Le Diable au corps

Roman.
Je suis obligée de contextualiser un peu ce roman, avant d'en parler. Rappeler que ce livre a été écrit par un tout jeune homme, qui avait moins de 20 ans, puisqu'il est mort à 20 ans ; son Diable au corps est paru d'ailleurs l'année de sa mort en 1923.
J'imagine que c'est ce qui fait les limites que j'y ai vues, de mon vieil âge... J'imagine que les phrases à l'emporte-pièce sur la vie prononcées par un tout jeune homme m'ont parfois un peu agacée, et en même temps me fustigeant de m'agacer...
Je n'ai pas vu d'amour dans cette histoire qui est sensée être une histoire d'amour, et là encore je me fustige...
Mais aujourd'hui je peux dire : est-ce l'amour, que de souhaiter tout et son contraire juste pour posséder l'autre ? Quitte à engendrer son malheur ? Aujourd'hui je réponds non... Aussi, c'est une passion, certes... Donc, les personnages m'ont agacée, et là encore, je m'en veux de dire cela ! Car évidemment, ce récit interroge...
Donc, c'est l'histoire de la relation (je n'ose dire histoire d'amour) entre le narrateur, 16 ans, et une jeune fille, 18 ans, qu'il rencontre un dimanche familial... Il ne s'en éprend pas ; il trouve un objet qui tombe à propos pour accaparer ses sens et son esprit, à son âge si jeune, me semble-t-il... Elle se laisse prendre, ou se laisse emporter par l'histoire. Tout cela cause bien des dégats, pour deux personnes qui n'en sont guère heureux...
Je n'ai pas retrouvé, je ne crois pas, tout ce que j'ai tant aimé dans Manon Lescaut ou l'Adolphe de Benjamin Constant, dont les sujets sont pourtant approchants...
Je ne regrette pas cette découverte, ou re-découverte je ne me souviens plus, cependant, bien évidemment, car Radiguet fait partie de l'histoire de la littérature !
. Le diable au corps, Raymond Radiguet, 1923.