24 heures d'une femme sensible
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Constance de Salm : je n'avais jamais entendu parler de cet auteur du XVIIIème, ni de ce livre, sur lequel je suis tombée par hasard chez un bouquiniste. Evidemment, c'est le titre qui m'a interpellée, en cela qu'il évoquait clairement celui de Zweig, 24 heures de la vie d'une femme. Un critique du Point repris sur la 4ème de couverture annonçait que Stephan Zweig s'en était visiblement inspiré, et qu'il était temps de retourner vers l'original... A la lecture de cet opus, donc, je me suis dit que pas du tout ! Ou bien il faudra que je relise 24 heures de la vie d'une femme....
Evidemment, pas le même siècle. La force prodigieuse de la mise en place d'une histoire, la dramatisation de l'installation de Zweig, rien à voir avec cela ! Ce critique ne s'était peut-être arrêté qu'au titre ? En tout cas, ce livre, ce livre-là : on retrouve avec étonnement, l'excès des sentiments. Comme dans un Laclos et ses 'Liaisons dangeureuses', autre récit par lettres. "Mon dieu je me meurs de vous aimer trop !". Dieu que cette époque paraît loin, loin, loin de l'époque contemporaine... Les lettres sont donc celles d'une jeune femme marquée par un excès d'amour pour le bien-aimé sur lequel elle a porté son dévolu ; elles font toutes suite à un épisode : elle le voit partir avec une autre femme dans une calèche. La jalousie est au coeur de ces lettres donc ; puis l'orgueil, les tourments de l'âme entretenus par la personne qui perd son temps en conjectures... Le déshonneur...
Ce qui trouble surtout c'est de se replonger dans une époque où les sentiments et les affaires de coeur ne sont pas reléguées au second plan, dans les trous de l'emploi du temps, quand il reste du temps ; elles sont au premier plan, pour les hommes comme pour les femmes. On écrivait alors de longues lettres pour exprimer ses sentiments et discourir sur ce lien, sur le désir, les sentiments, et l'amour... Aujourd'hui, on textote et on bazarde...
. 24 heures d'une femme sensible, Constance de Salm, éd. Libretto en 2007. Première édition : 1824.