La femme de chambre du Titanic :))
/image%2F0708228%2F20140209%2Fob_5a6cfd_9782020903738.jpg)
J'ai beaucoup aimé être emportée en 1912, dans ces terres sombres et austères de la France maritime, dans ce port où la vie est rude et où chaque effort est nécessaire et prend sens. Là, l'imaginaire prend toute sa force. Parce que c'est finalement la seule bulle de sortie, d'évasion, (avec l'alcool !) possible ; du coup, le coeur du récit, un récit dans le récit, en est d'autant plus fort.
Tout commence par un rite étrange, dans le milieu des dockers, et on découvre Horty, le docker, portant un veau vivant sur le dos, dans une course de rapidité, sali par les urines du veau... Mais il gagne. Pour la cinquième année consécutive. Mais cette fois-ci, il ne gagne pas de la viande comme d'habitude, mais bien quelque chose qui va changer sa vie : une soirée et une nuit, à Southampton, pour assister au départ du gigantesque navire Titanic... Et là il fera une rencontre, qu'il magnifie, qu'il mythifie, mais qui va changer sa vie. Je découvrais cet auteur, mais j'avoue que j'ai vraiment beaucoup aimé sa façon de nous dessiner, par petites touches certaines, ses personnages principaux, à travers leurs actes... Ainsi que la manière dont il fait avancer le récit... Et même si, au milieu du récit, celui-ci reste comme en suspension, justement, et qu'il n'avance plus beaucoup... Cela participe à tendre l'attention du lecteur, à aiguiser son impatience, tout à son envie d'en savoir plus, un peu comme ces spectacteurs qui écoutent le récit d'Horty, entre réalité et rêve, sur "la femme de chambre du Titanic". Je crois que je me laisserai assez vite tenter par un autre livre de Decoin, pour voir à quoi ressemble le reste....
Il semble que ce livre ait fait l'objet d'une interprétation cinématographique en 1997.
. La femme de chambre du Titanic, Didier Decoin, Ed du Seuil 1991.