La femme au carnet rouge
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Que dire de ce livre-là ? Il a de cette irréalité, de cet état de suspension qu'ont les contes de fée moderne à la Foenkinos ou à la Van Cauweleart, il scrute la possibilité d'une rencontre et la pare de tous ses joyaux 'romanesques'. C'est plaisant, mais... Je n'en garderai pas un souvenir impérissable. Donc Laure est une jeune femme qu'on rencontre dès le début du livre au moment où elle se fait sauvagement voler son sac... Dénudée soudain (j'aime assez l'impression retraduite ici, suite à ce vol, même si elle est un peu extrême), elle ne trouve pour s'héberger que le solution de l'hôtel en face de chez elle, dont elle n'a plus les clés, puis sombre dans le coma, suite à sa chute violente lors de l'agression. C'est un libraire, Laurent, dont la librairie s'appelle 'Le Cahier rouge', qui va retrouver son sac. Et mener une enquête, jusqu'à retrouver la trace de cette femme, dont il lira le carnet (privé) ; il ira même jusquà trouver son adresse et par un concours de circonstances, se voir confier la responsabilité de garder son chat, tout en ne se privant pas de tout regarder chez cette jeune femme. Y compris d'effacer un message sur le répondeur alors qu'il lui était pourtant destinée. Je n'aime pas du tout ces passages de roman où l'intrusion est telle ; je me souviens avoir ressenti la même gêne avec 'Camarades de Classe' de Daenincks ; utiliser la confiance d'un tiers pour la berner pour satisfaire ses propres besoins me met toujours mal à l'aise dans les romans. Même si, comme ici, c'est au service de l'intrigue... D'autant que la jeune femme, sortant de son coma, intriguée par son bienfaiteur, qui avoue s'étonner que quelqu'un ait pu faire tout ça pour lui rendre son sac et la retrouver, et dont on apprend qu'elle a toujours gardé une grande part d'intimité avec ses anciens compagnons ne va pas du tout s'offenser de cette intrusion véritable dans son intimité, son quotidien, son appartement... Au service de l'intrigue, qui devait être romanesque, donc. Je me semble un peu sévère, mais... je crois pourtant que je l'oublierai vite ce livre-là, même si la lecture en fut agréable !
Merci toutefois à Delphine, pour sa chaude recommandation de celui-ci. :)
. La femme au carnet rouge, Antoine Laurain, éd. Flammarion, 2014.