... 559, le bonheur
"Comment se fait-il que jusque dans les moments les plus heureux une force contraire nous empêche de jouir du bonheur ?"
Marianne JAEGLE
Balade d'une dévoreuse de livres
"Comment se fait-il que jusque dans les moments les plus heureux une force contraire nous empêche de jouir du bonheur ?"
Marianne JAEGLE
Roman.
Passionnant.
Une découverte pour moi, je n'avais entendu parler que de la série, je ne connaissais le livre dont elle est tirée, ce livre-phénomène de Margaret Atwood, paru en 1985 ! Saisissant roman qui force à s'interroger sur notre société, ses codes, sa liberté, les rapports hommes-femmes... Et qui véritablement renvoie à la période où on le lit aussi bien sans doute qu'à une autre, compte tenu du fait qu'il est finalement assez peu situé.
Cela ressemble à un roman d'anticipation, au journal d'une femme plongée dans un quotidien aux autres normes. Des normes qui se sont imposées à elle, alors qu'elle a connu une société moderne comme la nôtre...
Dans cette nouvelle société, elle n'a pas eu le choix que d'être 'Servante' habillée de rouge comme toutes les Servantes, et "utérus" ; elle vit chez un couple, elle doit donner un enfant au mari, lors de rapports sexuels très codifiés... D'ailleurs tout est très codifié, chaque geste, chaque déplacement dans cette nouvelle société où pas une once de "liberté" ne perdure...
Entre narration du présent de façon assez pragmatique, conscience d'une nostalgie du passé et des êtres aimés perdus, ennui, peurs, hésitations entre un réseau qui tente de se sauver et acceptation de son destin avec ses "à côtés", le livre est une balade fascinante dans l'humanité telle qu'elle pourrait être "contrariée", amoindrie, limitée...
Très très intéressant, vraiment.
Merci beaucoup à Nolwenn pour cette découverte et cette lecture si dépaysante !
. La Servante écarlate, Margaret Atwood, 1985 (USA), 1987 en France, puis 2005, 2015, 2017.
"Du seul fait de vous raconter quelque chose, au moins je crois en vous, je crois que vous êtes là, ma croyance vous fait exister. Parce que je vous raconte cette histoire, je vous donne vie. Je raconte, donc vous êtes".
Margaret ATWOOD
"Les sensations de l'amour ne sont jamais qu'approximatives".
Margaret ATWOOD
"Il y a toujours quelque chose pour occuper un esprit curieux".
Margaret ATWOOD
"Les adolescents sont toujours tellement prudes"
Margaret ATWOOD
"On ne peut jalouser quelqu'un que s'il possède une chose dont on pense qu'on devrait l'avoir soi-même".
Margaret ATWOOD
Roman.
Fiona Range : c'est le nom d'une femme.
Une jeune femme qui avance dans la vie comme elle peut, avec son envie de vivre et ses casseroles ; son manque de racines familiales, ou ses racines aimées fantasmées, enfouies dans les silences de ceux qui l'ont élevée...
Sa mère, soeur de sa tante, dont personne ne lui parle, et dont elle sait juste qu'à priori, un jour elle est partie ; son père, revenu de la guerre du Vietnam, marqué à vie, torturé, agressif, parano... Mais auquel elle va s'accrocher parce que c'est ce qu'elle croit être ses racines.
Et puis sa famille d'adoption, les cousines, l'oncle, la tante, entre affection et déceptions, et les chéris, les hommes qu'elle fait entrer dans sa vie perpétuellement sans construire.
Jusqu'à ce drame (même si ça finit bien !), ce huis-clos presque insoutenable, cette atmosphère presque étouffante entre les divers personnages...
Un livre du détail. Ou le temps du quotidien est celui qu'on nous livre.
Avec des drames de l'appréciation quotidienne, et des distorsions qui arrivent à la souffrance...
J'ai aimé.
Médiathèque de Saint-Malo.
. Fiona Range, Mary Mc Garry Morris, éd. Belfond, 2000 (traduit de l'américain).
Roman - bourdonnement - variation...
Oui, bon.
Il est étrange, ce livre-là.
Mais fan que je fus de son livre Mon Courronnement, j'ai voulu re-tenter cette auteure.
Je retrouve son talent d'écriture, sa finesse et son humour tapis pas très loin. Sa profondeur avec les mots, la façon d'en jouer avec habilité.
Là... étrange réunion de psychanalystes sur une île, c'est prometteur, on aurait voulu les voir plus, les entendre plus, ces psys ! Ce livre prend plus la forme de variations sur l'odeur, le parfum, les parfums, qui semblent être le sujet de son prochain sujet d'études à ce narrateur/cette narratrice, je n'en sais rien !
M'enfin. J'aime toujours Véronique Bizot, et j'aurai à coeur d'en essayer un autre !
Médiathèque de Saint-Malo.
. Une île, Véronique Bizot, Actes Sud, 2014.
Bande dessinée.
Comment ne pas tomber sous le charme... Un livre-coffret, que vous ouvrez précautionneusement, comme un bel objet... Une lettre, dont vous savez bien qu'elle est la clé de l'histoire, ostensiblement accrochée à l'intérieur de la 4è de couverture... Une lettre que vous pouvez décider de lire, là, maintenant, tout de suite, ou plus tard... C'est assez sympathique, évidemment, comme procédé de narration....
Alors, moi je l'ai lue - non sans me dire qu'après, tout serait changé ! - assez vite, cette lettre. Et tant mieux, sinon j'aurai ragé ! Et même si évidemment, on lit la BD différemment, si...
J'aime évidemment l'époque, le style désuet, le style... la personnalité d'Emma, son "féminisme" avant l'heure tout en restant l'amoureuse romantique qui fait l'histoire... J'ai aimé l'aventure qu'on nous donne à lire, le périple de l'Angleterre à la Laponie, les vers de la poète... Et bien sûr (mais ce n'est pas grave !) comme souvent avec les BD, j'ai regretté la fin... Trop tôt, queue de poisson, insuffisante, les fins me déçoivent toujours je crois bien.
M'enfin, je garderai en tête le plaisir d'une chouette découverte.
Bibliothèque de Lanvallay. :))
. Emma G. Wildford, Zidrou et Edith, Noctambule ; 2017.