La porte :)

Roman.
Je ne parviens plus à me souvenir où, ou qui m'avait conseillé la lecture de ce livre.
On peut dire qu'il n'est pas n'importe quel livre. Qu'il est loin de passer inaperçu.
Il m'a donné à découvrir un petit bout de la littérature hongroise.
Après avoir tourné autour du pot, je vais essayer de dire : histoire d'attachement. Histoires d'attachement, sans que l'on se l'explique. Attachement d'ordre maternel, ou filial. Attachement surprenant, qui échappe à toute psychologie. D'ailleurs, l'explication, s'il pouvait en avoir, se rapprochait sans doute davantage de l'Antiquité, de ses mythes, des croyances.
L'attachement pour cette femme qui pourrait faire fuir, Emerance. Vieille femme, rude, aride, vivant claquemurée avec ses rituels, ses interdits, sa dévotion.
Et la narratrice, lettrée, écrivain, s'attache à elle. Elle devient sa femme de ménage. Dans une relation que l'on explique pas, nous lecteur. Elle ne sera jamais à la hauteur de cet attachement là, comme conditionnée par des choix de femme de lettres, du monde, aux conséquences toujours désastreuse. Un fossé, un éccueil sépare ces deux femmes-là. Pourtant, la lettrée veut...
Et puis il y a le pont : le chien. Le chien de la lettrée, mais véritablement tellement viscéralement attaché à Emerance, que celle-ci baptisera Viola. Ce chien, qui sent tout à l'extrême dès qu'il s'agit d'Emerance.
Il y a les conditions de vie qu'on se choisit, qui peut-être doivent être respectés coûte que coûte...
Qui induit le questionnement autour de l'âge, de la faculté de s'occuper de soi... Doit-on trahir ce souhait, même s'il s'agit de sauver une vie ? La question se pose. La question reste posée, même si la narratrice a fait le choix de sauver cette vie, qui, estimant avoir tout perdu, se laissera mourir.
C'est rude, aride, pudique, fort, extrêmement intéressant.
Médiathèque de Saint-Malo.
. La porte, Magda Szabo, éditions Viviane Hamy. 1987 en Hongrie.