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Le blog de la souris jaune

Cuisine tatare et descendance :))

31 Juillet 2020, 10:10am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

J'ai longuement hésité sur le nombre de sourires que j'attribuerais très subjectivement à ce livre... J'ai opté pour les 2 sourires, compte tenu du plaisir que j'ai eu à le lire, et malgré l'impression de tristesse que j'en garde pourtant.

Je dirais que ce livre, dans son atmosphère, sa narration m'a un peu rappelé L'extraordinaire histoire de Fatima Monsour, sans doute par cette façon de donner à voir la candeur et la naïveté d'une émigrée et sa façon pugnace de se débrouiller pour y arriver. Il s'agit là du récit de Rosalinda, Russe qui va exporter le noyau précieux de sa famille en Allemagne. 

C'est très russe, russe contemporain, ou ce qu'on en imagine, dans l'esprit. Ainsi, cette femme est pugnace, veut à tout prix réussir, extrêmement coquette et estimerait déshonorant de ne l'être pas. C'est le caractère qui sous-tend toute la narration, et évidemment, ça prête souvent à sourire. Tout est raconté sur le même plan, autre caractéristique de cette narration, sans pathos, donc. Les événements russes ne sont pas abordés, ou uniquement à travers les conséquences de vie quotidienne des habitants ; aussi même si la couleur de ce début de livre est volontiers drôle, il y a cette touche, quand même touchante, parce qu'on entrevoit à quel point vivre en Russie a dû être très compliqué en terme de confort ou plutôt d'absence de confort, au XXe (rareté de logements attribués selon des critères en partie politique, restrictions d'électricité, difficultés d'approvisionnements, chèreté de la vie...) ; bref, cependant, le début est drôle.

En ce qui me concerne j'ai été touchée, pour ne pas dire choquée par l'attitude de cette narratrice à l'égard de sa fille : hostilité, mépris... Cette pauvre Sulfia, figure dite "terne" qui traverse pourtant le livre avec un vrai beau panache. En outre, la narration a cette finesse que tout cela se craquelle, et que la figure de Rosalinda apparaît bientot, à travers sa force et sa détermination avec le coeur qu'elle a pourtant, avec ses confusions, ses fatales erreurs... En tout cas, toute cette fin est quand même très bien ficelée, même si elle a de quoi rendre triste. Et comment ne pas parler de cette petite-fille, vénérée... les choix de sa grand-mère pèseront cruellement dans sa vie, on ne peut que le sentir, à travers ce qui nous est donné à voir de la fillette, puis adolescente et femme, donnée à voir par le regard non-psychologisant de Rosalinda... C'est ça, qui est sans doute assez fort... 

Les personnages secondaires croisés dans ce livre (le moniteur de ski, le grand-père, John...) composent également une galerie de personnages qui contribuent à rendre le livre attachant.

Comment ne pas dire, en se gardant encore une fois de toute interprétation ou extrapolation qui ne nous regarde pas (laissons donc leur biographie aux écrivains !!) : juste, les faits : l'auteure est russe, installée en Allemagne depuis 13 ans.

Médiathèque de Saint-Malo.

. Cuisine tatare et descendance, Alina Bronsky, éd. Actes Sud, 2012.

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De la terre à la lune :)

28 Juillet 2020, 09:22am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Bon, ce Jules Verne ne sera pas mon préféré !! Autant dire que si on ne s'intéresse pas à la guerre, la balistique, la géophysique et à l'espace, le livre a de quoi paraître long ! En effet, je ne m'attendais pas à cela. Je m'attendais vraiment à lire un livre passionnant au plus près de trois personnages embarqués pour un voyage vers la lune, or, ça... ça arrive bien tard, et même dans les 20 dernières pages. Tel n'est donc pas le propos du livre, mais bien de nous raconter la naissance du projet, les difficultés que sa concrétisation représenterait (même en Amérique où tout est possible : l'action se déroule aux Etats-Unis), et la construction de l'appareil nécessaire au lancement d'un projectile vers la lune. Les 200 premières pages sont bien longues, pour toutes ces raisons évoquées plus haut (mince, voila que je me mets à écrire comme Jules Verne....)... Ah oui, alors, pour ceux qui ne connaîtraient pas le livre : 

tout commence au sein du Gun-Club (voila le décor presque posé) : il s'agit d'un club des "retirés" de la guerre, passionnés par la chose, et tous un peu ou beaucoup estropiés ; sachant que Jules Verne s'amuse à forcer le trait et à nous rendre cette petite société assez drôle... En tout cas, c'est l'un d'entre eux, le président, Barbicane, qui a l'idée de concevoir un vaste projectile vers la lune... L'affaire passionne les foules, évidemment. Et met en rogne l'ennemi de toujours de ce Barbicane, Nichol, qui s'échine à contester le réalisme de l'idée... Et un jour un Français, Michel Ardan, débarque avec la ferme intention d'habiter ce projectile...

Quelle joie d'avoir découvert et lu ce livre mythique de l'histoire littéraire ! 

. De la terre à la lune, Jules Verne, 1865, Le Livre de Poche.

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... 706, l'art, nécessaire

27 Juillet 2020, 18:41pm

Publié par LaSourisJOne

"Il faut toujours mettre un peu d'art dans ce que l'on fait, cela vaut mieux".

Jules VERNE

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... 705, don génétique !

25 Juillet 2020, 13:16pm

Publié par LaSourisJOne

"Les Yankees, ces premiers mécaniciens du monde, sont ingénieurs, comme les Italiens sont musiciens et les Allemands métaphysiciens, de naissance". !

