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Le blog de la souris jaune

peinture

Vincent qu'on assassine :)

28 Juillet 2018, 22:02pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

C'est un roman qui reprend la thèse, récente, de deux chercheurs américains selon lesquels Van Gogh ne se serait pas suicidé, mais aurait été tué, par accident. Roman très documenté selon ces faits récoltés par les deux chercheurs...

Il dessine surtout le portrait d'un artiste véritablement touchant : d'un artiste fragile, extrêmement sensible, seul, au mal-être important, trouvant son refuge dans la peinture, et généreux... et si proche de son frère Théo. Paul Gauguin, lui est donné à voir comme suffisant, égoïste... 

Cela reste un roman, peut-être une interprétation mais une vision de ces deux artistes ainsi que de ceux qui ont gravité autour d'eux très intéressante, et attachante.

Cela ressemble à une biographie qui se concentre sur les quelques dernières années de sa vie.

Cela me fera regarder l'oeuvre de Van Gogh différément et avec beaucoup plus d'empathie...

. Vincent qu'on assassine, Marianne Jaeglé, Gallimard 2016, Folio.

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Le naufragé de la méduse :)

2 Octobre 2016, 12:12pm

Publié par LaSourisJOne

Le naufragé de la méduse :)

Roman ado (A partir de 13 ans).

Ce roman de Catherine Cuenca nous plonge, entre fiction et réalité, dans le cercle proche du peintre Géricault, fameux peintre du XIXème à l'origine de Scène de naufrage (titre originel réel du tableau), ou plutôt du célèbre Radeau de la Méduse. On va suivre, par le prisme d'une jeune fille qui est la fille de la concierge de Géricault, amoureuse de l'apprenti-peintre Jamar du grand maître, toutes les péripéties autour de la genèse de ce tableau (romancées), et aussi, l'histoire passionnante du naufrage de la Méduse, survenu en 1816. Et si dans tous les esprits de l'époque ce fait-divers terrible, autour d'un mauvais choix monarchique d'un commandant qui n'avait pas navigué depuis 20 ans, le naufrage était toujours bien présent, sans le tableau de Géricault, qui sait ce que l'Histoire en aurait véritablement gardé ?

On est donc entrainés au coeur de la genèse (imaginée) du tableau, avec des enjeux de vie et de mort, car il n'est pas du goût de tous de laisser parler un tableau... En outre, Géricault a pris le parti-pris de représenter sur sa toile des hommes blancs et des hommes noirs se donnant la main, ce qui était clairement à contre-courant à l'époque, puisque l'esclavage était encore au coeur de l'économie, qu'il ne fut aboli qu'en 1848...

Ce n'est pas merveilleusement écrit, on n'évite pas certains clichés de caractères, mais l'histoire est efficacement menée, le suspense très bien ménagé, les issues irrémédiablement cruelles, parfois ! Dur de nous donner l'espoir, et de nous le retirer aussi vite, vous comprendrez si vous lisez le livre, on vit exactement - et même plus, d'ailleurs - ce que peut ressentir l'héroïne), dont j'ai oublié de vous dire que le père est l'un des marins portés disparus en mer sur ce fameux radeau de la Méduse... Quinze naufragés auraient survécu à ce naufrage, avec des version discordantes, c'est ce qui sans doute a accentué la fascination pour cette histoire...

Cela donne envie de se précipiter au Louvre et de contempler longuement ce Radeau de la Méduse, merveilleux témoin, à sa manière, d'une tranche du passé.

En cela l'objectif est formidablement atteint !

Médiathèque de Saint-Malo.

. Le naufragé de la Méduse, Catherine CUENCA, éd. Bulles de Savon, février 2016.

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La grande nageuse

16 Février 2015, 13:08pm

Publié par LaSourisJOne

La grande nageuse

Peinture et marine, les deux univers de ce narrateur. Avec une grande 'nageuse', de mère en fille, qui marque la vie du narrateur : la belle 'Gaëlle', belle femme qui fait phantasmer les adolescents dans la baie de Quiberon, puis Marion, la fille de celle-ci, pour qui le narrateur n'a aucun sentiment amoureux, cela se sent, même s'il s'en persuade, et c'est ce qui trace sa vie et marque sa vie. Pourtant, ils entrent dans la vie de l'autre un peu par hasard, continuent de se fréquenter un peu par désoeuvrement, et vont faire leur vie ensemble.

