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Le blog de la souris jaune

Résultat pour “La petite pièce hexagonale”

La guerre d'hiver :)

3 Septembre 2015, 13:26pm

Publié par LaSourisJOne

La guerre d'hiver :)

Une tasse de café qui gicle, 'La guerre d'hiver' un titre qui intrigue un peu, et le macaron, un peu étonnant sur la couverture : 'roman conjugal' : assez pour me donner envie de tenter le coup. D'autant que l'auteur était filandais, et que ça fleurait bon le dépaysement, voir la découverte de moeurs d'ailleurs. Je n'ai pas regretté, car ce livre m'a plu. Il m'a parfois pensé à ces livres avec un narrateur très vieux que j'aime généralement ; en tout cas, ici, on suit la vie quotidienne d'une famille au sens large, au plus près de chacun des protagonistes. Tous ont des traits de 'couples' bien particuliers (j'alais dire shématiques) ; cela dit, ils sont assez bien campés, on s'attache à ces personnages. Parfois les réflexions nous laissent sur notre faim, mais globalement la lecture est satisfaisante. Ainsi, un coupe d'âge mur (60 ans), Max et Katrina ; usé par de trop nombreuses années de vie communes et les travers de fonctionnement qu'ils n'ont pas soigné, ils se déchirent, et c'est particulièrement donné à voir. Lui ne fait plus d'efforts, même s'il dit l'aimer tendrement et ne pouvoir vivre sans elle, elle passe son temps à le chercher (et le trouver)... Et puis il y a Helen, la fille aînée, mariée avec deux enfants, dont on va suivre aussi la vie résignée des trentenaires-quadra avec enfants, calée sur le rythme des enfants, et la petite dernière, Eva, 27 ans, qui se cherche, y compris sentimentalement, dans son approche du couple... Elle part à Londres étudier les arts et se cherche, donc...

Le roman se déroule sur six mois, où certaines choses bougent. Notamment pour Max, qui, flatté de l'attention d'une jeune femme va céder à l'infidélité unique, presque vitale, maladroite...

Il y a aussi le personnage de la grand-mère, en maison de retraite, et son rapport aux autres. Comment chacun se définit par rapport à soi et dans cet ensemble familial, c'est un livre intéressant...

Quant au titre, il désigne en réalité une période historique de l'histoire de la Finlande, mais fait bien sûr, allusion à l'hiver, la dernière période d'une histoire d'amour, celle plus fraîche, éloignée de sa naissance ou de son bel âge...

Médiathèque de Dinard.

La guerre d'hiver, Philip Teir, éd. Albin Michel. Paru en 2013 en Finlande, et en 2015 chez Albin Michel.

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Café givré

24 Mai 2015, 17:19pm

Publié par LaSourisJOne

Café givré

Roman ado.

Le titre était une jolie invite. J'imaginais le brevage, frais... Séduisant. En fait, l'auteur, américaine (si j'en crois le fait qu'elle vive dans l'Etat de Washington) situe son action en Scandinavie, là où la température transforme l'eau en glace ; et dans un café, le lieu, qui se révèle 'givré' au sens second du terme ! Givré, en ce sens qu'il va être le théâtre d'une rencontre pas comme les autres, d'un autre type. Celle d'un jeune homme que l'héroïne, rationnellement, aura toutes les peines du monde à accepter de prendre pour un ange, et pourtant, il s'agit bien de ça ! J'ai aimé aussi, ce café, où la jeune adolescente vit, et travaille avec sa grand-mère, parallèlement au lycée, pour joindre les deux bouts ; les clients de celui-ci, la serveuse, enfoncée dans son voeu de silence, qui prépare des soupes délicieuses pour les trop rares clients... Car à côté s'est installé un café beaucoup plus moderne et communiquant, qui détrone l'existant, et celui-ci périclite... Et puis il y a cet ange, chargé de délivrer un message à la serveuse, que celle-ci s'obstine à ne pas recevoir, et qui s'alourdit, au sens propre, s'alourdit, de jours en jours, et qui finit par être difficilement transportable... Et puis cet ange encore, qui délivre des grains de café dont l'absorbsion permet la réalisation d'un voeu si tant est qu'il corresponde à un vrai désir... Katrina n'y croit pas, alors c'est son meilleur ami Vincent qui en héritera (la célébrité) après avoir bu le café par hasard, et le chat, son chat, Ratcatcher, le gros chat qui va devenir célèbre et transformer, sur un rebondissement suivant la prise de conscience de Katrina, le destin du petit café... Avec les personnages secondaires, construits en opposition, qui gravitent dans ce sillage ; Elisabeth, la meilleure amie, et Heidi, la meilleure ennemie, celle à qui tout réussit, la manipulatrice, celle qui compile les activités. Vision de l'école aussi, à l'américaine j'imagine, où l'issue, la suite des études est conditionnée à la multiplication des activités sur un CV pour être accepté dans une école...

