Le clou :)
Roman.
Rentrée littéraire.
Prenez votre souffle vous partez pour 577 pages. D'une littérature dense, extrêmement fouillée psychologiquement ;
cela m'a fait penser à une version maléfique de l'Amie prodigieuse, d'Elena Ferrante, tant par son propos que par sa densité. Ce n'est pas la même culture, bien entendu, mais je trouve qu'il y a de cela, dans la façon d'écrire au plus près et même au-dedans des protagonistes. Diffile d'en dire beaucoup, je pense que l'écriture, ce flot de mots pour dire deux enfants et leur destinée en Chine contemporaine compte beaucoup. Même si je dois avouer que si j'ai abordé et lu ce livre tranquillement et avec gourmandise pendant les 200 premières pages, j'ai été saisie, mortifiée, presque violentée par ce qui fait que le roman porte ce titre... Il me suffit juste de vous dire que cela ne peut être en rien ce que l'on pense, et que c'est bien pire que tout... Donc, l'histoire c'est ça, l'histoire de deux enfants qui furent proches et qui se retrouvent à 30 ans, autour d'un traumatisme et même de multiples traumatismes familiaux, en cascade, entremêlés, et quelque part, c'est c'est entrelac complexe qui est intéressant.
Sinon, la nature des individus tels que décrits par l'auteure a de quoi heurter, ou rebuter : en tout cas, ils sont avec toute leur noirceur, toutes leurs pulsions, toute leur simplicité aussi, on ne cherche à rien nous cacher, à ne rien enrober. Vision de l'humain désabusée, ou extrêmement marquée par la désespérance. Vision sans concession.
Je pense que c'est une oeuvre riche, une oeuvre littéraire.
Merci à Franck pour son cadeau et pour sa découverte audacieuse.
. Le clou, Zhang YUERAN, éditions Zulma, 2016 ; traduit du chinois en 2019.