Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de la souris jaune

Le prince à la petite tasse :)

25 Février 2022, 13:20pm

Publié par LaSourisJOne

Récit.

Récit, indique le livre, et pas roman. Ce qui autorise à penser qu'il est autobiographique et que c'est une aventure vécue même si elle peut avoir été romancée. 

C'est donc l'histoire d'une famille, probablement celle de l'auteure, donc, famille heureuse avec sa vie, ses deux enfants. Vivant dans un appartement à Paris. Et qui décide d'offrir l'hospitalité à un réfugié pendant 9 mois. Chacun fait de la place, et la salle de jeux devient, débarassée, la chambre d'un jeune Afghan de 22 ans. Reza. Qui marche sur des oeufs, pour ne pas les déranger. Qui ne parle pas le français mais l'apprend un peu, au jour le jour.

Ce livre est le journal de cette aventure, racontée avec sensibilité par Emilie de Turckheim, donc.

Et de son point de vue. Le partage est riche. Touchant, beau.

Il ne donne pas de leçon, il donne à voir.

Une humanité plus belle quand on ouvre, quand on s'ouvre, quand on ouvre ses portes.

Sans démagogie. Au quotidien. J'ai aimé ces partages du quotidien, le parcours douloureux de Reza dont le voile se lève par à coups...

Une belle lecture à mettre entre toutes les mains, en effet, comme le signalait judicieusement ma bibliothécaire :)

. Le prince à la petite tasse, Emilie de Turckheim, éd. Calman-Levy, 2018.

 

Voir les commentaires

La princesse de Clèves :)

12 Février 2022, 21:53pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

J'avais envie d'un classique, puis de relire ce livre-là, que j'avais lu il y a longtemps. Voir quel plaisir j'en prendrais, voir quelle compréhension j'en aurais... 

Je n'ai pas trouvé aisé d'y entrer ; il est vrai que beaucoup, beaucoup de personnages constituent l'incipit de ce roman. Il faut accepter de passer partiellement outre, ou on se perd, dans la généalogie de ces nobles protagonistes ! 

Et puis dès qu'a commencé l'histoire et le vif du sujet, j'ai beaucoup aimé la richesse des points de vue, pour un livre si ancien, et où les analyses psychologiques ne se faisaient pas encore. J'ai aussi aimé, même si c'est déroutant, l'usage des subjonctifs, notamment de l'imparfait. 

La préciosité des moeurs et des pensées.

J'ai redécouvert quelques aspects, je sais maintenant, et j'apprécie ce qu'offrent les relectures pour cela : nous voyons les choses autrement...

Alors, oui, la fin, si tragique, qui avait dû me procurer tant de colère et d'incompréhension à l'époque, je la comprends mieux aujourd'hui. Après tout, même si c'est tragique, même si c'est un amour tragique, c'est une position - mâture, qui plus est, pour un si jeune âge : elle a 17 ans ! - qui peut s'entendre, bien qu'extrême...

Il faut vous imaginer cette jeune fille, de 16 ans, qui n'aime pas, élevée par sa mère dans une extrême droiture et dans le sens de la vertu, à qui l'on propose un mariage. Comme elle n'aime pas, et qu'elle n'a jamais aimé, pas de sacrifice alors : pourquoi pas... Le mariage se prononce, mais...

arrive un jour à la cour un jeune homme... le coup de foudre réciproque. Malheureusement, la jeune fille est mariée ! Anecdotes de cour, passions, histoires cachées, c'est tout à fait passionnant de vivre l'histoire intime des grands de ce monde, qui en sont tout occupés... Entre confidences, trahisons, jalousies, cela n'a rien de dépassé, et pourrait ressembler à tout ce qu'on se raconte et qui intéresse les hommes et femmes : des histoires de coeur ! 

. La princesse de Clèves, Mme de La Fayette, 1678

Voir les commentaires

Sombre dimanche :))

24 Janvier 2022, 08:36am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Je n'avais encore jamais lu cette auteure, ce livre me donne du coup envie de lire ses autres livres.

J'ai vraiment beaucoup aimé.

