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Le blog de la souris jaune

Ma dévotion :))

4 Novembre 2018, 11:53am

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Helen et Frank se retrouvent tous les deux par hasard, dans une rue de Londres, et l'on découvre par la voix d'Helen qu'ils se connaissent bien, et qu'ils se sont perdus de vue depuis 23 ans. L'un et l'autre ont environ 80 ans. Elle va alors, comme si elle s'adressait à lui (en utilisant le "tu") dans une longue missive qui est ce livre, raconter leur histoire, depuis le début. Depuis leur adolescence partagée, à Rome, puisque grandissant l'un et l'autre (à grade de père différent) dans un entourage d'ambassade. L'un et l'autre s'accroche à l'autre comme à une évidente bouée fraternelle ; il est dilettante, elle travaille, elle a son bac il ne l'a pas. Mais elle va convaincre leurs pères de les laisser partir ensemble vivre à Amsterdam, pour poursuivre leurs chemins respectifs. Le père accepte pour ne plus avoir ce sujet de honte sous ses yeux, c'est tout ce que ce duo demande... Ils ont l'aisance d'un appartement de famille. Elle bosse, elle bosse, il se cherche, avec une apparente nonchalance. Et va finir par se trouver, et se révéler : peintre. 

Avec un succès grandissant, au fil de sa vie. Ils sortent ensemble, sont amant parfois, mais la chose prend plus de place et de sens pour elle que pour lui : il noue des relations fugitives et nombreuses avec d'autres filles... Elle souffre en silence. Ira jusqu'à se marier, en choisissant un autre homme si différent de lui, partir vivre aux Etats-Unis, et bientôt se rendre compte qu'il est tellement dans sa tête qu'elle reviendra vers lui, et vivre ensemble, avec un fils qu'il a eu d'une autre, en Normandie. Parenthèse presque enchantée...

Jamais, les sentiments ne seront exprimés. Là, elle vide son sac enfin, et elle lache le diagnostic qu'on pressent depuis le début : elle l'aimait. Ne lui a jamais dit. Cela aurait-il changé quelque chose ? 

Le récit est beau, profond, fouillé, singulier.

Ces vies qui s'accrochent l'une à l'autre et cheminent, je les ai aimées.

Comme j'avais déjà beaucoup aimé Le dernier amour d'Attila Kiss, de cette auteure que je trouve véritablement singulière et brillante.

. Ma dévotion, Julia Kerninon, éd. La Brune au rouergue, 2018.

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... 592, se construire contre

27 Octobre 2018, 11:36am

Publié par LaSourisJOne

"Se construire contre quelqu'un signifie aussi qu'on s'y appuie et dans les mois suivants sa disparition ma sensation la plus nette a été le déséquilibre".

Julia KERNINON

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Adolphe :))

15 Octobre 2018, 22:28pm

Publié par LaSourisJOne

Roman.

Quel bonheur de redécouvrir un pan de la littérature française qu'on avait occulté, et que l'on dévore. J'avais donc fait l'impasse sur certains auteurs (un grand nombre, en fait !) du romantisme ; et j'ai beaucoup aimé cet Adolphe, de Benjamin Constant.

Sans doute parce qu'une fois encore (comme Manon Lescaut, et bien que pas du tout contemporains, j'y vois des rapprochements possibles), il y est question de passion, d'amour, de sentiments. Et que c'est même là, le seul sujet du livre.

Il s'agit donc d'un jeune homme, Adolphe, qui fréquente un couple un peu illégétime, recomposé ; par jeu, par désoeuvrement sans doute au début, il s'entiche de la femme, Ellénore. Il la traque, en se leurrant lui-même parfois à demi, parfois complètement, en tout cas, il finit pas la séduire, elle par céder, eux par se croire heureux, puis amoureux, et... ne plus savoir se quitter. Car comment vivre l'un sans l'autre ? Sans cette passion qui les anime, les occupe, les habite ? De sacrifices en pertes, de croyances en incapacités de mettre un terme à cette histoire, l'un n'en réchappera pas. 