La révélation, le terrible secret d'Imgaard (la silencieuse) est un peu 'too much', beaucoup même, mais il a je suppose le mérite d'introduire le sujet du pardon, de la rédemption, de la culpabilité...

Une bonne dose d'irréel, avec quelques éléments d'un conte de fée mélé à une intrigue tout à fait ancrée dans un réel de notre temps, ma foi, pas déplaisant.

Médiathèque de Saint-Malo.

Café givré, Suzanne Selfors, éd. Flammarion Tribal, 2012 pour la traduction française.

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Complètement cramé :)

14 Juin 2015, 21:08pm

Publié par LaSourisJOne

Complètement cramé :)

On n'a pas envie de chercher la petite bête avec ce livre-là, tant il est vrai qu'il donne du plaisir, et réchauffe. C'est l'opus 2 de Legardinier, après son succès de librairies et de blogueuses avec 'Demain j'arrête'. Je l'avais lu, j'avoue avoir préféré celui-ci, très réjouissant.

On ne mégottera donc pas sur le postulat de départ : ce type, ce Andrew Blake qui plusieurs années après la mot de sa femme, n'ayant toujours pas goût à la vie, chef d'entreprise, décide de changer de vie, de partir en France, et d'y devenir majordome. Postulat un peu bancal, pas forcément argumenté, mais peu importe. Il fallait ce manoir, ces personnages, et ce meilleur ami, resté en Angleterre... Donc, on prend ! Et on sourit, et on rit. Et on est bien avec ces personnages. Souvent solitaires, se débattant dans leur vie ; et qui, une fois qu'ils lachent prise, et parviennent à s'ouvrir aux autres, gagnent une vie belle ou douce. Ils sont touchants, donc, tous ces personnages ; Odile, la cuisinière, madame, la patronne pour qui il doit repasser les journaux, et Manon la feune fille que son chéri abandonne quand elle annonce qu'elle est enceinte, et le régisseur, Philippe, sa ciboulette écrasée, son chien Youpla et le jeune Yanis. Alors oui, ce personnage principal fait un peu bon samaritain, mais c'est pas grave, on prend, parce que c'est que du bonheur. Le jeune gamin découragé par les études à qui on va remettre le pied à l'étrier comme si c'était Noël, parce que les deux amis lui promettent, après un pari, qu'il pourra offrir la télé de ses rêves à sa mère... Le don, le partage, la générosité, à la louche certes, mais c'est pas grave, on rit ; et puis aussi, faire, dire, tant qu'il est encore temps, sans attendre, parce qu'un jour il est trop tard. :) Ca me va. :)

Ah : merci Cynthia qui m'a mis un couteau sous la gorge pour que j'emprunte ce livre, elle a bien fait :)))

Médiathèque de Pleurtuit.

. Complètement cramé, Gilles Legardinier, Fleuve Noir, oct 2012 ; Pocket, 2014.

