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Le blog de la souris jaune

Cinquante nuances de Grey

19 Juillet 2013, 18:51pm

Publié par la souris jaune

40-000-exemplaires-de-cinquante-nuances-de-grey-vendus-en-u.jpgDepuis le temps que j'entendais parler de ce livre, j'étais curieuse de voir ce qu'il pouvait bien y avoir dedans. C'est fait ! De là à me coltiner les deux tomes suivants, Cinquante nuances de Grey, plus sombres, et Cinquantes nuances de Grey, plus claires... J'en doute fort !!

Tout d'abord, difficile de passer sous silence les grosses incohérences de ce livre. Si déjà l'on accepte sans douter le point de départ, c'est à dire la rencontre entre une jeune étudiante complètement inexpérimentée, et un homme d'affaires, milliardaire, pour une interview pour un journal de fac (auquel en plus, elle ne collabore pas, mais sa meilleure amie, malade ce jour-là !). Donc, admettons. Mais ce qui m'a surpris, ce sont les étranges décalages entre l'âge des personnages et ce qu'ils sont sensés faire à cet âge, surtout aux Etats-Unis... Bref : tous ces personnages de fac notamment sont aussi naïfs et inexpérimentés que des collégiens de 3ème !!! Ainsi, à plus de 21 ans, ils sont vierges (pour la plupart), participent à la rédaction d'un journal (de fac, donc, mais personnellement, je ne connaissais ça qu'au collège !!), et partent en vacances avec leurs parents..... Bien sûr. J'imagine que tout cela est sensé "servir" le récit, et renforcer, de manière très grossière, la grande différence (qui n'avait pas besoin d'être creusée), entre les protagonistes (l'étudiante et le milliardaire).

Vient ensuite l'histoire d'amour. Je suis bien obligée de dire que ces 551 pages (eh oui, quand même) m'ont fait énormément penser à ces romans "Harlequin", dont les personnages interchangeables ou presque, caricaturaux, sont juste destinés à être des réceptacles d'histoires sentimentales et à susciter quelque émoi chez les adolescentes.

Mais là encore, je ne peux passer sous silence l'aspect qui m'a souvent beaucoup gênée, voire profondément agacée ou révoltée : ce que l'auteur a mis de malsain dans la personnalité de son milliardaire. Ici, il peut-être utile de préciser que ce type, en plus d'être bourré de pognon, est beau comme un dieu, puisque l'oie blanche (pardon, l'étudiante, Anna), quand elle parle de lui, ne tarit pas d'éloges sur sa beauté à couper le souffle. On veut bien le croire. Mais du coup, elle nous donne un mâle surpuissant, qui n'a de plaisir que dans la soumission de l'autre, la femme en l'occurence. C'est là que c'est gênant, puisqu'il va même, ridicule qu'il est, jusqu'à rédiger un contrat de soumission avec la jeune femme, qui heureusement, bien que complètement aveuglée par cet homme (qui en plus passe son temps à trouver normal de vouloir l'acheter de toutes les manières qui soient), ne veut pas du tout de ce type de relation.

Ce ne sont donc pas les scènes en elles-mêmes qui heurtent, ou gênent (euh, Sade est passé par là, et on peut évidemment s'aligner, que l'on aime ou l'on aime pas, et c'était quand même il y a quelques siècles), c'est plus l'idée qui sous-tend tout ça, le rapport à la domination non seulement sexuelle mais voulue dans tous les domaines de la vie.

Et ça j'ai trouvé ça profondément malsain. Et pas racheté par la psychanalyse à deux balles que l'auteur tente de faire, via "ohhh, le pauvre garçon, il n'a pas eu de chance, il n'a pas été aimé par sa mère....". 

Cela dit, j'aimerais quand même bien savoir (puisqu'on voit bien que c'est en filigrane, et que ce sera dit dans les prochains livres) l'histoire de ce garçon, juste par curiosité. Notez, il suffira qu'on me le raconte, avis !!

Ah oui. J'ai oublié : le "Grey" est évidemment un jeu de mot, puisque c'est le nom du milliardaire (Christian Grey), et que la narratrice passe son temps à se l'appeler "monsieur cinquante nuances", tant elle le trouve insondable... Personnellement, je ne l'aurais pas appelé monsieur "cinquante nuances", mais bon.... !!

. Cinquante nuances de Grey, E.L. James, JC Lattès. 2011.

 

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