Moi, Ambrose, roi du scrabble :)
Roman ado.
C'est finalement assez simple de voir les travers d'une mère qui croit protéger son enfant, et qui en fin de compte l'étouffe !! Je trouve cet aspect, même s'il est sans doute un peu accentué et caricatural, assez bien rendu.
Et il y a cet enfant de 12 ans, qui pardonne tout à sa mère, pour finalement la protéger, elle, et l'épargner... Tous ses excès en matière de protection, parce que le père a été fauché subitement par une rupture d'anévrisme et qu'elle couve son fils comme le lait sur le feu pour qu'il ne lui arrive rien à son tour... Allant jusqu'à déménager, changer de ville, dès que quelque chose ne va pas... A devenir hystérique s'il arrive quelque chose à son rejeton...
Raconté par le fils, Ambrose, c'est habilement mené.
Cela dit, Ambrose n'a pas d'amis, jamais, et on finit par comprendre que le fait d'être arrachés à des situations en suspens à tout bout de champ n'aide pas Ambrose à se tisser des liens... Lui déjà si spécial, particulier, différent, parce qu'ayant une personnalité déjà bien marquée... Et la différence a cet âge, on le sait, est un sujet de souffrance !
Bref. Cet Ambrose est attachant, avec ses questions, ses remarques, sa langue bien pendue.
Et surtout sa nouvelle amitié : il s'entiche du fils des voisins, un soit-disant "caïd" qui sort de prison et qu'il rencontre à sa sortie... Sa candeur, sa solitude et sa curiosité vont le pousser à connaître ce voisin, et l'un et l'autre vont s'apporter beaucoup, alors même que le pari était loin d'être gagné d'avance !
On peut regretter que la mère (ça paraît d'ailleurs étonnant qu'elle y mette autant de résistances) reste aussi optue aussi longtemps, notamment sur ce loubard qu'elle juge et refuse de connaître, et auquel elle refuse tout crédit...
Elle s'enferme dans ses certitudes, et même les échanges avec son fils mèneront à l'impasse...
Juqu'à la "leçon"... Facile, de s'enfermer derrière une barrière protectrice, bien au chaud dans son malheur ? En tout cas, Ambrose finit par s'épanouir aux côtés de ce jeune Corso (c'est son prénom), et du club de scrabble de la ville...
. Moi Ambrose, roi du scrabble, Susin Nielsen, éd. Hélium, 2012