Sombre dimanche :))
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Roman.
Je n'avais encore jamais lu cette auteure, ce livre me donne du coup envie de lire ses autres livres.
J'ai vraiment beaucoup aimé.
J'ai eu l'impression de retrouver un plaisir de lecture tant par l'histoire, que par l'ambiance et l'écriture. Je ne sais pas pourquoi, ce livre m'a fait penser à Bienvenue au Club, de Jonathan Coe, que j'avais lu et aimé il y a longtemps, sans doute pour la place souterraine mais essentielle que prend l'Histoire du pays dans les vies données à voir ; mais en plus slave et en plus "familial" !
L'histoire se passe en Hongrie. Une Hongrie balayée par le passage rapide des ans au cours du siècle, mais plus précisément depuis 1956 à 2003 environ.
Le roman s'ouvre sur la souffrance du grand-père un 2 mai, jour anniversaire funeste, qu'il célèbre invariablement à sa manière, pour essayer d'enrayer la souffrance et en chantant "Sombre dimanche"... D'où le titre du livre.
Et puis autour de ce grand-père, on va découvrir le petit-fils (c'est de son point de vue que l'histoire se déroule, Imre), le père, la mère, la soeur... Leurs vies, et leur lieu de vie : ils vivent une maison comme un île à laquelle toutes les générations s'accrochent par tradition familiale parce que justement, elle représente tant à leur yeux pour cette raison mais qui pourrait ne rien avoir d'enviable : elle est serrée entre des rails, et les trains, leurs voyageurs et leurs déchets marquent le quotidien de cette famille.
J'ai beaucoup aimé la manière de dérouler la narration.
Ce qui pourrait paraître insolite s'inscrit, s'insère dans l'histoire de la Hongrie avec douleur, comme une évidence. Le regard posé sur les personnages ne manque pas de tendresse, ni d'humour, même si souvent la souffrance qu'on imagine est grande, parce que le résultat d'un vrai drame profond.
Vraiment une lecture passionnante.
. Sombre dimanche, Alice Zeniter, éd. Albin Michel, 2013.