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Le blog de la souris jaune

xixe

Le Ventre de Paris :))

6 Janvier 2019, 22:11pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je ne m'attendais pas à avoir autant de plaisir à lire un Zola. Même si je me souviens avoir lu et beaucoup aimé L'Assommoir, Germinal et Le Bonheur des Dames

Plongée donc, au coeur des Rougon-Macquart, ou "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire". 

Là, donc, Florent. On rencontre ce personnage (qui va devenir ami avec Claude Lantier, qu'on voit petit dans l'Assommoir, le fils de Gervaise !) alors qu'il est affondré, à demi-mort de fatigue, d'épuisement, sur la route, de retour du bagne de Cayenne, sur la route de Paris. Le récit (publié en 1873) se déroule en 1858. Il est prodigieux d'images qu'il suscite ; j'en ai encore plein les yeux, et les sens ! Le livre s'ouvre sur cette magnifique procession de charrettes de légumes, qui entrent dans Paris, les hommes endormis sur ces lits de légumes, la campagne (de Nanterre !) va à la ville vendre ses légumes... C'est là que Mme François va trouver et ramasser Florent. Ensuite on sera au coeur des Halles, rue Rambuteau et quelques rues alentours, entre la charcuterie (le frère de Florent, Quenu, et la belle Lisa), la poissonnerie (tenue par la belle Normande !), le café de Lebigre... C'est le règne des gras... On nous gave de nourriture, à profusion, tout autant que les descriptions, et ce sont de vraies réjouissances, on sourit, on admire les tours de force de Zola... Vraiment, prodigieux.

Ses caractères, personnages vivent d'une vie extraordinaire, les deux orphelins Cadine et Marjolin, qui s'embrassent sur les plumes des oiseaux morts, dans les caves, monde parallèle des Halles... Et puis il y a les mauvaises commères, celles qui profitent, celles qui dénigrent, le voisinage qui causera la perte de...

Et Florent, bon, doux, naïf, trop, et en colère contre l'Empire. Alors ses conciliabules, révolutionnaires, ses réunions politiques au café... Bref, plongée plus que savoureuse dans le gras d'un monde qui gagne au détriment des maigres, plongées dans le monde commerçant au coeur de Paris au milieu du XIXe.

Un régal.

. Le Ventre de Paris, Emile Zola, 1873.

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Adolphe :))

15 Octobre 2018, 22:28pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Quel bonheur de redécouvrir un pan de la littérature française qu'on avait occulté, et que l'on dévore. J'avais donc fait l'impasse sur certains auteurs (un grand nombre, en fait !) du romantisme ; et j'ai beaucoup aimé cet Adolphe, de Benjamin Constant.

Sans doute parce qu'une fois encore (comme Manon Lescaut, et bien que pas du tout contemporains, j'y vois des rapprochements possibles), il y est question de passion, d'amour, de sentiments. Et que c'est même là, le seul sujet du livre.

Il s'agit donc d'un jeune homme, Adolphe, qui fréquente un couple un peu illégétime, recomposé ; par jeu, par désoeuvrement sans doute au début, il s'entiche de la femme, Ellénore. Il la traque, en se leurrant lui-même parfois à demi, parfois complètement, en tout cas, il finit pas la séduire, elle par céder, eux par se croire heureux, puis amoureux, et... ne plus savoir se quitter. Car comment vivre l'un sans l'autre ? Sans cette passion qui les anime, les occupe, les habite ? De sacrifices en pertes, de croyances en incapacités de mettre un terme à cette histoire, l'un n'en réchappera pas. 

"Les circonstances sont bien peu de choses, le caractère est tout ; c'est en vain qu'on brise avec les objets et les êtres extérieurs, on ne saurait briser avec soi-même".

Profondeur des sentiments, justesse et profondeur de la narration, ah quel bonheur de lire cet auteur romantique !

Benjamin Constant aurait écrit ce livre en 1806 en réalité (publié en 1816), alors que sa relation avec Mme de Stael s'étiolait...

. Adolphe, Benjamin Constant, 1816.

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