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Le blog de la souris jaune

Les hommes en général me plaisent beaucoup :)

21 Octobre 2012, 21:47pm

Publié par la souris jaune

Les-hommes-en-general-me-plaisent-beaucoup_2-1-.jpgC'est le troisième livre de Véronique Ovaldé que je lis, après Et mon coeur transparent (2008), et Ce que je sais de Véra Candida (2009), que j'avais adoré. Ce qui frappe, c'est la force de cet auteur, à travers trois livres très, très différents. Et qui ne laissent pas indifférents.

Etrange titre que celui-ci, au regard de cette histoire. A moins qu'on y voie toute l'innocence, la perméabilité, la dépendance aux hommes de Lili tel que son destin l'a ourdie. On la découvre alors qu'elle a 23 ans ; elle vit avec un homme maternant, Samuel, qui l'a prise sous son aile après l'avoir sortie de prison. Elle vit, comme en équilibre. Elle vit en lisière d'un zoo dont les bruits nimbent et accompagnent le récit. Et soudain une silhouette, comme un fantôme la replonge dans son passé, alors qu'elle n'avait que 14 ans ; elle va nous livrer les bribes de son passé en même temps que celles de son présent. Petit à petit, on réalise et on comprend la fragilité cassée de cette jeune femme ; fille d'un père autoritaire, qu'elle méprise et craint, appartenant au "parti", nazillon ; tragédie du couple parental, la mère en souffrance, subissant ce que l'homme qu'elle s'est choisie allait devenir, jusqu'à sa mort brutale. Alors le père "abandonne" tout en les enfermant, ses deux enfants... Et l'homme, l'autre homme, Yoim arrive tel le messie et profitera de l'innocence de la toute jeune fille à sa merci, qui se rue dans cette histoire pensant que c'est l'amour... Un amour auquel elle restera engluée, incapable de s'en séparer, ourdissant une dépendance au sexe, et à cet autre qui fascine par sa monstruosité tranquille... On aime la description que le personnage fait d'elle-même, traversée par le membre de l'autre, devenant liquide et perméable... Dans un style très particulier, ce roman marque par sa force et sa voix unique dont les mots résonnent longtemps en nous. Par son côté chtonien, je crois que ce livre m'a rappelé quelques auteurs haïtiens et cette littérature si particulière (Trouillot notamment)...

 

. Les hommes en général me plaisent beaucoup, Véronique Ovaldé, Babel Actes Sud, 2003.

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