder dans son pré avant...

16 Décembre 2018, 15:12pm

Publié par LaSourisJOne

"Il ne faut pas être si prompt avant de condamner la conduite des autres, ceux qui veulent gloser doivent bien regarder chez eux s'il n'y a rien qui cloche".

MOLIERE, Les Fourberies de Scapin

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... 597, le langage

10 Décembre 2018, 22:10pm

Publié par LaSourisJOne

"Le langage articulé, tissu arachnéen de mes rapports avec les autres, me dépasse, poussant de tous côtés ses antennes mystérieuses".

Michel LEIRIS

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Passion simple :))

9 Décembre 2018, 17:00pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je découvre Annie Ernaux, et avec ce livre, c'est une découverte qui m'a plu. Evidemment cela ferait beaucoup réfléchir sur le genre "autobiographie", en tout cas, ce livre est le récit d'une tranche de vie de la narratrice (peut-être l'auteure, telle qu'elle semble le suggérer, mais après tout, dans le livre, celle qui parle, c'est toujours, la narratrice). Une passion dévorante. Qui prend la forme d'une obscession mentale. Ainsi, elle aime A. un homme marié, qu'elle voit au rythme de ses disponibilités à lui. Le reste du temps, elle l'attend. Elle est avec lui, mentalement. Tous ses actes de la vie quotidienne tendent vers lui. Ses achats, ses loisirs... Passion qui, quand elle prend fin parce qu'il quitte le pays, elle prolonge, toujours pas l'esprit, en toujours cherchant ce qui se rattache à lui. 

Il n'est point question ici de souffrance, ce n'est pas formulé. C'est juste le récit d'une attente, d'une passion simple, de la place qu'elle prend, et de la joie de l'avoir vécue. Pour preuve sa page, que je trouve très touchante, où elle évoque la vraie chance, le vrai luxe dans la vie : celle d'avoir vécu une telle passion pour un homme ou pour une femme.

En même temps qu'elle raconte, elle ne se leurre pas sur son processus créatif, sur son écriture, elle traque et ausculte ses raisons d'écrire ce livre : j'ai beaucoup aimé.

Médiathèque de Saint-Malo.

. Passion simple, Annie Ernaux, NRF Gallimard, 1991.

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... 596, le luxe, c'est aimer

9 Décembre 2018, 16:56pm

Publié par LaSourisJOne

"Quand j'étais enfant, le luxe c'était pour moi les manteaux de fourrure, les robes longues et les villas au bord de la mer. Plus tard, j'ai cru que c'était de mener une vie d'intellectuel. Il me semble maintenant que c'est aussi de pouvoir vivre une passion pour un homme ou une femme".

Annie ERNAUX

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... 595, la nostalgie

9 Décembre 2018, 16:20pm

Publié par LaSourisJOne

"Je revoyais des moments de cette époque avec une telle sensation d'y être encore que je me demandais pourquoi il était impossible de passer dans ce jour-là, ce moment-là, de la même façon qu'on passe d'une chambre à l'autre".

Annie ERNAUX

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... 594, le vertige

5 Décembre 2018, 17:02pm

Publié par LaSourisJOne

"Avoir le vertige c'est être ivre de sa propre faiblesse".

Milan KUNDERA

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Au pied de la falaise :))

5 Décembre 2018, 16:23pm

Publié par LaSourisJOne

BD.

Quelle tranquille et sereine balade au gré des pages de cette BD ! 

J'ai aimé l'univers, le dessin, la poésie qui ne cède rien au réel ; en Afrique, un petit village pétri des rituels, traditions, séculaires du peuple ; on va suivre Akou, l'enfant Akou, le fils du chef du village. Le temps d'histoires représentatives d'un événement estimé comme fort. Le temps passe sans qu'on s'en aperçoive, et le temps passe aussi dans la BD, pour Akou. Akou devient grand, prend femme, a des enfants, travaille la terre pour faire vivre sa famille... La sagesse qui se dégage de ces pages fait du bien. De petites phrases très justes se glanent, au fil des "leçons de vie" que le quotidien nous donne, le quotidien auquel se frotte Akou, Akou qui ne manque pas de bonté, d'authenticité et de sagesse...

C'est très beau, à tous points de vue.

Un livre qui fait du bien, à mettre entre toutes les mains pour le meilleur...

Médiathèque de Saint-Malo.

. Au pied de la falaise, ByMöko, éd. Noctambule, mai 2017.

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