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Le blog de la souris jaune

Un garçon parfait

23 Juin 2012, 19:29pm

Publié par la souris jaune

9782330006600-1-.jpgC'est l'histoire d'un homme immobile. Englué dans son passé, et vivant dans son présent, et s'en contentant, agrémenté de tout petits rituels, en 1966.

Un homme qui est le narrateur de cette histoire, et dont on comprend petit à petit que "le garçon parfait" désigné par le titre, c'est lui.

Même si au début du livre, l'expression est utilisée pour un autre, celui même qu' Ernest veut modeler pour qu'il devienne "un garçon parfait"... Ernest nous livre en même temps qu'il la vit, l'issue de son histoire d'amour, un amour qui a marqué sa vie pour toujours, et en fonction duquel il aura fait ses choix, ou plutôt ses "non-choix". Garçon d'hôtel, il s'entiche à une vingtaine d'années du jeune Jacob, beau jeune homme sûr de lui, et ambitieux qui marquera la vie de trois hommes, aux destins entremelés : Ernest, donc, qu'il quitte un jour pour suivre un écrivain Allemand exhilé en Suisse (où se passe la rencontre initiale entre Ernest et Jacob) en Amérique, et puis le fils de cet écrivain, qui s'éprend de Jacob à son tour, jusqu'au jour où il découvre l'histoire cachée entre son père et Jacob...

Détruit par la perte de son ami, qu'il subit, Ernest a poursuivi sa vie, versant des sédiments d'oubli sur sa plaie et son souvenir. Jusqu'au jour où le passé se rappelle à lui, la plaie se réouvrant comme si elle n'avait jamais été refermée, Jacob se rappelant à lui par une lettre 30 ans plus tard...

Epoques enchâssées, histoire livrée par bribes, et emmêlée, le suspense nous tenant jusqu'au bout ; avec des passages assez beaux, notamment dans la description des émois amoureux des deux protagonistes... Tous les ingrédients du bon roman ? Pourtant, je n'ai pas été hâppée par ce livre. J'ai été beaucoup gênée (surtout dans toute la première moitié du livre) par son écriture, en me demandant si la traduction, qui me paraissait très maladroite souvent, était responsable de cette narration chargée de retours en arrière entrainant des répétitions malheureuses... En outre, quelques coquilles trouvées dans ce livre m'ont agaçée, me faisant me dire que le plus grand soin n'avait pas été accordé non plus au travail d'édition...

 

. Un garçon parfait, Alain-Claude SULZER, éd. Actes Sud (Babel), traduit de l'Allemand par Johannes Honigmann (2008). Allemagne : 2004.

