Adolphe :))
Roman.
Quel bonheur de redécouvrir un pan de la littérature française qu'on avait occulté, et que l'on dévore. J'avais donc fait l'impasse sur certains auteurs (un grand nombre, en fait !) du romantisme ; et j'ai beaucoup aimé cet Adolphe, de Benjamin Constant.
Sans doute parce qu'une fois encore (comme Manon Lescaut, et bien que pas du tout contemporains, j'y vois des rapprochements possibles), il y est question de passion, d'amour, de sentiments. Et que c'est même là, le seul sujet du livre.
Il s'agit donc d'un jeune homme, Adolphe, qui fréquente un couple un peu illégétime, recomposé ; par jeu, par désoeuvrement sans doute au début, il s'entiche de la femme, Ellénore. Il la traque, en se leurrant lui-même parfois à demi, parfois complètement, en tout cas, il finit pas la séduire, elle par céder, eux par se croire heureux, puis amoureux, et... ne plus savoir se quitter. Car comment vivre l'un sans l'autre ? Sans cette passion qui les anime, les occupe, les habite ? De sacrifices en pertes, de croyances en incapacités de mettre un terme à cette histoire, l'un n'en réchappera pas.
"Les circonstances sont bien peu de choses, le caractère est tout ; c'est en vain qu'on brise avec les objets et les êtres extérieurs, on ne saurait briser avec soi-même".
Profondeur des sentiments, justesse et profondeur de la narration, ah quel bonheur de lire cet auteur romantique !
Benjamin Constant aurait écrit ce livre en 1806 en réalité (publié en 1816), alors que sa relation avec Mme de Stael s'étiolait...
. Adolphe, Benjamin Constant, 1816.