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La porte :)

17 Février 2018, 21:08pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je ne parviens plus à me souvenir où, ou qui m'avait conseillé la lecture de ce livre.

On peut dire qu'il n'est pas n'importe quel livre. Qu'il est loin de passer inaperçu. 

Il m'a donné à découvrir un petit bout de la littérature hongroise.

Après avoir tourné autour du pot, je vais essayer de dire : histoire d'attachement. Histoires d'attachement, sans que l'on se l'explique. Attachement d'ordre maternel, ou filial. Attachement surprenant, qui échappe à toute psychologie. D'ailleurs, l'explication, s'il pouvait en avoir, se rapprochait sans doute davantage de l'Antiquité, de ses mythes, des croyances. 

L'attachement pour cette femme qui pourrait faire fuir, Emerance. Vieille femme, rude, aride, vivant claquemurée avec ses rituels, ses interdits, sa dévotion.

Et la narratrice, lettrée, écrivain, s'attache à elle. Elle devient sa femme de ménage. Dans une relation que l'on explique pas, nous lecteur. Elle ne sera jamais à la hauteur de cet attachement là, comme conditionnée par des choix de femme de lettres, du monde, aux conséquences toujours désastreuse. Un fossé, un éccueil sépare ces deux femmes-là. Pourtant, la lettrée veut...

Et puis il y a le pont : le chien. Le chien de la lettrée, mais véritablement tellement viscéralement attaché à Emerance, que celle-ci baptisera Viola. Ce chien, qui sent tout à l'extrême dès qu'il s'agit d'Emerance. 

Il y a les conditions de vie qu'on se choisit, qui peut-être doivent être respectés coûte que coûte... 

Qui induit le questionnement autour de l'âge, de la faculté de s'occuper de soi... Doit-on trahir ce souhait, même s'il s'agit de sauver une vie ? La question se pose. La question reste posée, même si la narratrice a fait le choix de sauver cette vie, qui, estimant avoir tout perdu, se laissera mourir.

C'est rude, aride, pudique, fort, extrêmement intéressant.

Médiathèque de Saint-Malo.

. La porte, Magda Szabo, éditions Viviane Hamy. 1987 en Hongrie. 

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Entre amis :))

24 Septembre 2017, 14:15pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Enfin. Le retour de l'embellie, mes retrouvailles avec le plaisir de lire : sept jours sans, où tous les livres vous tombent des mains (J'ai essayé un Colette, un Scholes, et un autre encore sans doute...), c'est long. C'est très très long et vous craignez que ça ne revienne jamais. Enfin, c'est ce que ça me fait à chaque fois :)

Pour lors, Amos Oz m'a sauvée, donc :)

Le livre est présenté comme une succession de nouvelles, mais en réalité, c'est plus que ça : les héros autour desquels tourne chacune vivent dans le même kibboutz, une société collectiviste et se voulant autonome. Ce qui est très chouette, c'est que d'une 'nouvelle à l'autre', on voit qu'il a pu s'écouler quelques mois, comme si le temps avait passé, depuis ce qui nous a été raconté à propos d'un personnage qu'on a rencontré par ailleurs dans un autre texte ; les personnages nous ressemblent. Ils vivent dans une société qui ne répond pas aux même codes, mais ils ressentent la même chose, ils se trompent, ils aiment, ils doutent... 

J'aime aussi qu'ainsi les 'facettes' d'un personnage nous soient complétées, au delà d'une vision simpliste : ainsi, la commère du village (qui est un homme), n'est pas qu'un personnage agaçant : il est aussi un papa très poignant avec son petit garçon qui souffre du collectif et de ses nuits séparées de ses parents (les enfants ne dorment pas avec leurs parents)...

Chaque personnage est attachant ; c'est évidemment assez joli de finir sur le vieil homme, malade, cordonnier 'comme s'il veillait aux pas de ses compatriotes', plein d'espoir pour l'humain : il apprend l'esperanto parce qu'il est convaincu que lorsqu'on parlera tous la même langue il n'y aura plus de guerre... Lui qui connut les camps de concentration.