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T
M. Johannes Honigmann,<br /> Dans mon commentaire précédent, je me suis simplement permis de réagir à un propos que vous avez tenu ("le rôle du traducteur n'est pas de modifier la structure narrative, voire de l'inventer, mais<br /> de la suivre, telle qu'elle a été construite au préalable par l'auteur").Si je ne m'abuse, il s'agit bien là d'une vision que vous avez de votre travail. Partant de là, pour légitimer les réserves<br /> que tout lecteur est en droit d'avoir à propos d'une traduction, j'ai tenu à vous montrer que certains traducteurs ont parfois modifié la structure narrative au lieu de suivre celle construite au<br /> préalable par l'auteur. Notez bien que je ne me suis pas permis de juger votre travail que je ne connais pas. J'ai simplement tenu un propos d'ordre général.<br /> Vous faîtes preuve M. Honigmann, et je le répète, d'une absence totale d'humilité quant à votre travail. D'autres avant vous se sont vus infligés bien pire critique sans qu'ils aient pour autant<br /> réagi de la sorte. Votre premier commentaire à La Souris Jaune aurait pu être tout à fait différent, davantage constructif, si vous ne vous étiez pas laissé emporter par votre orgueil froissé. Je<br /> vous invite à mon tour à réfléchir là-dessus.<br /> Libre à vous de me répondre si vous le souhaitez à l'adresse que vous trouverez ci-dessous (vous ne pourrez plus maintenant m'accuser de rechercher le confort de l'anonymat).<br /> Trescan Jérôme (trescan.jerome@laposte.net).
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L
Un "résumé erronné"... Quelle outrecuidance... Vous oubliez sans doute, monsieur, ce qu'est un blog et quelles sont ses intentions ; il n'a d'autre vocation que d'inviter à la lecture, et a<br /> l'avantage de n'appartenir à aucune chapelle, de ne pas appeler à l'achat, de ne point se soucier du marché ou des modes... Il est totalement libre et gratuit. Le fruit d'une envie personnelle et<br /> d'une mise à disposition d'une matière à qui veut butiner, collecter, s'interroger...<br /> Ce blog n'a pas de vocation d'exegèse, ce que vous auriez pu comprendre en le parcourant ou en consultant son préambule ; personne n'est obligé de le consulter, on peut tout à fait passer son<br /> chemin, ce n'est pas la matière qui manque sur la toile !<br /> Alors vous me pardonnerez, monsieur, d'utiliser quelques raccourcis... N'étant pas en train d'écrire une thèse ou autre mémoire universitaire... Et oui, j'ai pu vous chiffonner en parlant de<br /> narrateur, quand sans doute pour être plus précise j'aurais pu parler évoquer une certaine focalisation interne... Faut-il donc que vous vous soyez senti attaqué (alors même, je le répète, qu'il ne<br /> s'agissait que de réserves, et d'interrogations !), pour réagir de la sorte... Mais vous avez de la chance, vous semblez ne pas manquer de certitudes. Passez donc votre chemin, votre temps j'en<br /> suis sûre, n'e sera que mieux mis à profit.<br /> Meilleures salutations,<br /> La Souris Jaune
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J
Cher Jérôme,<br /> <br /> la critique de la Souris jaune ( une personne anonyme dont je respecte l'anonymat ) portait sur des points précis mais confinait au pinaillage maladroit à cause d'une erreur majeure dans sa<br /> présentation du livre. Votre critique de mon intervention, tout en m’invitant à plus d'humilité dans le jugement de mon propre travail, commence par la confession de votre ignorance totale de mon<br /> travail, ce qui ne vous empêche pas de me sermonner sur la vision supposée que j'en ai. Comme vous le voyez, je semble parti pour vous faire une réponse longue, outragée et bien argumentée qui en<br /> appellera, nul n'en doute, de semblables de votre part, au lieu de cela cependant, je me contenterai de vous inviter à mon tour à réfléchir sur ce que le confort de l'anonymat ( "Jérôme" ) peut<br /> avoir de méprisable lorsqu'il se double de cuistrerie.<br /> Je demande pardon à la Souris jaune de me quereller de la sorte sur son blog. Cette réponse à Jérôme sera ma dernière intervention, jusqu'au jour évidemment où j'y découvrirai encore un résumé<br /> erroné !<br /> <br /> Meilleures salutations<br /> Johannes Honigmann
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J
