Pourquoi j'ai mangé mon père
Depuis le temps que j'entendais parler de ce livre !
Il est évidemment des plus originaux, puisqu'on est plongés au sein d'une horde d'hommes à l'âge préhistorique, avant l'homo sapiens. C'est drôle, parce que les actes, le quotidien, les recherches d'amélioration d'un état sont vraiment traitées sur un mode humoristique, et ont forcément une forte résonnance, pour nous qui connaissons l'histoire de l'humanité... Les anachronismes verbaux font rire. S'opposent ainsi des courants de pensées, conservateur au progressiste... Tel l'oncle Vania qui prône la vie dans les arbres et redoute les expériences et les avancées du père du narrateur. Père qui découvre le feu, et dont on sait quelles portées cela aura sur l'évolution de l'espèce... Feu qu'il récupère en haut d'un volcan, c'est drôle de l'imaginer le ramenant à sa horde avec plusieurs centaines de bouts de bois qui brûlent s'autodétruisent, jusqu'à bon port ! Mais il y parvient, et les aliments qu'ils mettaient un temps fou à ruminer, puisqu'ils les mangeaient crus (1/3 de leur temps était consacré au sommeil, 1/3 à la chasse, 1/3 de mastication) font maintenant l'objet de festins rotis...
C'est parfois jubilatoire, lorsqu'on devine en même temps que leurs incertitudes, les prémisses de la civilisation : la cuisine, les arts, le dressage des chiens et la chasse... Et tout cela non sans finesse, se terminant avec la conception selon laquelle pour qu'une génération vive, une autre doit mourir, la remise en question des générations passées, et l'outrecuidance des plus jeunes... Plaisant !
. Pourquoi j'ai mangé mon père, Roy Lewis. Publié en 1960, 1990 pour la traduction française.