Le Caveau de famille
Evidemment, j'ai abordé ce livre-là avec une pointe d’appréhension : c’est quand même la suite du Mec de la Tombe d’à côté ! Et le suspense est là : on a laissé Désirée et Benny aux prises avec leurs différences…
Ca commence par un petit arrangement avec l’amour. Ces deux-là, elle bibliothécaire et urbaine, lui paysan et rural, qui ont tellement peur de leurs discordances, tellement peur qu’elles soient plus fortes que tout, trouvent un alibi pour se rapprocher, un alibi qui dérange un peu. Mais on s’en accommode, quand on comprend qu’ils ont juste peur de croire que l’amour peut être plus fort, et qu’ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre. Même principe que le premier récit : les chapitres se succèdent, tantôt racontés par Désirée, tantôt par Benny. Au cours de sept années. Ca commence bien, on respire, les propos sont toujours sensibles, et l’histoire avance. Parfois on a peur que ça ne dure pas, que certains épisodes préfigurent une fin, déchirante ou mesquine… L’auteur a-t-elle repris ses personnages, qu’on a chéri, pour les sacrifier sous nos yeux ? Un peu plus loin, on a peur encore, qu’elle nous livre un fait-divers horrible, comme une pirouette détestable pour faire se dénouer son histoire… On va suivre ce couple, et leur famille… Le fait est qu’avec Katarina Mazetti, on ne sait jamais comment ça va finir. Le caveau de famille : le titre est évidemment un clin d’œil, sur le même champ lexical, au premier livre… Mais il veut dire beaucoup ! On a aimé, même si c’est rude. Rude et sans concession pour la vie de famille ; en creux, elle nous livre les décalages entre les réalités de l’homme et de la femme…
Heureusement, l’amour, malgré tout, coûte que coûte, reste sauf, presque intact ; c’est lui qui transcende le quotidien, et il en faut une sacrée dose, se dit-on. L’amour, comme une percée de soleil dans un jour de pluie…
. Le Caveau de famille, Katarina MAZETTI, éd. Gaïa, mars 2011.