Un très beau livre, dont je dois la découverte à Marie-France. Merci !

. Entre amis, Amos Oz, éd. Gallimard Folio. ; 2012, 2013.

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Mercy, Mary, Patty :)

11 Septembre 2017, 22:00pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Les livres de Lola Lafon (La petite communiste qui ne souriait jamais) laissent son lecteur sonné, abasourdi, comme après le passage d'une énorme vague. Alors, encore, avec celui-ci. Ils échappent à la classification traditionnelle, au 'J'aime, j'aime pas', plus que jamais hors de propos.

Parce qu'ils font réfléchir, ils entraînent, ils cueillent, ils dérangent. Celui-là n'échappe pas à la règle, sans doute pour des raisons un peu différentes. Certes, il y a le style, inégalé, unique, propre à elle. 

Mais il y a l'enchassement des voix ; ce vous, étrange de bout en bout, ce récit en poupées gigognes, pour dire l'analyse d'un fait-divers qui marqua l'année 1974 en Amérique. Essentiellement celui-là. L'enlèvement de Patricia Hearth. Les bandes sons, les articles de journaux, tout cela passé au crible irrationnel, sans cesse sur le fil, de la narratrice. Dont la voix se confond avec, une chose est sûre, c'est que toutes celles qui parlent ont été marquées par cette histoire hors norme de cette jeune fille de milliardaires, enlevées par un groupuscule d'extrême-gauche, dont le dessein est de venir en aide aux pauvres, à ceux que le milliardaire asservit, en tanguant toujours. Fuyant. Et pourtant marquant, marqué, prononcé. Une voix que l'on n'oublie pas. Le livre ne se résume pas, il enchasse, il interroge, il tient en haleine... 

En savez-vous assez sur Patty, alias Tania ? Non, sans doute pas, mais, le livre vous laisse cette part d'inassouvi que laissa sans doute la véritable histoire : on ne peut juger, on ne peut comprendre, on ne peut caractériser, ce serait si simple... Tania est tout à la fois celle qui se rebelle et choisit la cause des combattants que la jeune opprimée par ses parents et son fiancé, dont le pouvoir est l'argent. Et puis il y a les autres, esquissées, mais les autres, quand même, celles qui furent enlevées aussi plus loin dans le temps, et qui refusèrent de revenir dans le giron familial. Parce qu'elles trouvèrent un destin, un sens, une place, plus qu'en l'autre monde, celui où l'on se croit libres. Troublant. 

. Mercy, Mary, Patty, Lola Lafon, éd. Actes Sud, sept 2017.

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Le Ventre de Paris :))

6 Janvier 2019, 22:11pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je ne m'attendais pas à avoir autant de plaisir à lire un Zola. Même si je me souviens avoir lu et beaucoup aimé L'Assommoir, Germinal et Le Bonheur des Dames

Plongée donc, au coeur des Rougon-Macquart, ou "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire". 

Là, donc, Florent. On rencontre ce personnage (qui va devenir ami avec Claude Lantier, qu'on voit petit dans l'Assommoir, le fils de Gervaise !) alors qu'il est affondré, à demi-mort de fatigue, d'épuisement, sur la route, de retour du bagne de Cayenne, sur la route de Paris. Le récit (publié en 1873) se déroule en 1858. Il est prodigieux d'images qu'il suscite ; j'en ai encore plein les yeux, et les sens ! Le livre s'ouvre sur cette magnifique procession de charrettes de légumes, qui entrent dans Paris, les hommes endormis sur ces lits de légumes, la campagne (de Nanterre !) va à la ville vendre ses légumes... C'est là que Mme François va trouver et ramasser Florent. Ensuite on sera au coeur des Halles, rue Rambuteau et quelques rues alentours, entre la charcuterie (le frère de Florent, Quenu, et la belle Lisa), la poissonnerie (tenue par la belle Normande !), le café de Lebigre... C'est le règne des gras... On nous gave de nourriture, à profusion, tout autant que les descriptions, et ce sont de vraies réjouissances, on sourit, on admire les tours de force de Zola... Vraiment, prodigieux.

