:( J'étais derrière toi
C'est mal écrit. Vraiment, c'est la première phrase qui me vienne à l'esprit à propos de ce livre... C'est d'ailleurs très embêtant, parce que j'aimerais bien m'arrêter là, comme pour tout livre
écrit "à la truelle" (et il y en a...). Mais... pas de bol ! j'ai trouvé un intérêt au récit.... Alors c'est très gênant. Car comment mettre d'un côté le style, aux orties, et de l'autre, le propos ? L'un ne va pas sans l'autre, non ? D'un côté l'écriture, donc, relachée,
terriblement relachée, truffée d'interjections, d'interrogations familières, de "je te passe" agaçants... Il faut vous dire en effet que tout le propos est adressé à quelqu'un ; autrement dit, le
narrateur raconte son histoire en disant "je" à un "tu". Evidemment, on s'attend à ce qu'on nous délivre enfin l'identité de ce mystérieux interlocuteur à cause duquel on subit ce texte. On
espère une idée géniale, une trouvaille qui rattrappe le bouquin... Point ! Donc, je vous le dis, on ne saura pas à qui s'adresse le récit. Je n'ose pas imaginer que ce "tu" nous étais destiné, à
nous lecteur, ou alors, autant le dire tout de suite : c'est très désagréable qu'on s'adresse à nous comme si on était attablé au même comptoir d'un café. Et c'est ça qui horripile : difficile de
ne pas trouver l'auteur fainéant, et finalement peu respectueux de son lecteur, pour utliser un tel subterfuge (je m'adresse à quelqu'un donc je peux utiliser les tournures orales) pour légitimer
le fait de ne faire aucun effort dans l'écrit (Ben oui, j'écris comme je cause, quoi). Grrrrrr. Par ailleurs, difficile de ne pas trouver certains commentaires ou analyses (de la situation
extérieure) "beauf", convenus, sans grande recherche et du coup un peu limités. Mais, finalement, ce n'est pas le propos. Et là, l'auteur ne s'en sort pas si mal : ce qu'il nous raconte, c'est
l'histoire d'un homme marié trompé par sa femme... Et ses ressentis sont passés au crible, sous la forme d'un monologue, donc, de la même manière que le caractère des deux personnages, le sien,
par lui même et sans concession (c'est déjà ça), et celui d'Alexandrine, sa femme. Les portraits donnent à voir des figures plutôt réelles et réalistes, dont les actes et les propos révèlent les
névroses du couple dans la société moderne.
Reste LA question : dans quelle mesure l'écriture sert-elle ou dessert-elle le propos ?...
. J'étais derrière toi, Nicolas Fargues, Folio.