Les séparées
C'est à Elisabeth que je
dois d'avoir lu ce livre, puisqu'elle l'avait aimé.
En ce qui me concerne, je ne suis pas rentrée tout de suite dans ce livre. Mais passé le premier quart, lorsqu'on découvre Cécile dans le coma dans une chambre d'hôpital, j'y étais. C'est donc l'histoire au fil du temps, vu à travers les événements majeurs de la vie de l'une et de l'autre, l'histoire donc d'une amitié entre Cécile et Alice... Une amitié très forte, dans laquelle s'imiscent des non-dits, qui finissent par déformer la relation en quelque chose de douloureux... Chaque personnage est touchant, dans ses fragilités. Cécile, Alice, mais aussi Philippe, le frère à vif, l'amant et l'amour de l'autre...
C'est une plongée dans l'écoulement de la vie, un questionnement sur l'identité. Qui sommes-nous ? Sommes-nous, ou devenons-nous ? Nous constituons-nous par rapport à nos attachements ? Même si les séparées sont deux amies, cela rend bien compte de ce qui disparaît avec la fin d'une histoire, une rupture, comment un monde de partage s'évanouit... Le temps qui passe dans ce livre-là n'est pas bienveillant : c'est un temps qui désunit, qui marque, qui prend les êtres chers. Le ton est emprunt d'une mélancolie rentrée ; j'ai aimé me laisser guider par les mots de Cécile, par la "lettre" mentale à Alice ; cela dit, je ne suis pas sûre d'avoir été extrêmement fan du côté inéluctable du destin qui broie...
. Les séparées, Kéthévane Davrichewy, éd. Sabine Wespieser, janvier 2012.