Jules VERNE

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La ville orpheline :))

25 Juillet 2020, 12:15pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Décidément, cette auteure a le pouvoir de m'embarquer. Après le formidable souvenir de L'île des oubliés, j'avais eu le plaisir de lire encore Une dernière danse (2008) et celui-ci m'a encore emportée. 

Comme avec L'île des oubliés, elle s'empare d'un fait historique méconnu ou oublié, en Grèce, et l'exploite doublé d'une saga familiale.

Ici, j'ai découvert le destin de la ville de Famagouste, située sur la côte Est de Chypre, et le sort cruel de sa population dans les années 1974 : alors que la ville connaît un développement touristique exponentiel, tout s'écroule, du jour au lendemain ou presque, la guerre civile s'emparant de la cité, et soudain apparaissant Chypriotes turcs et chypriotes grecs. La ville est dévastée. Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est voir cela de l'intérieur, dans la peau de deux familles sur lesquelles cela tombe dessus. Ne rien savoir, ne rien comprendre, tâcher de juste s'organiser pour vivre, trouver un semblant de bonheur avec ce qui reste...

Ainsi, je dirai que j'ai lu la première partie de ce livre avec un oeil distrait : le faste d'un hôtel de luxe, au plus près du couple qui le dirige Savaas et Aphroditi... Cependant, vraiment, cette première partie prend tout son sens et sa profondeur avec le récit des événements ensuite : car tout bascule pour tout le monde...

Les personnages ne sont pas d'un seul bloc, c'est encore à mettre au crédit de ce livre ; 

et c'est vraiment le récit de l'histoire d'une ville, et des drames humains, qu'éclairent... la famille, l'amitié ?

. La ville orpheline, Victoria Hislop, 2014. Le Livre de Poche.

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Le tour du monde en 80 jours :))

17 Juillet 2020, 17:29pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Quand les livres viennent à me lasser, je m'emploie à ouvrir un livre des siècles passés, notamment un Jules Verne, et je dois dire que ça me réconcilie souvent avec l'envie de lire... Là, encore, quel bonheur que de se couler dans les pages délicieusement désuettes de ce Tour du monde en 80 jours... Il n'égale pas cependant le Voyage au centre de la Terre qui reste mon préféré, cependant, j'ai encore pris un plaisir fou à la lecture de ce roman de Jules Verne.

On suit ici le très flegmatique et très britannique Philéas Fogg... Un homme mesuré, régulier, qui partage sa vie d'homme mûr célibataire entre sa vie bien réglée à son domicile avec son domestique, et son club londonnien. Dès le début du livre on voit que l'homme est à cheval sur les horaires, on pourrait même dire sur les minutes, puisque c'est la raison pour laquelle il limoge son domestique... avant d'embaucher celui qu'on va voir à ses côtés dans le livre, l'inénarrable Passepartout... Naïf, candide, entier, facilement emporté... Ah, quelle aventure ! Bon : tout commence par un pari, fait au club : mais non, bien sûr, c'est impossible de faire le tour de la terre en 80 jours puisque, sans compter les transitions, chaque saut de puce le long d'un cercle dure 80 jours... Pourtant : Philéas Fogg relève le défi, il en fera le tour en 80 jours ! Une somme d'argent conséquente est même en jeu... Il emmène le soir même son domestique avec lui et l'aventure commence... On retrouve l'art des retournements de situations de dernière minute, dont décidément Jules Verne a le secret, son sens de la dramaturgie, du suspense... On sourit souvent ! On tremble un peu, parfois, mon dieu, mon dieu, cette fois-ci c'est foutu ! Et ce Fix qui part à sa poursuite et s'est mis en tête de l'arrêter persuadé que c'est un voleur d'Angleterre, l'empêchera t-il de réaliser son exploit ?

A lire ou à relire !

. Le tour du monde en 80 jours, Jules Verne. 1872

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Le bon serviteur

8 Juillet 2020, 20:05pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je dirais que mon affection pour Carmen Posadas est mitigée, et selon ses livres : j'avais beaucoup aimé le roman historique Le ruban rouge, et n'étais pas allée au bout de ses Cinq mouches bleues

Si j'ai fini celui-ci, intriguée et prise par l'histoire au début, je dirais pourtant que je me suis un peu forcée par moments, je lui ai trouvé des longueurs, et certains éléments du livre ne m'ont pas vraiment intéressé... Donc, méfiance, méfiance, pour le prochain ! 

Ici... Une histoire pour le moins tirée par les cheveux mais pourquoi pas ! Donc : c'est l'histoire de Martin, un jeune homme très beau, qui se laisse embaucher par une petite société de production d'émissions (soit disant !), pour monter des canulars (soit disant !!) à des personnes un peu connues... en l'occurence à une certaine Inès, photographe. L'idée étant un peu de la faire croire qu'elle devient un peu folle et entre les mains du diable... Martin est l'instrument du diable... Enfin, soit-disant... puisque tout va de retournement en retournement, certains ont de quoi agacer un peu... Qui manipule qui ? Les personnages ont une certaine candeur, ne sont pas particulièrement machiavéliques... sauf ? Bon, ils sont en tout cas marqués par leur histoire personnelle, ou par une histoire d'amour qui n'a tourné comme prévu, ou qui a été dévastatrice ou très marquante... Certains sont un peu attachants, comme Inès je trouve, mais quel melting-pot, quel méli-mélo, pfffff.

Bon, j'étais contente de le finir, je l'avoue, et je vais attendre un peu avant de retenter un Carmen Posadas... Pensée pour Luocine qui je crois m'avais dit ne pas aimer cette auteure, je comprends mieux, puisque pour lors un seul m'a particulièrement emballée...

. Le bon serviteur, Carmen Posadas, éd du Seuil, 2005.

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