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Le blog de la souris jaune

liberte

Vingt mille lieues sous les mers :))

21 Octobre 2020, 12:31pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Demeurait ce livre mythique, mais plutôt épais (600 pages), que je n'avais pas encore lu. C'est fait, joie ! On entre tout de suite dans ce livre-là : un monstre marin non identifié fait un carnage auprès de bateaux qui l'approcheraient de trop près... Alors le monstre marin fait parler, évidemment, et on décide d'une expédition pour le trouver et l'exterminer. Le professeur Aronnax est du voyage, sur l'Abraham Lincoln... Seulement... Rien ne se passera comme prévu. En guise de monstre... 

Aronnax se retrouvera à l'eau, naufragé, et sauvé mais captif... Une captivité ambivalente, où commence l'attirance-répulsion passionnante pour le fameux capitaine Nemo... Une espèce de double mystérieux, extrême... 

Le livre est passionnant, ce rapport-là, entre ces deux hommes surtout. Le mystère tissé autour du capitaine évidemment. Les interrogations du narrateur (le professeur Aronnax) quant à son goût pour le savoir et sa possibilité de le satisfaire au sein de cette captivité, mais... assortie d'une privation de liberté... Que désirer ?

Evidemment, impossible de passer outre les travers de Jules Verne, sa propension à approfondir un sujet plus que de raison... Ici, tous les habitants de toutes les mers du globe ou presque se retrouvent croqués par l'auteur... C'est intéressant, cependant, mais ça peut parfois sembler un peu indigeste ! N'oublions pas en tout cas que ce trait force l'admiration, surtout à une époque où Wikipédia n'existait pas et où il ne suffisait pas d'un "clic" pour s'informer sur tout...

Un livre passionnant et une sacrée prouesse.

. Vingt mille lieues sous les mers, Jules Verne, 1869-70.

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Otages intimes :))

23 Juin 2016, 21:53pm

Publié par LaSourisJOne

Otages intimes :))

Je ne m'étonne pas que ce livre de Jeanne Benameur soit de ceux qui laissent leur empreinte.

C'est l'histoire d'Etienne, photographe de guerre. Retenu otage, lors d'une de ses missions. Le récit intime de son retour à la vie, après sa libération. Tout en nuances, en subtilité. Mais c'est aussi l'histoire d'un trio amical. Etienne était l'ami d'Enzo et de Jofranka. Ils ont grandi ensemble. Enzo a choisi de rester au village et de travailler le bois, avec sa force intérieure ; Jofranka a comme Etienne choisi l'ailleurs, rude, avocate des femmes victimes des guerres. L'histoire de ce trio, soudé par la musique également pendant leur enfance aux liens très forts, se fait écho. Et c'est aussi l'histoire d'Irène, institutrice, la mère d'Etienne, qui a accompagné ces trois-là. On lit les blessures laissées par la vie, laissant leur empreinte dans les orientations de chacun. Et il y a l'attente, de ceux qui restent. Le sens mis sur tout cela, sur les départs et sur les attentes. Les événements qui modifient, changent le cours d'une vie.

Sensible, et beau.

Médiathèque de Saint-Malo.

Otages intimes, Jeanne BENAMEUR, éd. Actes Sud, 2015.

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Lady Roxane :)

26 Janvier 2016, 22:03pm

Publié par LaSourisJOne

Lady Roxane :)

Roman.

C'est le dernier roman de l'Anglais Daniel Defoe (auteur de Robinson Crusoe), publié en 1724. Bond dans un autre temps, des siècles en arrière, et j'avoue que j'ai apprécié de me frotter à une autre langue, une autre époque, d'autres moeurs... Mentionné par un invité dans une émission de France Culture il y a peu de temps, j'avais noté la référence, et ai pu l'emprunter en édition 'La Pléiade', ce qui m'a évité de me rendre compte que c'était un pavé d'environ 400 pages. C'est raffraîchissant, malgré la narration relativement ampoulée, et les nombreux détails d'une histoire fleuve. Impossible cela dit, et c'est étonnant, d'en sauter quelques uns, le livre se lit comme un roman foisonnant dont il ne faut rater une ligne. C'est l'histoire d'une vie singulière, narrée par le personnage féminin principal, Lady Roxana. Tout est à replacer dans l'époque, et m'a paru intéressant : ce destin d'une femme qui choisit sa vie, avec grand pragmatisme, grand sens des affaires, après un mariage malheureux et choisit une grande partie de sa vie de ne pas transiger avec sa liberté. Aussi, il y a ce premier mariage qui la marque, parce que l'époux inconséquent la laisse avec plusieurs enfants sans le sou, et dans la misère. Pour sauver sa peau, et celle de ses enfants elle les quitte et les fait confier à une partie de sa famille plus fortunée, même si l'on verra que le rapport aux enfants, pour cette femme, ou pour cette époque, est tout autre, puisqu'ils arrivent sans que l'on puisse en maîtriser la venue, que la mortalité est sans doute élevée on imagine et l'on voit ici un attachement très très relatif. Reconstituant sa fortune, profitant de la vie et de son physique avantageux, ne rechignant pas aux honneurs et à être courtisée, sans toutefois jamais céder aux sentiments, elle mène ses affaires financières, assure ses placements financiers et associe son destin à des hommes dont elle pense ne rien avoir à craindre en matière de revers de fortune. Il y a aussi l'amie, la servante Amy, confidente, qui la sert presque jusque la fin ; finalement elle va tout de même, - et on lit là un véritable contrat bourré de garanties - épouser à nouveau un homme, après avoir juré qu'il n'en serait plus jamais le cas : le destin des femmes à cette époque est intéressant à contempler, celle que l'on surnomma Lady Roxane explique qu'une fois mariée, tout pouvoir appartient au mari, et il en est fini de son libre-arbitre. Elle se gardera de cela jusqu'à la fin. Mue par une peur d'y concéder plus forte que tout. Puis viennent les remords, quant aux enfants, les tractations qu'elle établit pour leur venir en aide sans ruiner sa réputation, car à l'époque aussi, grandement, et pour elle, il y a au coeur de tout, la préoccupation d'une réputation. Ces remords l'accompagnent, la minent, et finalement, la fin est quand même très étonnante (voire un peu courte ?) : cinq lignes, et elle qui roulait sur l'or et avait tout fait pour, essuie des revers de fortune - à nouveau, malgré ses précautions extrêmes - dont elle ne nous dit rien. Mais qui la plongent à nouveau dans la misère. Comme s'il y avait une "morale" ? Evidemment, il y a ici encore des excès dont on s'amuse parfois, qui peuvent être lourds, mais qui font partie du charme du récit : les flots de larmes, les défaillances en cas de bouleversements, les conversations très longues pour en arriver à convaincre un interlocuteur, mais tous ces excès restent charmants. Je ne dirais pas que c'est un grand livre dans sa forme et dans son écriture, redondant souvent, toutefois, je trouve le témoignage vraiment précieux quant à un destin féminin, qui en dit beaucoup sur lui et sur celui des autres, d'un autre temps, où la femme était si peu maître -normalement - de son destin.

Médiathèque de Saint-Malo.

Lady Roxane, Daniel Defoe, 1724.

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... 355

5 Mai 2015, 13:28pm

Publié par LaSourisJOne

"Bénis sont ceux-là dont le sang et le jugement ont été si bien combinés qu'ils ne sont pas des pipeaux faits pour les doigts de la fortune et prêts à chanter par le trou qui lui plaît".

William SHAKESPEARE

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