Etrange, cette résignation, cette abdication, cette autopersuasion du narrateur, pour cette femme, Marion, qu'il choisit sans choisir. En fait, il choisit la peinture (encore que !), et tout le reste est accessoire. Même s'il tente de se raconter des histoires autour. Du coup, c'est assez particulier, ce récit. Il est une certaine conception de l'amour. En tout cas de l'attachement. Récit très linéaire, on attend quelque chose. Que quelque chose sourde enfin de cette narration très chronologique et linéaire (même s'il a de jolis passages sur la condition de peintre, les doutes, la navigation).

Finalement ce qui arrive enfin, on ne sait pas si c'est cela que le récit nous prépare à attendre, peut-être : la mort de Marion, brutale. Marion est une femme qu'il regarde, qu'il dessine, fébrilement, mais est-ce une femme qu'il connaît ? Malgré leur vie commune, malgré leur enfant ? Ils vivent à côté, et finalement, si lui semble trouver cela normal, on peut s'interroger si c'est son cas à elle. Encore qu'elle a l'air hermétique à tout échange, quand même. Ce ne sont pas des personnages que j'ai beaucoup aimés, même s'ils m'ont intriguée. Et il faut reconnaître qu'ils ont une certaine réalité, même s'ils demeurent hors de mon entendement

En tout cas, ce gars-là s'est accroché à cette figure qu'il admire comme à une bouée, et il a tissé autour ses chemins, sa peinture, les affres de la création, qui ne sont pas si mal rendues, et cette vocation marine, sur laquelle il s'interroge beaucoup. La mer, est donc évidemment aussi, sous ses formes assez multiples, au coeur de ce roman également.

Médiathèque de Pleurtuit.

. La grande nageuse, Olivier Frébourg, éd. Mercure de France. 2014.

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Le rendez-vous de Venise :))

29 Octobre 2014, 23:11pm

Publié par LaSourisJOne

Le rendez-vous de Venise  :))

Ce livre est une petite pépite. Je l'ai découvert par hasard, ainsi que son auteur. Quel régal, quelle belle promenade avec cette poignée de personnages en miroir, et surtout au gré de la peinture, que ce livre nous amène à regarder différemment, avec tant d'humanité ! J'ai adoré. Dans la peau d'un homme, d'une trentaine d'année, qui vit dans l'aura de son oncle, érudit, savant connaisseur, extrêmement pointu, et reconnu de la peinture et des peintres italiens et flamands... Déjà celui-ci, l'oncle, nous offre des voyages savoureux au gré de ces peintures qu'il nous invite à revisiter et à regarder à nouveau comme il les voit, et ce, par le prisme du neveu, qui trace sa route dans les pas de son oncle, sans douter, sans ciller, pétri d'admiration. Lui donc, aussi, va devenir connaisseur de peinture. Vivant, accompagnant l'oncle au gré de ses déplacements, qui à Venise, qui à Rome... Et à son décès, il trouve un carnet. Carnet qu'il se met à lire, et dont il nous livre la lecture, entremélée de ses commentaires, carnet qui lui révéle... une femme dans la vie de son oncle. Quoi ? Mais il ne le savait pas. C'est savoureusement jaloux ; on s'amuse de son énervement à découvrir un autre (une en l'occurrence !) privilégié, dans les secrets de cet oncle... Il résiste, refuse, réfute, non ce n'est pas son oncle, et puis il va bien devoir se rendre à l'évidence, son oncle a aimé, à son insu, et n'était-ce pas son droit ? Le neveu va rencontrer cette femme, par hasard, leur entrevue est vraiment savoureuse ; quelle vision, croisement des regards, autour de cet oncle, absent, mais pourtant tellement là, ayant marqué leurs deux vies ! Et puis il y a cette histoire en miroir, que vivre le neveu, avec la fille de Judith, l'aimée de son oncle. C'est drôle, touchant, vraiment vraiment bien. Brillant.

. Le rendez-vous de Venise, Philippe Beaussant, éd. Fayard, 2003. Paru en Poche en 2005.

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