La place du diamant :))
Roman.
C'est une lecture que je dois à Rosa Montero, une des nombreuses pépites qu'offre sa Folle du Logis, évoquer des auteurs, espagnols, dont on a bien souvent, absolument pas connaissance.
Le récit surprend par sa 'linéarité', par l'absence de mise en perspective des événements. Tout est raconté de manière assez dense visuellement sans hiérarchie, les événements ont la même place, quelque part. Et c'est intéressant, parce qu'en effet, la vie, met tout sur le même plan, c'est lorsqu'on raconte qu'on choisit tel élément ou tel autre à narrer. Elle ne donne pas de 'clé' particulière. C'est sa vie, autant grave que quotidienne. Comment elle se débat avec, juste parce que c'est ainsi, parce qu'il le faut, parce que c'est une vie.
Tout commence pour elle Place du Diamant, avec ce bal joliment décrit où elle rencontre Quimet, qui se met en tête de l'épouser. Elle était fiancée, mais elle va renoncer à son fiancé pour se laisser aller dans la spirale de vie qu'il lui propose ; sans qu'il ne soit question d'amour, formulé, comme une presque évidence. Et on va la voir se débattre avec les conséquences de ses choix, sans jamais le remettre en question ; élever seule ou presque ses, leurs deux enfants, trimer quand lui -elle agit, elle ne l'accable jamais- s'écoute la plupart du temps, où quand il part à la guerre parce que ça semble follement intéressant, et que peut-être aussi il est un révolté contre...
C'est un joli tourbillon de mots, de vie, de difficultés, de lutte pour survivre quand il n'y a plus rien à manger, et aussi d'abnégation, d'abdication pragmatique. On se dit qu'elle n'est pas aidée, que sa vie a été rude... Mais c'est sa vie.
Une jolie découverte, où l'on sent l'humilité partout dans le coeur de ce récit.
. La place du diamant, Merce Rodoreda, Gallimard Imaginaire, 1962 (Espagne), 1971 (Gallimard, France).