J'ai eu l'impression de retrouver un plaisir de lecture tant par l'histoire, que par l'ambiance et l'écriture. Je ne sais pas pourquoi, ce livre m'a fait penser à Bienvenue au Club, de Jonathan Coe, que j'avais lu et aimé il y a longtemps, sans doute pour la place souterraine mais essentielle que prend l'Histoire du pays dans les vies données à voir ; mais en plus slave et en plus "familial" !

L'histoire se passe en Hongrie. Une Hongrie balayée par le passage rapide des ans au cours du siècle, mais plus précisément depuis 1956 à 2003 environ. 

Le roman s'ouvre sur la souffrance du grand-père un 2 mai, jour anniversaire funeste, qu'il célèbre invariablement à sa manière, pour essayer d'enrayer la souffrance et en chantant "Sombre dimanche"... D'où le titre du livre.

Et puis autour de ce grand-père, on va découvrir le petit-fils (c'est de son point de vue que l'histoire se déroule, Imre), le père, la mère, la soeur... Leurs vies, et leur lieu de vie : ils vivent une maison comme un île à laquelle toutes les générations s'accrochent par tradition familiale parce que justement, elle représente tant à leur yeux pour cette raison mais qui pourrait ne rien avoir d'enviable : elle est serrée entre des rails, et les trains, leurs voyageurs et leurs déchets marquent le quotidien de cette famille.

J'ai beaucoup aimé la manière de dérouler la narration. 

Ce qui pourrait paraître insolite s'inscrit, s'insère dans l'histoire de la Hongrie avec douleur, comme une évidence. Le regard posé sur les personnages ne manque pas de tendresse, ni d'humour, même si souvent la souffrance qu'on imagine est grande, parce que le résultat d'un vrai drame profond.

Vraiment une lecture passionnante.

. Sombre dimanche, Alice Zeniter, éd. Albin Michel, 2013.

Voir les commentaires

... 754, la vie

23 Janvier 2022, 09:03am

Publié par LaSourisJOne

"Il y a des vies minuscules, on ne se rend pas compte. Ce n'est pas une question de temps, on pourrait tous vivre quatre-vingts ans, ça ne changerait rien. Il y a des vies qui sont immenses, qui ont embrassé toutes les dimensions du monde. Et il y a des vies sèches et linéaires comme des pailles à cocktail mâchonnées encore et encore".

Alice ZENITER

Voir les commentaires

Le désert des tartares :)

19 Janvier 2022, 13:53pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Allez savoir pourquoi, ce contexte harassant m'a donné l'envie/le besoin de relire ce livre de 1940, traduit en 1949 en France, que j'avais lu et aimé il y a longtemps.

C'est l'histoire d'un homme qui attend que quelque chose se passe. Enfin, c'est l'histoire d'un jeune militaire qu'on voit tout au long de sa vie (de nombreuses années sont passées en accéléré, en ellipse) depuis sa vingtaine. Pour commencer sa carrière, il est nommé à un poste à la frontière en lisière d'un désert, au fort militaire Bastiani. Nous le voyons arriver à cheval, à l'issue d'un long voyage fatiguant, nourrissant plein d'espoir pour cette nouvelle aventure de vie... Il y arrive, s'y installe, cottoie ses collègues militaires, et... attend. Les militaires sont chargés de garder ce fort de la menace ennemie. Une menace ennemie espérée, redoutée mais surtout espérée, pour concrétiser quelque chose, finalement, mais qui n'arrive jamais depuis sans doute des décennies... Drogo attend, regarde, scrute, espère... Pas de Tartares à l'horizon... Arriveront-ils ? Aujourd'hui ? Demain ? Comment partir un jour, alors découragé car alors on se dit : j'ai attendu tout cela, et si je pars... Et si cela arrivait là ? Finalement, les années passent et... je ne peux pas vous en dire plus ! 

Fuite du temps, attente, absurdité, sens de l'existence... Avec une narration souvent extérieure et des apostrophes à Drogo, narration efficace pour ce récit de l'attente et du temps lent... 

