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Le blog de la souris jaune

Fourrure :))

2 Septembre 2011, 21:04pm

Publié par la souris jaune

book_cover_fourrure_47509_250_400-1-.jpgOn ne sait rien de cette femme qu'on découvre alors qu'elle meurt, dans les premières lignes de ce roman. Zita, écrivain à la vie sulfureuse, habituée des gros titres de journaux, retrouvée morte dans sa voiture, enrubannée dans son manteau de fourrure de vison blanc. Avec un portable sur elle, et quelques numéros mémorisés, "connasse 1", "connasse 2"... Tout est jeté. Et ça donne déjà cruellement envie de comprendre, et d'en savoir plus...

Petit à petit, on entrera dans la vie palpitante de cette Zita Chalitzine, livrée par elle-même, par le biais d'un texte (posthume) donc, que découvre, et lit, son mari, de 20 ans son cadet. Et plus le récit avance, plus cette femme qui au départ nous paraît rêche et superficielle, nous touche, nous émeut, tant on découvre une femme courageuse, meurtrie, obstinée, secrète, solitaire... Car c'est bien ça, la tragédie de sa vie. La femme fière tend rarement la main...

Pourtant, elle débordera d'amour... Pour cet homme, le formidable ami de toujours, qu'elle aimera trop tard, alors qu'il meurt... Pour sa fille, elle qui se sent pourtant si maladroite d'avoir une fille, et qui pourtant fera tous ses choix de vie pour elle... Elle, l'ex prostituée de Madame Claude, marquée par l'opprobe, les cancans, les jalousies des sociétés conformistes. Là où la mondanité prend tant de place, qu'elle peut détruire ou façonner un destin.

C'est un très très beau livre, qui trace le destin d'une femme forte et digne, évoquant celui des grandes dames, incomprises de ce siècle.

Je trouve que malgré ses... 571 pages, le livre est très fluide, il se lit avec avidité. Habilement structuré, puisqu'il imbrique les récits, dialogues sans jamais lasser.

"Ecrire, c'est se prostituer. Les métaphores : la lingerie fine. Les descriptions : le lubrifiant. Les aphorismes : les gâteries. Le tout pour 18 euros, avouez que ce n'est pas cher payé si la passe était bonne. L'écrivain est une prostituée, un objet de curiosité dont on se moque et que l'on craint. A la différence près que l'auteur, c'est dans les allées des salons du livre qu'il fait le tapin".

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