La cité des nuages et des oiseaux :))
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Roman.
C'est un roman-monde, aurait sans doute dit Michel Le Bris. Un roman qui contient le monde, dans ses 680 pages. Et c'est sans doute en cela que j'ai été captivée ; je dois aussi reconnaître, même si quand il s'agit d'une traduction c'est difficile de parler du style, que j'aime l'écriture d'Anthony Doerr, que j'avais énormément aimée avec Toute la lumière que nous ne pouvons voir.
Ce roman écheveau se tisse de six fils, dont l'histoire s'entremèle : deux personnages vivant aux alentours de 1450, deux dans notre présent (sombre), une dans le futur plus un très vieux récit, celui d'un texte écrit pas Diogène à l'Antiquité, qui nous est donné à lire par fragments reconstitués, et qui tisse le lien entre tous ces personnages. Et c'est ce texte, ce livre qui portera les personnages quels qu'ils soient, pour de multiples raisons ; évidemment le prodige qui fait qu'un texte traverse les âges et parvient jusqu'à nous, survivant à tout, est aussi au coeur du récit.
Je trouve qu'Anthony Doerr a une capacité de création qui fait plaisir, c'est une grande vague qui emporte, et ce n'est pas du luxe, pour moi en tout cas qui commençait à être une lectrice désabusée... Et ça va au delà de l'affection ou de la répulsion qu'on pourrait avoir pour les personnages, finalement, c'est sans doute ce qui est très fort. Il sait décrire sans lasser, raconter, garder l'attention du lecteur... Il y a bien sûr des aspects sombres, grinçants, effrayants ; je n'ai pas eu envie d'abandonner ce livre malgré ses 680 pages, je trouve que son roman est une prouesse...
A découvrir.
. La cité des nuages et des oiseaux, Anthony Doerr, 2021 : traduit de l'Américain, Albin Michel, 2022.