Marilyn Monroe :))
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Biographie.
Cette biographie de Marilyn Monroe se lit comme un roman. Sauf qu'on voit, sans que la lecture en soit alourdie - de nombreuses notes de bas de pages, ou en annexes, référencent précisément les sources - que le récit est largement documenté. Que l'auteur a pris le temps du recul, de l'analyse. Et c'est tout à la fois cela qu'elle nous livre, en même temps que le récit de la jeune star la plus adulée au monde : l'analyse, la perception sensible d'une vie.
Elle nous raconte son enfance, et va y chercher les prémisses d'une existence profondément douloureuse. J'avais déjà lu une biographie beaucoup plus factuelle de l'icone américaine blonde, là, j'ai l'impression d'avoir ressenti les tourments qu'elle a pu vivre tout au long de son existence. Les tourments, les joies, les humiliations, les attentes, les désillusions. Son lourd passé familial n'est pas aidant, et on a l'impression qu'elle l'a trainé toute sa vie. Y compris dans sa quête d'amour et de reconnaissance perpétuelles. L'envers du décor, les tournages de ses films (de véritables chemins de croix pour les équipes, compte tenu du manque de confiance en elle qui la fait arriver des heures en retard pour chaque tournage), leur perception par le public et la souffrance qu'elle met pour y arriver est touchant. Les hommes de sa vie, ceux qu'elle a aimé, et pourquoi ; victime des passions de ceux qui l'entourent la plupart du temps éblouis par ce qu'elle donne à voir, elle traverse la vie comme en sursis. La liste des films qu'on lui propose la meurtrit, dépitée qu'elle sera éternellement de n'être que cette femme-objet, rôle dans lequel on la cantonne, elle tout à la fois à l'origine de cette image, et profondément victime de celle-ci. Anne Plantagenet nous donne à voir une femme fragile, au corps adulé par la planète, et qui l'utilisera pour exister... L'auteur a la grâce qu'aurait attendu Marilyn de ne pas nous livrer sa mort en pâture, de cesser son récit en nous expliquant que oui, des parts d'ombre subsistent autour de sa mort, ce 4 août 1962, avec les autopsies multiples et l'acharnement qu'on a pu mettre à scruter chaque parcelle de son corps comme de son vivant, mais justement, elle se refuse à se livrer à la même manoeuvre qui causa sa destruction.
Di Maggio le cogneur qui fit livrer chaque jour pendant 20 ans une rose rouge sur sa tombe, Arthur Miller l'intellectuel qu'elle voulut tant, les Kennedy, plongée au plus près d'un mythe rendu à sa nature de femme fragile au destin douloureux derrière les éclats.
J'ai beaucoup aimé.
Médiathèque de Saint-Malo.
. Marilyn Monroe, Anne Plantagenet, Editions Gallimard, 2007. Folio biographies, 2012.