Songe à la douceur :)
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Roman...
Difficile je suppose de considérer ce livre comme n'importe quel livre...
Je ne connaissais pas cette auteure, c'est une découverte. Cependant, on crie au génie.
Evidemment, elle marque sa patte, visuellement déjà, puisque le texte, loin de remplir les pages comme un roman imprimé classiquement, fait des vagues sur la page ; ainsi il est découpé à la manière d'un long poème de forme libre de 250 pages, accueille même des calligrammes ou parties du roman en calligramme (tout à fait réussi et approprié, celui des deux visages, à la fin...) ; on a aussi une "voix-auteur" présente de façon là encore particulière, comme un interlocuteur du livre, qui n'aurait pas tous pouvoirs sur ces personnages, comme un observateur.
Alors : l'histoire mèle aujourd'hui et il y a dix ans ; nos personnages sont des ados qui avaient 14 et 17 ans, et qui donc en ont dix de plus aujourd'hui ; Tatiana et Eugène. Et puis la soeur de Tatiana, Olga, et comment l'occulter en arrière-plan crucial, comme rouage d'un drame, Lensky.
Ce sont des amours de jeunesse, avec la force sincère, authentique de ceux-ci.
Eugène rejette Tatiana, et puis ils se revoient, dix ans et plus tard, et là...
C'est très bien écrit, on ne peut le nier ; l'auteure a même des façon extrêmement personnelles de décrire, ce n'est pas si fréquent.
Je dois avouer cependant que j'ai trouvé le temps long ; il y a beaucoup de "commentaire" dans le texte, c'est un peu sa patte, beaucoup dans l'air du temps, ai-je pensé ; ça gonfle, ça gonfle, ça prend de la place et en ce qui me concerne, cela m'agace un peu, car je le trouve bavard, ce texte... même s'il est habile.
Je souligne la fin ; je l'ai trouvée très belle, vraiment, je me suis même dit que la lecture valait pour la fin.
Il est sans doute à considérer comme conseil précieux pour la jeunesse, ou comme parabole : il faudrait sans doute, lorsqu'on a 17 ans, songer à la douceur, vraiment, profondément, or, à 17 ans, on semble programmé pour ne pas y penser...
. Songe à la douceur, Clémentine Beauvais, 2016.