N'ayant pas lu le livre en question, je ne me permettrai pas d'écrire un commentaire dessus.Toutefois, celui de M. Johannes Honigmann, visiblement froissé par la critique de La Souris Jaune, ne<br /> peut rester sans réponse.<br /> Il est naturel pour tout lecteur d'une oeuvre traduite de se poser la question de la qualité de sa traduction, ainsi que de sa fidélité à l'oeuvre originale. Ne vous en déplaise M. Johannes<br /> Honigmann (et bien que vous sembliez faire grand cas du rôle du traducteur), il arrive parfois à ceux-ci de modifier la structure narrative, et non pas de la suivre. Dans l'histoire de la<br /> littérature, les précédents sont suffisamment assez nombreux pour nous amener à être constamment vigilant sur le soin apporté à la traduction. Quelques exemples me viennent en tête:<br /> - André Markowicz a récemment retraduit l'oeuvre de Dostoïevski. Ce dernier détestait l'élégance (celle des français en particulier), il ne se souciait ni de la syntaxe ni des répétions. Selon<br /> Markowicz, "les traducteurs de Dostoïevski ont toujours amélioré son texte, ont voulu le ramener vers une norme française". Sa nouvelle traduction offre dorénavant un regard tout nouveau sur<br /> l'oeuvre du grand russe.<br /> - Quant à Marguerite Yourcenar, sa biographe, Josyane Savigneau, a écrit:"on sait quels rapports subtilement désinvoltes Marguerite Yourcenar entretient avec la traduction". Sa traduction du roman<br /> "les vagues" de Virginia Woolf a beau être très belle, elle n'est pas sans écart avec le texte original.<br /> - Signalons pour finir le récent cas de François Bon qui a retraduit "le vieil homme et la mer" d'Hemingway, jugeant que la version proposée par Jean Dutourd n'était pas bonne.<br /> Peut être devriez vous alors M. Johannes Honigmann faire preuve d'un peu plus d'humilité et accepter les interrogations légitimes des lecteurs et critiques quant à votre travail.<br /> Bonne continuation à La Souris Jaune et merci de nous faire partager tes impressions de lecture.<br /> Jérôme.
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L
C'est gentil de me prendre pour une idiote, mais ne vous méprenez pas : j'ai fait la différence entre les retours en arrière qui constituent le corps et le propre du récit, et les piétinements,<br /> tels les flux de toutes petites vaguelettes, que moi, je n'ai pas aimés, et ont (un peu) gêné ma lecture. Il me semble que je n'ai pas eu la prétention de "charger" ou l'auteur, ou le traducteur,<br /> je me suis juste contentée de m'interroger, puisque mon aptitude en Allemand ne m'a pas permis, comme vous, de lire le livre dans sa langue originelle. Il me semble aussi que ce sont de bien<br /> légitimes interrogations que tout lecteur est en droit d'avoir, dès lors qu'il lit un livre traduit. Sans avoir à imaginer froisser l'égo d'un traducteur !! Merci en tout cas malgré tout de nous<br /> avoir rendu ce livre accessible, car je n'oublie pas que sans vous, je n'aurais pas pu le lire.<br /> Meilleures Salutations.<br /> La Souris Jaune
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J
Bonjour,<br /> <br /> et d'abord merci pour cette critique. Traducteur du livre en question, je n'ai pas l'habitude de commenter les articles qui lui sont consacrés, mais étant donné que vous émettez des réserves sur<br /> mon travail, permettez-moi d'apporter quelques éclaircissements sur la teneur de celui-ci. Pour commencer, le livre n'est pas écrit à la première mais à la troisième personne ( du singulier ), ce<br /> qui fait hélas tomber à plat votre joli résumé de l'intrigue à partir du moment où vous l'entamez par "Un homme qui est le narrateur de cette histoire..." Ensuite, vous vous demandez si la<br /> traduction est pour quelque chose dans ce qu'il y avait pour vous de déplaisant au niveau de la structure narrative ( retours en arrière, répétitions ). Je note que vous ne vous demandez pas si la<br /> traduction est pour quelque chose dans ce qu'il y avait pour vous de plaisant au niveau de la structure narrative. Bien entendu, le rôle du traducteur n'est pas de modifier la structure narrative,<br /> voire de l'inventer, mais de la suivre, telle qu'elle a été construite au préalable par l'auteur. Les retours en arrière et répétitions font partie de ce qu'on peut appeler le style de l'auteur et<br /> ressortent du domaine de son choix artistique, de sa créativité ou, si vous voulez, de son inspiration, en tout cas dans cette œuvre et pour ce roman-ci. Vous vous méprenez hélas grossièrement sur<br /> le rôle du traducteur, qui ne peut intervenir autant pour modifier la construction d'un livre que vous semblez le croire. Enfin, pour en venir aux coquilles, je vous accorde que c'est malheureux.<br /> Vraiment. Mais on en trouve partout. Vraiment. Elles sont inévitables parce que les erreurs sont inévitables, mais si l'on aime ou qu'on comprend ce qu'on lit, elles sont également oubliables. Et<br /> j'en reviens à ce que je disais au début : Ernest, le héros du livre, n'est pas, comme vous avez cru le comprendre, le narrateur de l'histoire...<br /> <br /> Meilleures salutations<br /> Johannes Honigmann
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