J'ai apprécié cette relecture, même si ce n'est évidemment pas très gai !

. Le désert des tartares, Dino Buzzati, 1940 (Italie), 1949 (France).

Voir les commentaires

... 753, Sous le vernis

15 Janvier 2022, 08:19am

Publié par LaSourisJOne

"Il aurait dû lui tirer par le bras, lui dire : "Mais est-ce que tu es folle ? Qu'est-ce qu'il te prend de jouer ainsi les grandes personnes ?"

Dino BUZZATI

Voir les commentaires

... 752, fuite du temps

10 Janvier 2022, 18:25pm

Publié par LaSourisJOne

"Un événement vieux de trois jours ou de vingt jours finissaient par lui sembler également lointain. Ainsi se déroulait à son insu la fuite du temps".

Dino BUZZATI

Voir les commentaires

... 751, ne pas oublier

9 Janvier 2022, 10:05am

Publié par LaSourisJOne

"Le silence, la lumière blafarde donnaient l'impression que les habitants du fort avaient tous oublié que, quelque part, dans le monde, il existait des fleurs, des femmes rieuses, des maisons gaies et hospitalières".

Dino BUZZATI

Voir les commentaires

L'amant japonais

9 Janvier 2022, 08:43am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Ouuuuuuf. Ce petit mot d'attaque est dur et sans doute non mérité. Mais la lecture de ce livre m'a parue longue, longue (comme un jour sans pain ! dit le proverbe d'antan)... J'aurais aimé aimer ce livre, je crois, et peut-être mon ressenti est-il lié une fois encore au contexte... Une chose est sûre c'est que j'ai lu ce livre-là avec un grand détachement, il n'est pas parvenu à accaparer mon esprit.

Souvent l'âge est au coeur du récit, l'âge, et là, ainsi, cela ne m'a pas intéressée (moi qui aime tant les récits où une personne d'un certain âge est le héros ou l'héroïne). Je ne me suis pas attachée aux personnages sans comprendre pourquoi.

Le récit est très entrecoisé (trop ?).

C'est l'histoire d'Alma, qu'on rencontre à 80 ans dans une maison de retraite américaine. Elle a de l'argent. Elle parvient à garder un style de vie comme avant, avec échappées, liberté, autonomie... Elle prend une jeune assistante, Irina, qui l'aide dans sa paperasse, etc. Il y a sans doute un peu de similitude dans les deux destins de départ : Alma est arrivée aux Etats-Unis de Pologne, déracinée pendant la guerre, enfant, pour rester en vie. Irina d'extraction très pauvre vient elle aussi d'un pays d'où elle est arrivée enfant, et son destin familial est plus qu'horrible.

Il y a donc en second plan, l'histoire de reconstruction lente de cette jeune femme. Dommage peut-être qu'il soit tant en second plan ? Je ne sais.

Alma, donc : a grandi dans une famille aimante, chez un oncle, aux côtés de ses trois enfants. Elle devient vite complice du garçon, Nathaniel, ou plutôt elle en fait comme un grand frère protecteur... 

Dans ce foyer il y a aussi une famille japonaise, dont là encore on va suivre le terrible destin (j'ai découvert le sort atroce réservé aux Américains d'origine japonaise dans les années 45, au moment de la guerre avec les Japonais) ; ce sont les jardiniers de la demeure. Alma et le fils Ichimei, seront très proches, et amoureux, jusqu'à la fin de leurs jours. Seulement, ils ne s'épouseront pas... C'est cette hisoire, dont je n'ai pas aimé particulièrement le traitement, je crois... Bon, ce livre et moi, on s'est ratés !

Passer à autre chose.

. L'amant japonais, Isabel Allende, 2015.

Voir les commentaires

... 750, le bonheur

6 Janvier 2022, 08:58am

Publié par LaSourisJOne

"Le bonheur n'est pas exubérant ni tapageur, comme le plaisir ou la joie. Il est silencieux, doux et tranquille, c'est une disposition intérieure qui commence par s'aimer soi-même".

Isabel ALLENDE

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>