Sous la vague :)
Roman.
Bon. Un sourire d'appréciation pour le léger et constant plaisir que ce livre m'a procuré à sa lecture.
En fait, ce livre m'a fait penser à 'Complètement crâmé', de Legardinier. Le mélange des générations, le personnage principal bougon et 'sous la vague, la ruche qui gravite autour de lui, ruche discordante où chacun se révèle et se rencontre parce que le chef d'orchestre écrivain nous veut du bien et signe une jolie partition. Un livre où on est bien, parce qu'on sait que c'est pas au détour d'une page qu'on aura un vrai coup de Trafalgar. Ce coup-là, s'il est dans le livre, n'est là que pour engendrer des effets et la transformation du personnage.
Mais de transformation réelle, de réflexion, d'analyse, on n'est pas là pour ça.
Alors on aura juste le plaisir de voir vivre ensemble ce Bertrand Berger-Lafitte, descendant et patron d'une firme de Cognac en Charente. Son ex-femme. Sa fille Olivia, écervelée enfant de riche. Qui bien sûr, va enfanter avec une jeune 'rouge'. Oui, bon, j'essaie de ne pas trop en dire... ! Eddy, le chauffeur, a son mystère, et l'épaisseur possible qu'on aime... Seulement, il va la garder, vous comprendrez. Moi, cette part de mystère non révélée m'a plutôt énervée, mais en même temps, je me dis : allez, nous dessiner un personnage qui part avec, c'était ma foi plutôt pas mal, fallait oser.
Le faon, aussi, est une figure récurrente qui donne sa part de mélancolie, de retour en soi au roman. A quoi rattache t-il notre héros ? Son passé ? Son enfance ? Sa part de fragilité, en tout cas. Et aussi sa part de vérité, la partie de lui, éloignée de la raison proche de l'instinct de survie, de protection, d'amour...
J'ai aussi aimé que le spleen (dont on ne sait pas grand chose finalement quant à son émergence, mais peut-on toujours savoir ?) qui vient pour Bertrand soit mis en parallèle avec le tsunami et la culture japonaise (les Japonais étaient les clients choisis par Bertrand) ; cela aura pu être tissé en filigrane davantage encore.
Médiathèque de Saint-Malo.
. Sous la vague, Anne Percin, septembre 2016, Ed du Rouergue, La brune.