Regarde les lumières mon amour

Roman.
"Peut-être existe t-il une mélancolie spéciale des hypermarchés".... écrit Annie Ernaux... Comment dire...
Bon, gros décalage, évidemment, entre le titre et le propos. On pourrait y voir du cynisme, mais même pas. Cette phrase est la phrase que prononce une maman à l'attention de son enfant, alors qu'ils arrivent dans l'hypermarché... Ca a de quoi faire grincer des dents, des coeurs, des pensées...
C'est le récit d'Annie Ernaux faisant ses courses, à de multiples reprises ! Oui, dit comme ça... Mais c'est quand même ça ; pendant trois ans, elle s'est auscultée allant faire ses courses en grande surface, et elle a ausculté ses contemporains. C'est vaguement sociologique ; c'est, sans état d'âme ; c'est un constat brut qui paraît tout à fait "raccord" avec le cynisme des hypermarchés, rouleaux compresseurs de tout...
Elle pense, et écrit que c'est une tranche de sociologie, qu'un jour même il n'y aura plus ça, supplantés par le Drive ; moi je trouve que les supermarchés sont le "rien", le vide, la déshumanisation, et j'ai du mal à me dire qu'on peut faire un livre dessus !
M'enfin, ils existent...
Et le livre aussi, qui relate quand même de "l'évolution de la société à travers ses soubresauts, au supermarché, aveugles, traces des changements de notre époque, qui nous dit où on en est, finalement, massivement (les journaux dans les supermarchés, déjà une nouveauté en soi, aujourd'hui même disparus de l'hyper et remplacés par plus vendeurs, ou par plus "intéressants")...
Je dois cette lecture à mon fils qui a trouvé le livre intéressant, qu'il en soit remercié, sans lui je ne l'aurais probablement jamais lu...
. Regarde les lumières mon amour, Annie Ernaux, Folio, 2016.