Ses caractères, personnages vivent d'une vie extraordinaire, les deux orphelins Cadine et Marjolin, qui s'embrassent sur les plumes des oiseaux morts, dans les caves, monde parallèle des Halles... Et puis il y a les mauvaises commères, celles qui profitent, celles qui dénigrent, le voisinage qui causera la perte de...

Et Florent, bon, doux, naïf, trop, et en colère contre l'Empire. Alors ses conciliabules, révolutionnaires, ses réunions politiques au café... Bref, plongée plus que savoureuse dans le gras d'un monde qui gagne au détriment des maigres, plongées dans le monde commerçant au coeur de Paris au milieu du XIXe.

Un régal.

. Le Ventre de Paris, Emile Zola, 1873.

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Danser au bord de l'abîme :))

2 Octobre 2018, 18:43pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

D'abord il y eut Luc, pour me recommander de lire ce livre, et déjà je m'étais dit qu'il en avait sûrement la peine ; la dernière salve est venue de l'auteur lui-même, racontant l'attachement profond qu'avait 'la première dame' pour ce livre en le dévorant en une nuit... Et il est tombé entre mes mains merveilleusement samedi dernier, dans l'une de mes bibliothèques préférées. 

J'avais aimé, mais sans l'adorer la Liste de mes envies ; c'est sans doute ce qui ne m'avait pas donné envie de m'y précipiter encore. Je sais maintenant que je chercherai rapidement à lire les autres livres de Grégoire Delacourt. 

Celui-là est fabuleux.

Parce qu'il explore sans freins une, des thématiques et ses conséquences... C'est fort. Emma est mariée, pas malheureuse, trois enfants. Un jour, alors qu'elle ne cherche rien, un midi dans une brasserie, elle tombe éperdue d'amour. Une passion naît, nourrie de ce désir, de ses pensées. Ils ne feront que se regarder, et pourtant ce sont tous les possibles qui sont forts... Jusqu'au jour où ils décident, l'un et l'autre, conquis l'un et l'autre, de tout quitter l'un pour l'autre. Sauf que, la tragédie. Elle quitte son époux et ses enfants. Va le retrouver, mais... Puis, vient la maladie de son mari, à nouveau. Il y a quelque chose d'incroyablement puissant dans le fait de choisir de vivre, ce qu'on avait voulu vivre, là, sans limites. Un accomplissement de soi ultime, troublant, même quand... Plus fort que la mort. Plus fort que la maladie. 

C'est véritablement juste, c'est sans concession, c'est beau parce que c'est humain, tellement humain, avec tous les grains de sable, ou les murs qu'on se prend d'une vie.

J'ai adoré.

Et avec cela, la résonnance d'un texte qu'on a oublié depuis si longtemps, venu de l'enfance, et qui prend soudain tout son sens, toute sa dimension : quand enfin, on découvre pour la première fois, grâce à Grégoire Delacourt, La Petite chèvre de Monsieur Seguin. Et qu'on l'aime éperdument.

Bibliothèque de Lanvallay.

. Danser au bord de l'abîme, Grégoire Delacourt, éd. JC Lattès, 2017.

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Demain à Santa Cécilia :))

8 Août 2019, 10:02am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je gardais un très très bon souvenir du premier roman de cette auteure, L'Espionne de Tanger. Je m'étais dit qu'un jour j'en tenterais un autre (je crois qu'elle n'en n'a pas écrit tant que cela). Chose faite, et plaisir renouvelé, valeur sûre pour moi, donc, sans doute du même ordre que Victoria Hislop que cette Maria Duenas. 

