Mon amie américaine :)
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Finalement, je suis 'remontée à cheval', plus vite que redouté. Et j'ai lu d'une traite ou presque ce livre-là. Même s'il est empreint d'une nostalgie, d'une mélancolie plutôt poignantes. C'est la lettre, la longue lettre, l'adresse d'une jeune parisienne à sa meilleure amie, américaine. Elle explore leur amitié, leurs différences, leurs complicités, leurs joies partagées. Ce qui est touchant c'est cette affection, cet attachement, cette connaissance de l'autre qui passent à travers ce livre. Jusqu'à l'accident, et la terrible issue de l'amie, Molly, dynamique jeune femme heureuse bossant activement dans le cinéma : une rupture d'anévrisme va changer sa vie, la placer en fauteuil et la rendre hémiplégique. Il y a sa déchéance physique, de cette femme qui a le même âge qu'elle, et qui était si coquette, et élégante, et ne peut plus l'être.
C'est dur, on lit la souffrance de cette amie parisienne pour sa meilleure amie. Son impuissance, sa colère, sa honte d'être en vie, et de pouvoir en profiter. J'ai moins aimé lorsque la narratrice se met à parler de son couple, et de cette classique suspicion d'une adultère, parce qu'elle ne peut pas s'en confier à sa meilleure amie, parce que ce serait si futile, mais en même temps, ça fait partie de ce qu'elle vit, aussi. Et il y a les chemins qui s'éloignent, durement, inéluctablement, parce que l'amitié repose sur ce qu'on est, à deux, à un instant, même long. Changer l'un, et l'autre restera-t-il ? Pas sûr... C'est la vie...
Mon amie américaine, Michèle Halberstadt, éd. Albin Michel, janvier 2014.