... 749, insubmersibles
"L'amour et l'amitié ne vieillissent pas".
Isabel ALLENDE
Balade d'une dévoreuse de livres
"L'amour et l'amitié ne vieillissent pas".
Isabel ALLENDE
Roman.
Je regrette de constater que la lecture est compliquée pour moi, en ce moment. J'ai envie, mais j'y arrive mal. Je tiens peu sur un livre, et ils me tombent vite des mains ; depuis Delphine que j'avais tant aimé, j'ai toutes les peines du monde à en trouver un auquel j'ai envie d'accorder mon attention.
Pour celui-ci, la rencontre a fonctionné, même si lire un livre de 400 pages m'a soudain paru bien long...
Et celui-ci en particulier : il faut dire que la fin est un peu pénible, un peu redondante...
Cependant : un bon moment de lecture. Lecture lente, pour moi, mais que j'ai quand même apprécié.
C'est l'histoire de Sara, une jeune Suédoise de 28 ans, qui après avoir correspondu avec une femme d'une soixantaine d'années en Ioawa, et plus précisément un petit village aux Etats-Unis, Amy, décide d'aller la rencontrer et y passer deux mois. Elle n'a plus son emploi de libraire, sa vie est un peu creuse et elle se dit que c'est le bon moment...
Et lorsqu'elle arrive... Amy vient de mourir. Loin du pathos, car c'est souvent amusant, elle va se retrouver adoptée par tout ce petit village où tout le monde se connaît, accorde de la prévenance à tous...
Et de fil en aiguille, elle va décider, pour rendre un peu à tous de leur générosité, de prendre les livres d'Amy et d'en faire une librairie pour offrir le lecture à tous ces habitants qui ne lisent pas du tout...
J'ai évidemment beaucoup aimé cet aspect-là du roman. Petite interrogation qui ne me quitte pas : pourquoi le livre s'appelle-t-il "La bibliothèque des coeurs cabossés" ? Alors que dans tout le livre le lieu est présenté comme une librairie, alors que, de fait, les livres ne sont presque pas vendus et qu'il aurait en effet, été logique d'en faire une bibliothèque ?? Est-ce un problème de traduction ? Je n'ai pas vérifié.
Mais c'est un détail. Il est ici beaucoup question de lecture, d'amitiés, d'amour, et cela m'a beaucoup plu.
Bémol : l'histoire trop longue et alanbiquée autour du permis de séjour à la fin, un peu trop délayée.
. La bilbiothèque des coeurs cabossés, Katarina Bivald, 2015.
"Parfois, je ne désire qu'un chalet dans la forêt, en compagnie de livres, déchargée de toutes ces obligations étranges que nous autres êtres humains nous imposons les uns aux autres et à nous-mêmes".
Katarina BIVALD
"La tyranie de l'opinion est aussi bête dans les petites villes de France qu'aux Etats-Unis d'Amérique".
STENDHAL, 1830
Roman.
Voici encore un livre où le substantif qui comporte une majuscule en porte une parce qu'il est en fait un nom propre ! Il désigne par métonymie une famille Bruno, Jeanne et Alexis, 11 ans, famille qui vend des bijoux sur les marchés. Et là, en l'ocurence, le marché de Carri, un petit village en lisière de l'Atlantique, qui fait penser à un village dans les Landes... Le trio arrive de la région de Lyon ; on va le suivre au fil des rencontres bigarrées qu'ils vont faire dans ce contexte, et des quelques mois qu'ils vont vivre sur place.
J'ai de moins en moins aimé ce livre, si je suis honnête. Au début, j'ai aimé cette petite communauté si vivante, haute en couleur et en personnalité(s), cette petite communauté clanique des marchés ; l'écriture aussi, plutôt vivante et lumineuse. Et puis au fil que le roman avançait, je m'y suis un peu ennuyée et j'ai fini par ne pas aimer ses excès, l'avancée de ce roman, autour de Jeanne femme magnifique qu'il s'agit de dompter ou de posséder pour les ordures du marché (ordure, je crois qu'il n'y a pas d'autre mot pour le ou les personnages auxquels je fais allusion) notamment, et puis le tableau digne de la mafia ou presque qu'on finit par avoir de cette petite société des marchés.