Ici, une femme de 45 ans, Blanca. Bon, début pour lequel on ravale ses critiques tant il paraît cliché, mais tant pis : Son mari vient de la quitter pour une jeunette de 20 ans. Ses deux fils sont grands. Cette universitaire de très bon niveau ne s'en remet pas. Aussi, quand elle apprend d'un de ses fils insouciant que leur père va avoir un bébé, ce bébé qu'elle aurait elle-même voulu, ni une ni deux, elle ne réfléchit pas et sollicite une mission ailleurs, en lien avec l'université. En une semaine on lui trouve une tâche pour laquelle elle est acceptée puisque sur-qualifiée : elle quitte Madrid et part en Californie, sans trop bien savoir ce qui l'attend là-bas, pour une mission de trois mois.

Commence alors une reconstruction, et à ce titre passionnante, qui fait un peu penser à ce qu'on aime chez Douglas Kennedy. Appartement spartiate, travail qu'elle découvre, relations sociales à recréer, blues à maîtriser... Son travail consiste à faire du tri dans des documents ayant appartenu à un universitaire qui en fit legs il y a trentre ans à l'université en question... Elle va finir par se passionner par la tache, après avoir appris à connaître l'homme (décédé) un peu, à travers ce qu'elle en lit, et ce qu'on lui en raconte.

Par ailleurs, autour d'elle se crée un petit réseau d'amis sûrs... Rebecca, simple mais là, le directeur de l'université Luis Zarate et un certain Daniel Carter... Des relations qui vont se densifier, surprendre, risquer de décevoir, mais donner à comprendre qu'on fait ce qu'on peut avec son passé, pour avancer...

J'ai beaucoup aimé, encore une fois. Un vrai plaisir de lecture.

Médiathèque de Saint-Malo.

. Demain à Santa Cecilia, Maria Duenas, traduit de l'espagnol. Paru en 2012, "Mission Ovildo", paru en France en 2014, éd. Robert Laffont.

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Nouilles froides à Pyongyang :)

14 Août 2019, 10:45am

Publié par LaSourisJOne

Récit de voyage.

Quel drôle de récit de voyage, évidemment...

J'ai failli écrire "roman", tant ce qu'on lit ici paraît étrange, fou, incroyable... Mais non, c'est bel et bien le réel, dans un pays interdit et taré... 

Je me disais quel grand écart (dont je raffole) que ces deux lectures successives, ce récit du XVIIe siècle et celui, là, de quinze jours en Corée du Nord... Point commun ? L'extrême codification... 

Alors, alors, revenons à ce livre. Un peu long à mon goût (bien que tout petit livre) parce qu'on a très vite compris ce qui se donne à voir.

Le narrateur - l'auteur est également rédacteur en chef adjoint du magazine Géo - décide de faire un reportage sur la Corée du nord. Pour ce faire, il se crée une autre identité, celle d'un voyagiste ; il part avec un ami qui décide de l'accompagner, l'identité passe, semble-t-il, le voyage est accepté ; une fois arrivé en Corée du Nord, le duo se voit affublé d'un trio d'hommes qui les suivront partout, et surtout canaliseront leur voyage qui n'aura aucune marge de liberté, aucune improvisation, régenté par des coups de fil administratifs, un minutage précis, aucun échange avec les habitants, etc. Evidemment, ce voyage est d'une tristesse sans nom, et c'est ainsi que les deux protagonistes le vivent ; souvent mis en regard, pour le narrateur avec un récit de Melville, Mardi, livre qu'il avait emmené là-bas et lisait... Celui-ci résonne d'exotisme, d'aventure, comparé à la grisaille, la tristesse du voyage en Corée du Nord... La nourriture est peu abondante, rare même, l'eau aussi, le culte aux figures tutélaires des dictateurs successifs écrasant, monstrueusement écrasant...

Triste, bien triste au voyage d'un peuple qui vit dans l'oppression impressionnante de générations de dictateurs...

. Nouilles froides à Pyongyang, Jean-Luc Coatalem, Le Livre de Poche. Paru en 2013.

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