Croire aux fauves :)
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Roman...
Roman, et récit autobiographique : on se doute que c'est aussi cela.
J'ai commencé par être très emballée par ce livre : j'aimais sa narration, l'histoire, le rythme...
Mais l'analyse a pris le pas sur l'histoire, et je l'ai regretté... J'aurais aimé que ce livre reste sur le plan de la narration, puisque tout pouvait y être palpitant, avec un tout petit peu d'anlyse pourquoi pas... Ici, elle prend beaucoup beaucoup de place, doublée de réflexion sur la vie et cet aspect-là ne m'a pas plu. Ce sont donc mes réserves quant à ce livre.
Le point de départ est donc tout à fait extraordinaire : nous rencontrons l'héroïne, anthropologue, sur de hautes plaines du Kamtchaka en URSS, alors qu'elle vient de livrer combat à un ours, sanguinolente...
Et elle en réchappe. Evidemment, c'est la chose incroyable. La femme qui a survécu à l'ours.
Nous suivrons son après, sa tentative de reconstruction, physique tout d'abord : d'hôpitaux en hôpitaux, d'abord en Russie, puis en France, à la SAlpêtrière et à Grenoble pour "récupérer" un visage en partie emporté par l'ours... Rudes épreuves, péripéties hospitalières peu encourageantes : tout cela est très intéressant.
Ce qui est tout à fait intéressant aussi, et qui reste assez peu raconté finalement même si ça tisse l'arrière-plan du livre pour une partie du livre cependant, c'est sa vie là-bas, sa vie au contact de la population, les liens qui se tissent et le contexte de défiance gouvernemental à l'égard des étrangers, voir de certains civils par rapport à des zones stratégiques où elle passe...
Nous la voyons écrire, tenter de se reconstruire, et tenter de comprendre, évidemment. Ce qu'on peut comprendre, aussi ! Pourquoi elle y est allée, pourquoi elle a survécu, ce qu'elle va devenir... Mais tout cela est souvent très métaphysique, ce que je regrette donc.
Etonnante découverte cependant, et évidemment fascinante. J'aimerais bien lire autre chose d'elle sur le sujet, je crois.
. Croire aux fauves, Nastassja Martin, ed. Verticales, 2019.
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