"Les circonstances sont bien peu de choses, le caractère est tout ; c'est en vain qu'on brise avec les objets et les êtres extérieurs, on ne saurait briser avec soi-même".

Profondeur des sentiments, justesse et profondeur de la narration, ah quel bonheur de lire cet auteur romantique !

Benjamin Constant aurait écrit ce livre en 1806 en réalité (publié en 1816), alors que sa relation avec Mme de Stael s'étiolait...

. Adolphe, Benjamin Constant, 1816.

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... 591, la vie du bon côté ?

14 Octobre 2018, 21:39pm

Publié par LaSourisJOne

"Il y a le tragique de l'existence, qu'on ne peut pas changer, et il y a tout le psychodrame qu'on greffe sur le tragique, et là heureusement, se dessine une certaine liberté".

Alexandre JOLLIEN 

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... 590, la joie

14 Octobre 2018, 21:35pm

Publié par LaSourisJOne

"La joie ne s'arrache pas aux forceps".

Alexandre JOLLIEN

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... 589, la vérité sur la liberté

14 Octobre 2018, 21:24pm

Publié par LaSourisJOne

"On peut être dépendant et libre. Ce qui nous prive de la grande santé c'est d'opposer le mal, le bien, l'agréable, le désagréable, la liberté, l'aliénation, on peut être aliénés dans une partie de sa biologie et avoir le coeur ouvert et une générosité".

Alexandre JOLLIEN 

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... 588, l'homme d'aujourd'hui

14 Octobre 2018, 20:39pm

Publié par LaSourisJOne

"Ce qui est en train de nous rendre malade, tous profondément malades,c'est justement nos habiletés entre autres, techniques, technologiques. Si on regarde les technologies d'aujourd'hui, leur dogme souterrain, le dogme qui glisse dans les cables, qui serpente autour du monde et qui le couvre, et qui le réchauffe faussement, c'est le dogme de l'efficace. Que tout soit lisse, qu'il n'y ait plus d'obstacle, plus de heurts, plus de concret, au bout du compte plus d'humain".

Christian BOBIN

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... 587, la timidité

14 Octobre 2018, 17:29pm

Publié par LaSourisJOne

"La timidité : cette souffrance intérieure qui nous poursuit jusque dans l'âge le plus avancé, qui refoule sur notre coeur nos impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que par des mots vagues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître".

Benjamin CONSTANT (1816)

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Sous les pavés :))

13 Octobre 2018, 20:49pm

Publié par LaSourisJOne

BD.

Découverte que je dois au hasard et aux stands de Quai des Bulles.

J'ai découvert cet opus acheté ce jour "Sous les pavés", sur mai 1968.

Et la bonne nouvelle, c'est qu'il semble qu'il y ait toute une série, d'exemplaires rattachés ainsi à des événements historiques. 

Là, vraiment conquise. Tant par le dessin que par l'histoire, très habilement enchassée. On s'attache à Jay, cet américain ténébreux blond qui fait de la photo, son coup de coeur, la jeune blonde Françoise, la décomplexée et libérée Sarah... Plusieurs personnages principaux, six, auxquels on s'attache tout autant, parce que leur personnalité est réussie, à tous. Et puis l'histoire de mars à juin 1968, qu'on revit par les planches de cette BD. 

Une sacrée réussite.

Hâte de découvrir les autres livres du même genre, notamment Les jours heureux, je crois ?

. Sous les pavés, Warnauts, Raives, éd. le Lombard. Avril 2018.

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... 586, remède à la souffrance

12 Octobre 2018, 14:32pm

Publié par LaSourisJOne

"Je suis parvenue avec assez d'efforts à me faire une existence qui me préserve des chagrins vifs ; j'ai des occupations pour chaque heure, quoique rien ne remplisse mon existence entière ; j'unis les jours aux jours, et cela fait un an, puis deux, puis la vie".

Mme de STAEL

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