G 229 :)
C'est le titre de ce livre sur sa tranche qui m'a
d'abord attiré. Qu'est-ce que ça pouvait être ? Un roman de science fiction ? Et puis j'ai vu que G 229 était le numéro d'une salle de classe ; et il y a eu cette phrase de la 4ème de couverture,
prononcée par le proviseur, qui m'a intriguée : "C'est une institution l'école. Vous entrez dans un bulldozer. Il faut arriver à en devenir membre sans perdre son individualité. Ce n'est pas
aussi facile qu'on le croit. Le "on et le je. Réfléchissez-y". J'ai eu envie de voir ce que l'auteur ferait de ce questionnement autour de l'identité dans un univers professionnel, et au sein
d'une grande machine telle que l'Education nationale.
Et je ne regrette pas cette balade au gré des années, dans la salle G 229 ; la narration est légère, bien enlevée ; le ton choisi avec l'utilisation du pronom "on", ajouté à l'ancienneté de l'enseignant transmet l'idée des événements qui se répètent sans être pourtant jamais les mêmes. Il décline dans le temps des rituels scolaires qui nous sont tous plus ou moins familiers, parce que nous avons aussi été lycéens, et ça nous fait sourire...
Le récit ne manque pas d'humour, tel celui du voyage pédagogique en Angleterre qui m'a bien fait rire ! En outre, le regard est bienveillant, le ton plein d'humilité : j'aurais détesté un ton professoral, condescendant ou donneur de leçon, et on est très loin de ça !
Le personnage principal, professeur d'anglais dans le même lycée pendant trente ans, regarde le temps passer... Il rappelle les bons moments, comme ceux plus douloureux qui marquent des vies... Il se regarde avec suffisamment d'indulgence pour pouvoir continuer, mais sans complaisance.
Un joli moment !
. G 229, Jean-Philippe Blondel, éd. Buchet-Chastel, 2011.