Quand le diable sortit de la salle de bain :))
Roman.
Bénie soit Sophie Divry.
Je commençais à désespérer, j'avais même commencé à me dire que c'en était fini pour moi de la lecture, que j'avais atteint un seuil de satiété, d'intolérance aux livres qui me tombaient tous des mains. Après un récit de marine abandonné, deux Nicholas Spark idem, un complot de femmes lyonnais qui m'est tombé des mains, une biographie de la mère de Proust (on ne sait jamais !) qui décidément ne m'intéressait pas, enfin, un sursaut, le réveil, les commissures des lèvres qui se lèvent pour sourire : merci Sophie Divry !
Quelle fraîcheur. J'ai aimé son habilité et son intelligence narrative, balayant les codes et se jouant des polices de caractère comme des niveaux de narration. J'ai aimé ses listes, même si elle en abuse, merveilleusement créatives et jouissives. J'ai aimé son culot (pictural !). Sa façon de créer des verbes en enfilant deux pour faire naître un nouveau, au sens mélangeant celui des deux.
Et je me suis coulée avec plaisir dans la vie de cette écrivaine au bord du gouffre financier, aux prises avec l'argent rare, Pôle Emploi, les factures EDF qui deviennent une tourmente, mais aussi la bonne Bertrande, celle qui aide les plus démunies, ou sa mère, qui intervient régulièrement dans son récit, ou son Hector, son meilleur ami 'monsieur kekette". On est à mille lieues de la mièvrerie, ou de la déprime, on est dans une écriture pleine d'énergie, et drôle.
Un vrai plaisir, intelligent.
Médiathèque de Saint-Malo.
. Quand le diable sortit de la salle de bain, Sophie Divry, éd. Noir sur Blanc, Notabilia, 2015.