Antigone :))

Théâtre.
Bonheur que de se replonger dans l'histoire d'Antigone, en grande fan que je suis de l'Antigone d'Anouilh. Celle, originelle, de Sophocle.
Elle est évidemment plus complexe, sans doute "chargée" par les strophes et antistrophes antiques poétiques et lyriques, des chants entre les scènes. Digeste, cependant, en tout cas, là, à cette période de ma vie, c'est ce que je me suis dit.
Alors : la version de Sophocle commence par une entrevue entre les deux frangines. Pas de nourrice ici. Ismène a plus de "solidité" que celle d'Anouilh.
Créon est très rude, "un", indivisible, peu nuancé, tranché, buté ; y compris avec son fils Hémon qui pourtant vient habilement lui parler et précher la raison. Y compris en tentant d'infléchir le père parce que le peuple donne raison à Antigone. Mais Créon ne veut rien entendre.
Chez Sophocle, c'est Tirésias (qui n'existe pas dans la version d'Anouilh), le devin, qui vient parler à Créon, pour lui dire de cesser tout cela, de donner sa sépulture au mort et de sauver Antigone, ou il lui arrivera malheur. Créon s'obstine encore, mais, à l'annonce du malheur, il finit par accepter de plier. Il va sur le corps de Polynice, lui donne un tombeau, va jusqu'à Antigone qu'il a condamnée à mourir sous terre, mais là il est trop tard : Antigone est déjà morte, Hémon est là, tente de l'atteindre, lui, son père, et se retourne alors son épée contre lui-même... Eurydice l'apprenant, se donne la mort à son tour. Et Créon se repend, comprenant ses erreurs ! Pas de repentance chez Anouilh, son Créon a juste le sentiment du devoir accompli...
Cette pièce, émanant des siècles passés, est décidément fascinante : qu'une femme ait pu avoir cette importance-là, il y a 25 siècles, chez Sophocle, et dans ce peuple, m'émeut...
Parce que c'était il y a 25 siècles......
. Antigone, Sophocle, (440 av JC).