. La Saison des Bijoux, Eric Holder, éd du Seuil, 2015.
Roman épistolaire.
Je ne pensais pas lire entièrement ce livre de Mme de Stael, issu des siècles passés : je souhaitais juste en lire un peu, et tenter de comprendre s'il était possible, pourquoi ce livre avait valu à son auteure d'être exilée de Paris par Napoléon Bonaparte... J'avais voulu trouver ce qui pouvait bien avoir incité une telle décision en découvrant une auteure que l'Histoire n'a pas retenu prioritairement, quand on y pense.
Et en fait, je me suis fait prendre par l'histoire, l'ambiance, l'écriture.... Et au lieu de n'en lire que 50 pages j'ai dévoré les 850 pages de ce livre très dense ! Si je suis honnête même, je n'avais pas envie de laisser Delphine !
Bien sûr, je savais comment ce livre-là se terminait. Mais j'ai fini par vouloir savoir comment le personnage atteindrait ce choix... Là aussi pour comprendre, puisqu'il est là encore reproché à son auteure !
Il ne faut pas vous dire que tout se passe bien ici, évidemment : le sort s'acharne sur l'héroïne, donc...
Mais j'ai trouvé ça palpitant, et tellement riche d'analyses !
Il faut vous imaginer une société où tout le monde passe son temps à s'écrire de longues lettres (tiens, eh ben finalement rien n'a changé, tout le monde écrit toujours, sauf que de nos jours on écrit que de pauvres SMS ou d'insipides messages sur facebook, non ?!) : c'est ici le parti-pris, la narration avance par le biais de ces lettres. C'est donc un ressort de l'histoire, qui génère un vrai suspense et prend parfois une part tragique bien sûr, dans les épisodes de la vie, lorsque les lettres n'arrivent pas assez vite....
Mais... il faudrait de nombreuses pages pour parler de ce livre-là !
C'est donc l'histoire de Delphine, jeune femme de 20 ans, quand même - ici l'âge ne nous paraît pas celui d'une femme si jeune ; elle est belle, ne manque pas de succès en société, est veuve d'un mari de 25 ans son aîné, fruit d'une union de raison, comme toutes à l'époque. Elle fait le bien, elle est vertueuse, et tente d'arranger le mariage qu'elle pense parfait pour sa jeune cousine avec un certain Léonce. Elle le lui facilite, et la mère de cette cousine fait tout pour l'accepter, puisque Delphine lui offre une dot généreuse pour lui permettre de l'épouser. Or... plus on lui en parle... et le rencontrant enfin... ces deux-là tombent éperdument amoureux. A partir de là, les événements rivaliseront de malchance pour les séparer toujours... Les événements et la malveillance de certains, l'égoïsme d'autres...
L'histoire se déroule sur deux ans et demi, entre 1790 et 1792, en pleine révolution française ; son auteure l'a publié en 1802... C'est passionnant de voir évoluer la société de l'époque !
Et donc, il y est question de divorce, un divorce qui fait débat, bien sûr, et qui commence à être autorisé dans certains pays d'Europe ; imminent en France...
Question du mariage, bien entendu, et de la condition féminine... La femme, perdue par la réputation, mise à mal si facilement par les commérages du monde... Le personnage principal droit et vertueux défendra encore longtemps la position selon laquelle il n'est rien de pire que d'être mal mariée.
C'est véritablement très intéressant !
Exalté, bien sûr, on n'oublie pas que cela préfigure le romantisme ;
tout à fait passionnant.
. Delphine, Mme de Stael, 1802.
"Celui qui brave sa conscience est toujours coupable".
Mme de STAEL
"Il peut arriver de croire qu'on aime, lorsque seulement on plaint".
Mme de STAEL
"Il faut savoir mépriser toutes les agitations passagères que la calomnie, la sottise et l'envie, excitent contre les êtres distingués".
Mme de STAEL
"Avec quel tremblement l'on parle à un homme vraiment malheureux ! Comme on a peur de ne pas deviner ce qu'il faut lui dire ; et de toucher maladroitement aux peines d'un coeur déchiré".
Mme de STAEL